Par N.T.

Le secteur pharmaceutique en République Démocratique du Congo se porte mal. Cette situation a fait l’objet d’un échange mercredi à Kinshasa le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention et une délégation du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de la RD Congo.  » Nous sommes allés échanger avec le ministre de la Santé, le Dr Roger Kamba sur la collaboration entre l’Ordre national des pharmaciens et son ministère au sujet du dossier de l’assainissement du secteur pharmaceutique dans notre pays et lui soumettre des propositions en ce qui concerne ce secteur qui est mal portant à ce jour. Or, le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi s’est assigné l’objectif d’accorder des soins de qualité à la population à travers le programme de Couverture Santé Universelle (CSU) « , a déclaré le président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Glorry Panzu, dans un communiqué de presse de cet Ordre publié jeudi.

 » Le ministère de la santé est censé amener à bon port le programme de Couverture Santé Universelle au nom du gouvernement et l’Ordre des pharmaciens vient proposer au ministre quelques pistes de solution afin de pouvoir permettre à notre Nation de couvrir correctement cette problématique de santé à travers les médicaments de qualité « , a-t-il encore dit.

Ces pistes de solution, a dit le pharmacien Panzu, consistent notamment à rationaliser la gestion des ouvertures des pharmacies, à veiller sur la distribution en gros des médicaments qui, à ce jour, tend à se transformer en commerce triangulaire, à promouvoir l’industrie locale qui est un gage de souveraineté pharmaceutique et un élément très important pour garantir la disponibilité des médicaments dans le cadre du programme de la CSU. L’ordre des pharmaciens a, par la même occasion, soumit au ministre de la Santé des propositions pour réguler ce secteur.

Il s’agit notamment de toujours associer ou impliquer l’Ordre des pharmaciens dans les dossiers qui touchent le secteur pharmaceutique, de soutenir efficacement le projet d’entreprenariat des pharmaciens congolais pour les ouvertures des officines, de décourager la multiplicité illégale des établissements pharmaceutiques de vente en gros (EVG) des médicaments et d’encourager le développement de la production locale des médicaments.

Un secteur pharmaceutique sans officine pharmaceutique doit être considéré comme inexistant et représente un danger énorme pour le système sanitaire d’une Nation et remet en cause la couverture santé universelle, a affirmé l’Ordre national des pharmaciens. Sans évoquer ni insister sur les officines pharmaceutiques hospitalières, une officine pharmaceutique ouverte au public doit servir normalement une population de plus ou moins 10.000 habitants. Or, la RD Congo compte à ce jour plus ou moins 100 millions d’habitants (soit un besoin de près de 10.000 officines), avec environ 16 à 20 millions d’habitants pour la seule capitale Kinshasa (soit un besoin de près 2.000 officines).