Cour militaire de l’Ituri : lourdes peines réclamées contre deux policiers accusés de ravitailler en armes la milice » Zaïre «
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Par N.T.
La Cour militaire de l’Ituri, siégeant en chambre foraine, a organisé vendredi une audience publique à la tribune officielle de Bunia, dans l’affaire opposant le ministère public à quatre policiers de Mongwalu, accusés d’avoir ravitaillé en armes la milice » Zaïre « . A cette occasion, le ministère public représenté par le colonel magistrat Jean-Baptiste Kumbu Ngoma a requis la peine de mort contre le commissaire principal Jean-Bosco Bokole Kile du commissariat de la Police Nationale Congolaise (PNC) Mongwalu pour « violation de consigne « . Mongwalu est une commune rurale minière située à 85km au nord de Bunia, en territoire de Djugu
Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé à la cour militaire de condamner le brigadier en chef Atiaboli Amboko à 20 ans de prison pour « participation à un mouvement insurrectionnel ». Pour le prévenu Dhebi Nakiri, le ministère public a requis la peine de 5 ans de servitude pénale principale (prison ferme) pour « perte d’arme ». Quant au commissaire supérieur adjoint Mbebale, l’organe de la loi a requis aussi 5 ans de prison ferme pour » violation de consigne « , en tenant compte de très larges circonstances atténuantes.
Les avocats de la défense ont soutenu que le ministère public a dénaturé les faits de la présente cause. C’est ainsi qu’ils ont demandé à la cour militaire l’acquittement de deux prévenus et la condamnation avec sursis de deux autres. L’affaire remonte au mois de mai 2023 lorsque plusieurs messages avaient été publiés à travers les réseaux sociaux à Mongwalu, commune rurale minière à 85km au nord de Bunia. Ces messages dénonçaient le ravitaillement en armes et munitions du groupe d’autodéfense Zaïre par certains commandants de la police de Mongwalu.
Suite à ces rumeurs persistantes, le parquet militaire a déclenché les enquêtes pour vérifier les faits dénoncés à Mongwalu et à Plito. Ces enquêtes ont permis au paquet militaire de fixer le dossier de ces prévenus devant la cour militaire. Secouée par des conflits intercommunautaires, la province aurifère de l’Ituri a renoué avec les violences depuis fin 2017, surtout avec l’avènement de la milice CODECO (Coopérative pour le développement du Congo).
Ce groupe armé est l’une des dizaines de milices opérant dans l’est de la RDC. Ses rangs sont principalement constitués de la communauté agricole ethnique Lendu, qui mène régulièrement des attaques contre les éleveurs Hema dans la province de l’Ituri. Certains Hema se sont à leur tour organisés en une milice d’autodéfense appelée » Zaïre « . Les récentes attaques ont augmenté le nombre de déplacés qui s’élève désormais à plus de 1,5 million dans la province de l’Ituri, mais ont réduit aussi l’accès des humanitaires.