Kongo Central/Forum de réflexion et d’échanges: les professionnels des médias de Matadi et Seke-Banza outillés sur les aspects liés au processus électoral
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Par Dieudonné Muaka Dimbi
Initialement prévue le 22 juillet, la journée nationale de la presse, dans le Kongo Central, a été décalée de quelques semaines suite aux contraintes d’ordre budgétaire et organisationnel.
Pour marquer d’une pierre blanche cette journée, le ministère provincial en charge de la Communication et des Médias, en collaboration avec la section de l’Union nationale de la presse du Congo (Unpc), a organisé un forum de réflexion et d’échanges qui a regroupé, dans la salle du Centre de lecture et d’animation culturelle de Matadi, près d’une cinquantaine de journalistes de Matadi et du territoire de Seke-Banza.
Après le mot d’introduction prononcé par Jean-Marie Batomene, chef de division provinciale de la Communication et des Médias qui, pour la circonstance, a décrit succinctement l’historique de l’Unpc créée en 1971 à l’initiative de feu Jean Jacques Kande Djambulate alors commissaire d’État à l’Information, la ministre provinciale de la Communication et des Médias, Anne-Marie Tsasa qui l’a succédé, a, avant de lancer officiellement cette activité, peint un tableau sombre de la presse du Kongo Central caractérisée, selon elle, par la culture d’injures faciles, des accusations gratuites, la partialité, le militantisme, le manque de pudeur et de professionnalisme, le monnayage de l’information avec le phénomène coupage…etc. Alors que la presse, considérée à tort ou à raison comme le quatrième pouvoir, a-t-elle martelé, devrait être celle qui fait du respect des lois, de l’éthique et de la déontologie professionnelle son cheval de bataille ; mais aussi son menu quotidien en vue de la sauvegarde de sa crédibilité et dignité.
Ce forum organisé dans le cadre de la journée nationale de la presse a porté essentiellement sur quatre thématiques.
La première liée à la problématique de la liberté de la presse au Kongo Central : défis et perspectives, a été animée par Dieudonné Muaka, le Président sectionnaire de l’Unpc/.
Dans son intervention, il a condamné le revirement spectaculaire de certains journalistes du Kongo Central devenus des caisses de résonnance des hommes politiques, discréditant ainsi ce noble métier en confondant sans vergogne la liberté de la presse au libertinage.
Il a, en outre, évoqué la pauvreté qui gangrène aussi bien les médias que leurs professionnels. C’est ce qui entraîne très souvent les chevaliers de la plume de cette province à commettre de graves fautes professionnelles, a-t-il souligné en substance. Et pour contourner cette pauvreté, Dieudonné Muaka a invité les promoteurs des médias du Kongo Central à faire signer des contrats de travail à leurs collaborateurs et à leur octroyer des salaires décents.
Pour sa part, Célestin Bibimbu, le coordonnateur provincial du CSAC, a parlé de la régulation des médias en période électorale.
Après avoir énuméré les différents services et structures qùi s’occupent de la régulation et d’autorégulation des médias tout en définissant les rôles et les missions de chacun d’eux, le nº1 de cette institution d’appui à la démocratie au Kongo Central a déploré le manque des documents dans le chef de nombreux médias de cette province qui, en dépit de ses incessants rappels à l’ordre, fonctionnent de façon illégale jusqu’à ce jour.
A cet effet, il a invité les médias concernés à se soumettre au plus vite aux exigences du CSAC. Etant donné qu’avec la nouvelle loi sur la presse récemment publiée par ordonnance présidentielle, beaucoup de médias, a-t-il dit, verront leur signal être retiré sans autre forme de procès.
Charles Mena, le représentant de la secrétaire exécutive provinciale de la Ceni, avait, quant à lui, entretenu les professionnels des médias sur l’apport de la centrale électorale vis-à-vis de ces derniers en cette période de grands enjeux électoraux. Pour ce faire, ce cadre de la Ceni en charge de la sensibilisation et d’éducation civique et électorale, s’est longtemps attardé non seulement à rappeler à l’intention des journalistes les différentes dates du calendrier électoral, les innovations apportées à la nouvelle loi électorale, les droits et devoirs des professionnels des médias en période électorale ; mais il leur a aussi et surtout expliqué la procédure à suivre dans leur l’accréditation.
Dernier intervenant du jour, Me Matthieu Mpukudi, avocat au barreau du Kongo Central, s’est apesanti sur l’impact juridique de la carte professionnelle de la presse.
Pour ce confrère honoraire, il y a des procédures à suivre pour obtenir cette carte qui revêt une importance capitale. C’est-à-dire, a-t-il martelé, il ne suffit pas forcément de décrocher sa licence en journalisme et de passer trois ans de stage dans un média pour qu’on soit appelé journaliste ; mais plutôt il faut convaincre ses pairs par le travail. Il a enfin émis le vœu de voir l’Ubpc mettre en place, au sein de sa commission de délivrance de la carte de presse, des sous-commissions dans chaque province qui auront pour mission d’examiner les dossiers de tous les journalistes demandeurs de la carte de presse. Car, a-t-il conclu, en droit, tout licencié ne peut être avocat.
Pour la ministre Anne-Marie Tsasa, Matadi n’étant pas le Kongo Central, elle tient à ce que cette même activité puisse se poursuivre respectivement à Boma pour les journalistes de cette ville ainsi que ceux de Muanda et des territoires de Lukula et de Tshela ; mais aussi à Mbanza-Ngungu pour les chevaliers de la plume des ex. districts des Cataractes et de la Lukaya.
La balle se trouve donc du côté du gouverneur Guy Bandu Ndungidi qui devrait répondre positivement à la note technique du ministre en charge de la Communication et des Médias qui, au vu de l’importance de cette activité, a préfinancé l’étape de Matadi.