Type de recherche

La Belgique promet son assistance dans l’enquête sur le meurtre de Cherubin Okende

A la une justice La Tempête des Tropiques SOCIETE

La Belgique promet son assistance dans l’enquête sur le meurtre de Cherubin Okende

Partager


Par YHR

Le lundi 24 juillet, le Vice-Premier ministre et ministre fédéral de la Justice chargé de la mer du Nord du Royaume de Belgique, Vincent Van Quickenborne, a confirmé avoir reçu une demande d’assistance de la République Démocratique du Congo sur l’assassinat du député Chérubin Okende Senga. Et Bruxelles s’est engagé à y participer tout en expliquant, d’après l’agence Belga, citant le cabinet du ministre, que « la nature exacte de cette assistance reste à discuter ».

Cette intervention arrive alors que, le vendredi 21 juillet dernier, une semaine après les faits, le Gouvernement congolais a décidé de solliciter l’expertise de la Belgique, de la France, de l’Afrique du Sud et de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Parmi les personnalités politiques, c’est Moïse Katumbi Chapwe qui a été le premier à s’adresser aux Nations Unies, aux ambassades de l’Union Européenne et des États-Unis, entre autres, pour demander une enquête internationale indépendante.

Rappel des faits

Chérubin Okende Senga, ancien député national et ministre du Transport, des Voies de Communication et du Désenclavement, par ailleurs porte-parole du parti de l’opposition politique « Ensemble pour la République », a été retrouvé mort au volant de son 4×4 le jeudi 13 juillet au niveau de l’avenue Poids Lourds dans la commune de Limete, le corps criblé de balles. Il apparait que le parlementaire s’était rendu la veille à la Cour Constitutionnelle en matinée, pour y retirer une convocation, à l’appel d’un magistrat. L’homme était prié de se présenter le lendemain devant cette juridiction, pour s’expliquer sur la déclaration de son patrimoine, faite à la fin de son mandat ministériel.

Délai jugé trop court pour préparer son dossier et rassembler toutes les pièces nécessaires. Quelques heures plus tard, le député était de retour sur le parking, avec une demande de report de son audition de 24 heures. C’est son garde du corps qui s’est chargé d’aller déposer cette requête. C’est lui, déjà, qui en matinée était allé retirer la convocation, laissant à chaque fois son arme dans le véhicule.

Diverses théories

Quand l’homme est ressorti, son patron et la voiture avaient disparu. Quelques heures plus tard, on apprendra que des hommes en armes sont entrés dans le véhicule. Que quelques dizaines de mètres plus loin, le véhicule conduit par l’ex-ministre s’est arrêté et qu’un des hommes, agissant à visage découvert, a pris le volant. C’est la dernière fois qu’Okende a été vu vivant. Le garde du corps du député se trouve en détention, ainsi qu’un de ses chauffeurs.

Certains s’étonnent de la sortie, le mercredi 19 juillet, du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, expliquant que la victime avait été tuée par l’arme du garde du corps, retrouvée dans l’habitacle. Le Magistrat s’exprimait lors d’un point de presse sur l’évolution de l’enquête menée par la justice congolaise. Cette intervention survenait sans étude balistique, sans autopsie. Les spéculations vont bon train, d’autant plus que le garde du corps, ne pouvant pénétrer armé dans le bâtiment de la Cour Constitutionnelle, devait l’avoir laissée dans le véhicule.

Contrefeu

Kinshasa bruisse de théories, et même la remise en liberté de Fortunat Biselele, dit « Bifort », ex-conseiller privé du président Tshisekedi, arrêté le 20 janvier dernier pour « trahison », « intelligence avec le Rwanda » et « propagation de fausses nouvelles », n’a pas permis de faire retomber la tension. Même constat pour les « sextapes » de Bifort, qui ont inondé les réseaux sociaux au lendemain de sa remise en liberté provisoire.

« Une tentative grossière de créer un contre-feu face au dossier de l’assassinat de Chérubin Okende », ironise un diplomate européen ayant requis l’anonymat qui ajoute que « ces images se trouvaient évidemment dans le téléphone de M. Biselele. Lequel téléphone était entre les mains des services de renseignement depuis son arrestation. On peut donc supposer que ce sont ces mêmes services, qui dépendent des plus hautes autorités de l’État, qui ont décidé de les dévoiler selon un calendrier qui sert leurs intérêts face à un dossier qui les met particulièrement mal à l’aise. »