Kinshasa va accueillir le 1er sommet du G3 climatique
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Par Carroll Madiya
La République démocratique du Congo (RDC), qualifiée à juste titre de pays solution dans la lutte contre le réchauffement climatique, va accueillir à Kinshasa, fin Août 2023, le 1er sommet trilatéral sur les trois grandes forêts tropicales du monde. C’est ce qu’a indiqué le Ministre Indonésien des investissements et Affaires maritimes, Kuhut Binsar Pandjaitan, à l’issue de l’audience lui accordé mardi 8 Août 2023 à Belém par le Président de la Republique, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le même sujet a également été au centre du tête-à-tete, hier Mercredi 9 Août 2023, entre Félix Tshisekedi et son hôte Lula da Silva.
Ce sommet de Kinshasa va réunir autour du Président Tshisekedi les Chefs d’État du Bresil Lula da Silva pour le compte de l’Amazonie, et son homologue de l’Indonésie, Joko Widodo pour le compte du bassin de Borneo-Mekong. Avec leurs trois grands bassins forestiers, ces trois pays sont considérés comme la solution mondiale au problème planétaire du réchauffement climaque. L’objectif poursuivi par ce sommet est de créer une dynamique commune dans l’optique de donner une réponse efficace face à la déforestation et de favoriser le développement des populations qui vivent de ces forêts.
Lors de ce sommet du G3 climatique (Brésil-indonesie-RDC) axé sur la déforestation face à l’urgence écologique qui aspire également à réduire la pauvreté et à créer des conditions d’une croissance socio-économique, il sera question pour la République démocratique du Congo de mettre en lumière les potentiels écologiques de la forêt du bassin du Congo.
Depuis 2021, la République démocratique du Congo (RDC) se présente toujours dans les différents sommets comme « Pays-solution » face au problème du réchauffement climatique. Le pays regorge environ 70% des forêts du bassin du Congo. Ses massifs forestiers sont intacts en grande partie et ont la capacité nécessaire de séquestration de toutes les pollutions des années antérieures et actuelles émises à travers le monde. Avec la déforestation accélérer de l’Amazonie, ce bassin est en passe de prendre la premiere place du trio.
En ce qui concerne le sommet de Belém, au deuxième et dernier jour du traité sur la coopération amazonienne, le Président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en sa qualité de leader naturel du bassin du Congo, a eu l’honneur de prendre la
parole en premier pour présenter les atouts de ce deuxième massif forestier.
Dans son discours, le Président Tshisekedi a démontré que la République démocratique du Congo revêt un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique, en ce qu’elle représente, tout comme les pays de l’espace amazonien, l’un des poumons de la planète et l’un des pays solutions face aux enjeux climatiques.
L’énorme rôle de la RDC
Chiffre à l’appui, le Président Tshisekedi a expliqué que les forêts de la République démocratique du Congo hébergent une faune et une flore riches et endémiques qui jouent un rôle fondamental dans la régulation du système climatique mondial, au même titre que la forêt amazonienne.
« En effet, la République démocratique du Congo est le deuxième massif forestier du monde. Avec ses 155 millions d’hectares de forêts qui couvrent l’équivalent de 67 % du territoire national, mon pays représente à lui seul près de 10% des forêts tropicales du monde ; près de 38% des forêts africaines et environ 60% de celles du Bassin du Congo. Le massif forestier de la République démocratique du Congo séquestre
également près de 24,5 Gigatonnes de gaz à effet de serre quotidiennement, dont les 3/4 sont concentrés sur 43% de la superficie du pays», a-t-il déclaré, poursuivant qu’ « à cet énorme massif forestier, s’ajoutent de vastes étendues de tourbières, couvrant environ 101 500 km2 du territoire national. Son atout principal demeure sa capacité d’absorption de carbone qui se chiffre à près de 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit 4 % des émissions mondiales. Ses tourbières constituent un stock naturel de plus de 30 Gigatonnes de dioxyde de carbone, l’équivalent de plus de deux ans d’émissions mondiales de gaz à effet de serre».
Pour le Chef d l’État, le sommet élargi de ce jour vient agrémenter et mettre en lumière le pas décisif marqué par la République Fédérative du Brésil, la République d’Indonésie et la République démocratique du Congo qui, à travers l’adoption d’une approche globale et collaborative, ont abouti, le 14 novembre 2022, à Bali, à la Déclaration conjointe sur la Coopération autour de la forêt tropicale et l’action climatique, « BIC » en sigle, entre les trois pays précités.
« L’Alliance Trilatérale pour la Coopération sur les forêts tropicales et l’action climatique ainsi consacrée à Bali nous servira désormais de cadre de concertation, de partage d’expériences, d’échanges et d’actions sur les questions cruciales relatives à la forêt et à la biodiversité. À ce titre, elle pourra formuler des propositions concertées, notamment celles ayant trait aux marchés de crédit carbone», a conclu le Félix Tshisekedi.
Il convient de signaler que bien avant lui, le ministre Brésilien des Affaires étrangères, Mauro, a fait la restitution de la première journée consacrée aux 8 pays du bassin d’Amazonie.
Ces états amazoniens ont pris plusieurs décisions dont la création d’une alliance amazonienne de lutte contre la déforestation.