Par Bamporiki Chamira

L’année 2023 tire déjà vers sa fin sans avoir porté remède aux maux dont souffre la ville province de Kinshasa. Sur la longue liste de ces graves affectations, les immondices d’origine ménagère qui s’entassent partout.

Un mois après leur évacuation supposée totale et définitive par KIN-BOPETO à l’occasion de la tenue des 9èmes Jeux de la Francophonie, les montagnes d’immondices sont revenues au gallot pour occuper avec la même ampleur les axes et avenues des 24 communes de la capitale !

Viennent encore s’ajouter à cette liste de graves maux, les eaux usées d’origine indéterminée qui rendent les chaussées impraticables, sans oublier les câbles de desserte électrique à la fois inopérants et extrêmement dangereux pour les piétons non avertis !

Il y a lieu de noter que, depuis plusieurs années, la desserte d’énergie électrique des 24 communes de la capitale reste aléatoire, pour ne pas dire inexistante à cause de la vétusté du réseau de distribution, des installations anarchiques faites par des tiers et que la Société nationale d’électricité (SNEL)est incapable de contrôler, ou encore suite à la gestion calamiteuse de cette entreprise publique.

Sur la même liste de maux à relever, figure aussi le sous-développement des voies d’accès aux différents centres d’intérêt de la capitale par rapport à l’importance quantitative du trafic et des usagers de voies existantes.

Au-delà de l’évacuation d’immondices

A ce propos, il y a lieu de rappeler que la saturation du boulevard du 30 Juin, du boulevard Lumumba, du boulevard Triomphal, du petit boulevard et de l’avenue de Poids Lourds à Kingabwa/Limete bloque la circulation des personnes et des biens dans la capitale, en aggravant du même coup la problématique de la sécurité dans toutes ses dimensions !

Comme on peut le constater, en réfléchissant sur le vécu quotidien dans la capitale de la République Démocratique du Congo, il y a plus à faire aujourd’hui qu’un simple problème d’évacuation d’immondices, sans renier l’important gain engrangé dans le cadre du projet mis en place par le gouverneur Gentiny Ngobila avec le concours des 24 bourgmestres de communes évoluant sous son commandement. D’où la nécessité d’un colloque sur la refondation de la ville province de Kinshasa.

Ce forum, dont l’intérêt n’est plus à démontrer, doit mettre côte à côte des compétences nationales auxquelles viendraient se joindre des experts étrangers en matière d’aménagements territoriaux pour réfléchir sur  » la nouvelle robe  » à donner à la capitale du pays.

Le colloque sur la refondation de la ville province de Kinshasa doit réfléchir sur les possibilités de désengorger la partie Ouest de la capitale au profit des parties Est et méridionale, d’une part, et d’autre, de dégager une formule qui aiderait à faire du fleuve une alternative de transport en commun pour des millions de Kinois dans toutes les directions de leur choix.

La place de chefs traditionnels et d’une campagne d’éducation de masse…

Le nouveau plan d’aménagement de la ville province de Kinshasa devrait prévoir aussi l’étalement des quartiers des affaires et des services pour décongestionner les communes de la Gombe, de Kinshasa et de Kalamu, en passant par la désignation de nouvelles zones industrielles à attribuer en priorité aux opérateurs économiques originaires du pays et en prenant le genre en compte pour des raisons évidentes.

Oui. Un colloque sur la refondation de la ville de Kinshasa est d’une nécessité vitale pour tous les Congolais. Mais, une place de choix reste à réserver aux chefs traditionnels alentours parmi les invités de marque ainsi qu’à un vaste programme d’éducation de masses des Kinois à accompagner la concrétisation des décisions issues de ces assises !