Migration climatique : bientôt une étude approfondie des risques pour la RDC
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Par LM
Dans son Rapport Groundswell, datant de 2018, la Banque mondiale (BM) a évoqué, pour la première fois, un risque potentiel pour l’Afrique.
Selon elle, les migrations climatiques devraient atteindre, d’ici à 2050, au moins 113 millions de personnes le long des frontières communes entre plusieurs pays du continent, dont la République démocratique du Congo et ses voisins de l’Est, le Rwanda et l’Ouganda.
Face à la difficulté de cerner l’ampleur réelle du phénomène et ses conséquences sur les populations , une source proche du dossier a confirmé à MediaCongo Press la tenue imminente à Kinshasa d’importants travaux pour améliorer les connaissances et renforcer sa capacité à réagir.
Le phénomène de migration climatique n’a cessé de gagner en ampleur au fil des années. Depuis la publication du Rapport de la BM, l’Afrique toute entière réfléchit aujourd’hui aux moyens de faire face à cette catastrophe. En effet, les migrations climatiques incontrôlées vont forcément accroître la densité de population, créer des zones surpeuplées et surtout contribuer à la prolifération des campements informels.
À l’instar des guerres qui ont conduit à des déplacements massifs des populations dans l’Est de la RDC, la migration climatique va exacerber également les tensions sociales et les conflits communautaires. La région va atteindre au moins 113 millions de migrants climatiques internes d’ici à 2050, notamment le long des frontières entre le Nigeria et le Niger ; l’Éthiopie, l’Érythrée et le Soudan ; la RDC, le Rwanda et l’Ouganda ; le Malawi et le Mozambique.
Au niveau transfrontalier, l’Afrique devrait atteindre 1,2 million de personnes au cours de la même période. Avec la pauvreté rampante, le risque de déstabilisation est très élevé pour les pays les plus fragiles de la région.
Un processus d’intégration de la question des changements climatiques
Si la mobilité climatique représente un vrai problème pour l’ensemble de la région, la RDC, pour sa part, n’a pas hésité à se lancer depuis une dizaine d’années dans un processus d’intégration de la question des changements climatiques dans les politiques et stratégies, ainsi que dans la planification du développement national. Désormais, le pays s’affiche comme un » pays-solution « , au regard de ses nombreux atouts.
Aujourd’hui, les autorités congolaises veulent aller plus loin dans la réflexion. Selon notre source, une rencontre sous la forme d’un atelier, avec l’appui des principaux partenaires du pays, devrait démarrer incessamment à Kinshasa. Partant des études déjà présentes, notamment le Rapport de la BM et des travaux réalisés par des chercheurs congolais, les experts vont chercher à dresser un état des lieux et à présenter les projections de la mobilité climatique à l’horizon 2050. L’objectif est d’améliorer les connaissances des migrations climatiques et ses conséquences, ainsi que d’anticiper la migration et d’élaborer des plans de développement.
Tout le bien fondé de la démarche est d’arriver à mettre en œuvre des stratégies nationales cohérentes.