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Grève des infirmiers des hôpitaux publics à Matadi : Face à la radicalisation, de nombreux bébés en difficulté d’être pesés et vaccinés

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Grève des infirmiers des hôpitaux publics à Matadi : Face à la radicalisation, de nombreux bébés en difficulté d’être pesés et vaccinés

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Par Dieudonné Muaka Dimbi

La grève décrétée, depuis le lundi 4 septembre 2023, par les infirmiers œuvrant dans les hôpitaux publics fonctionnant à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, a été radicalisée le mercredi 6 du même mois. Cela, suite à l’indifférence chronique des autorités politico-administratives, tant de la province que de la ville. Ils l’ont en effet minimisée, sans pour autant qu’elles ne puissent se rendre compte des fâcheuses conséquences qu’elle pourrait entraîner à l’endroit de la population. Ainsi les nouveau-nés et autres adolescents qui, suite à ce qui précède, éprouvent aujourd’hui d’énormes difficultés pour se faire peser et vacciner.

Avec cette grève sèche qu’observent ces infirmiers dans le but primordial de revendiquer entre autres l’alignement, de près de 5.000 d’entre eux, à la prime de risques ainsi que la mécanisation de ces derniers au salaire, toutes les activités médicales liées à la consultation prénatale (CPN) et à celle dite préscolaire (CPS), ne sont plus réalisées à travers tous les hôpitaux d’Etat que compte la ville portuaire de Matadi.

De nombreuses mamans qui ont dû amener leurs bébés, le mercredi 6 et le jeudi 7 septembre 2023, dans les différents hôpitaux publics de Matadi, suite à l’absence des infirmiers, n’avaient plus d’autres alternatives que de retourner chacune chez-elle. Il convient de signaler que celles qui tenaient à tout prix à faire peser et vacciner les leurs, ont toutefois jugé bon d’aller dans des hôpitaux privés de la place ne recevant pas des vaccins en quantité suffisante. Elles ont donc dû débourser quelque chose.

Pour le Dr. Ferdinand Ango, Médecin-directeur de l’Hôpital Général de Référence de Kiamvu, cette grève sèche des infirmiers constitue, un sérieux handicap pour tous les hôpitaux d’Etat de Matadi qui ne peuvent plus fonctionner normalement. Car, a-t-il renchéri, les activités préventives telles que la CPS, sont du seul apanage des infirmiers qui en ont la maîtrise, au détriment des médecins qui, eux, n’ont pas la capacité de les réaliser.

A noter que la prime de risques à allouer mensuellement à chaque infirmier, selon Freddy Puati, Secrétaire Exécutif Provincial de l’Union Nationale des Infirmiers du Congo (UNIC/Kongo Central), est de 160.000 Fc. Ce dernier dit enfin attendre la réaction des autorités devant coûte que coûte se pencher sur la situation des infirmiers et, éventuellement, y trouver des solutions idoines et durables. Contrairement, il promet de lancer, d’ici là, le mot d’ordre en vue de la poursuite de cette grève jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.

C’est autant dire que la balle se trouve présentement du côté des décideurs, qui doivent prendre dès lors toutes les dispositions s’imposant, afin d’éviter le pire à la population.