Par N.T.

Après le vaccin antipaludique pour les enfants dénommé  » RTS-S  » approuvé et recommandé il y a deux ans par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cette agence de l’ONU a donné, mardi 3 octobre, son feu vert à une utilisation à grande échelle d’un deuxième vaccin contre le paludisme. Ce vaccin dénommé  » R21-Matrix-M  » est d’une efficacité avérée de 77%, selon les études. C’est la même efficacité que celle du premier vaccin.

Les deux vaccins peuvent donc changer la donne face à la maladie. Le premier vaccin autorisé a, en effet, fait ses preuves, avec une efficacité similaire. L’OMS a observé une diminution importante des formes graves et mortelles du paludisme là où il est administré. Mais, la demande dépasse aujourd’hui largement l’offre, indique un article publié sur le site de Radio France Internationale (RFI). D’où l’intérêt de mettre un second produit à disposition. Tout l’enjeu repose désormais sur son accessibilité.

Il avait déjà été autorisé et utilisé dans trois pays : au Ghana, au Nigeria, et au Burkina Faso. Cette recommandation de l’Organisation mondiale de la santé devrait donc faciliter sa large diffusion. D’autant que la capacité de production pour ce second vaccin est importante. GSK, qui fabrique le RTS-S, compte livrer 18 millions de doses à 12 pays africains d’ici 2025.

Le R21/Matrix-M, lui, a l’avantage d’être développé par le Serum Institute of India, le plus grand fabricant de vaccins au monde. 100 millions de doses devraient sortir des usines indiennes chaque année. En 2021, le paludisme, transmis aux humains par des piqûres de moustiques, avait tué plus de 600 000 personnes dans le monde. L’Afrique concentre l’énorme majorité des cas et parmi les victimes sur le continent, ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont particulièrement touchés. C’est pour cette raison que depuis des années, les efforts se sont concentrés sur le développement d’un vaccin pédiatrique. Le Directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pas caché sa joie au moment d’annoncer la validation du vaccin R21/Matrix-M.  » Depuis l’an 2000, le nombre de morts du paludisme a chuté de plus de 50 %.

Et nous avons réussi à éliminer la maladie dans de nombreux endroits sur la planète. Mais depuis, nous stagnons. Moi-même, en tant qu’ancien chercheur sur le sujet, j’ai rêvé du jour où nous aurions un vaccin sûr et efficace contre la maladie. Et bien aujourd’hui, nous en avons deux « , a-t-il déclaré.

La RDC compte introduire le vaccin RTS-S contre le paludisme à la fin 2024

La RDC a déjà adopté le vaccin RTS-S contre le paludisme pour les enfants de moins de 5 ans. Ce vaccin sera introduit dans le programme élargi de vaccination (PEV) de routine de la RDC à la fin de 2024 et au début de 2025, a annoncé le 25 septembre dernier à Kolwezi dans le Sud-est de la RDC, le directeur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le Dr Eric Mukomena. Dans un avenir proche, le PNLP va utiliser la stratégie qu’on appelle  » la chimio prévention saisonnière du paludisme « , a fait savoir le Dr Mukomena.

Il s’agira d’administrer un médicament aux enfants de moins de 5 ans avant la tombée des grandes pluies. Cette stratégie sera utilisée à partir de l’année prochaine d’abord dans la province du Haut-Katanga, puis au Lualaba. La mortalité due au paludisme a sensiblement augmenté en République démocratique du Congo (RDC) au cours de ces trois dernières années, a dit le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

 » Le défi à relever dans la lutte contre le paludisme en RDC reste la mortalité due à cette maladie qui a sensiblement augmenté depuis 2020. Nous sommes passés de 13.000 décès dus au paludisme en 1999 à 22.000 décès en 2022 « , a déclaré à la presse à Kolwezi le Dr Mukomena qui y a séjourné dans le cadre de la campagne de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action de 8 jours qui a été lancée le 25 septembre.