Deux ans après la pollution de la rivière Kasaï à Tshikapa : la Soffleco réclame justice pour les victimes
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Par GKM
Dans un communiqué daté du 4 Août 2023, la Solidarité pour les Femmes vivant sur le fleuve Congo (Soffleco) rappelle le gouvernement congolais à tout mettre en œuvre pour que la justice soit rendue aux victimes de pollution de la rivière Kasaï, à Tshikapa et aux alentours, deux ans après cette catastrophe provoquée par des rejets des déchets toxiques d’une entreprise minière angolaise « Catoca Mining».
Cette catastrophe a causé la mort d’au moins 12 personnes et des milliers de cas de diarrhées et maladies cutanées.
«Notre organisation déplore l’indifférence du gouvernement tant au niveau provincial que national et des élus nationaux et provinciaux face à cette catastrophe. Deux ans après la pollution de la rivière Kasaï à Tshikapa, nous exigeons que justice soit rendue aux victimes», ont déclaré les membres de la Soffleco ayant conduit la délégation sur terrain à Tshikapa pour s’enquérir de la situation quelques jours après la pollution.
D’après Soffleco, cette pollution avait été constatée par les riverains fin juillet 2021, lorsque les eaux s’étaient colorées de rouge et que des poissons morts avaient été vus au niveau de Tshikapa. Des élus du Kasaï avaient également fait état de cadavres d’hippopotames dans la rivière Kasaï, important affluent du fleuve Congo. Des experts d’une commission mixte congolo-angolaise ont établi depuis que «cette catastrophe avait été causée par une entreprise minière angolaise qui a reconnu les faits», précise l’organisation dans son communiqué. Ce qui avait poussé les autorités provinciales au niveau de Tshikapa d’interdire la consommation de l’eau de la rivière, mais «entre-temps les conséquences étaient déjà enregistrées», déplore Soffleco.
Des conséquences sanitaires et environnementales incalculables
Sur le plan de la santé, les enquêtes menées sur terrain lors de la descente à Tshikapa des membres de Soffleco ont répertorié «12 cas de décès».
Les causes ne sont pas précisées, mais le bilan sanitaire faisait également état de «4 502 cas de diarrhée et maladies cutanées enregistrés».
Quatre des cinq territoires de la province du Kasaï ont été touchés par cette pollution où 968 000 habitants étaient affectés dont 161 490 ménages. Sur le plan environnemental, les écosystèmes ont été touchés. Tshikapa vivant de la pêche, les conséquences ont été aussi socio-économiques, avec un manque à gagner pour les commerçants et pêcheurs.
«Sur la base du principe pollueur-payeur, des réparations doivent être faites aux populations victimes», tance Soffleco.