Par Dieudonné Muaka Dimbi

Depuis quelques mois, le Kongo-Central, province située dans la contrée Sud-ouest de la ville de Kinshasa, capitale de la RD Congo, ne cesse d’enregistrer des cas de kidnapping des filles mineures. Aucune ville, moins encore une agglomération de cette province, n’est en effet épargnée par ce phénomène qui prend de plus en plus des proportions très inquiétantes.

Le cas le plus frappant est celui vécu dans la ville de Boma, première capitale de l’Etat Indépendant du Congo, où un certain Jean-Pierre Mbumba Muanza (64 ans) a été appréhendé par la police pour avoir séquestré 17 filles mineures kidnappées par lui respectivement à Matadi, Boma, Kinzau-Vuete et Seke-Banza, dont les parents, inconsolables, ont déjà organisé les deuils en leurs mémoires. Ce, après avoir épuisé toutes les démarches pour les dénicher, sans succès. Ce fait à la fois déplorable et inquiétant, comme ci-haut mentionné, a été vécu à Boma et plus précisément sur l’avenue Kisantu, dans la commune de Kalamu, où le fameux kidnappeur a été surpris en train d’élever ces filles d’autrui.

Arrêté manu militari sans autre forme de procès, Jean-Pierre Mbumba Muanza qui ne savait sur quel pied se tenir encore, avait tout simplement jugé bon de passer aux aveux lors de son interrogatoire serré devant l’officier de police judiciaire commis au Commissariat urbain de la PNC/Boma. Notamment en affirmant les avoir kidnappées toutes ; mais aussi avoir abusé d’elles tour de rôle.

Celles d’entre elles qui manifestaient de la résistance, étaient soumises non seulement à des actes de torture, mais aussi à la privation de la nourriture. Et l’opinion publique de se poser la question de savoir comment les populations environnantes qui vivaient de tels actes n’arrivaient-elles pas à dénoncer cet homme auprès des autorités compétentes de la ville de Boma. La question reste posée.

A noter que l’arrestation de ce fameux kidnappeur a été rendue possible grâce à une alerte faite par un habitant de Matadi de passage sur l’avenue Kisantu et qui, par un heureux hasard, a reconnu l’une des fillettes longtemps recherchée par ses parents à Matadi ; laquelle a été envoyée par le kidnappeur pour lui acheter du pain et des cacahuètes.

Les 17 fillettes dont l’âge varie entre 7 et 14 ans, ont été toutes libérées par la police après interpellation de leur bourreau, puis ramenées chacune dans son milieu de résidence respectif pour être récupérée par ses parents. Parmi ces fillettes, les unes avaient totalisé près d’une année de séquestration chez le présumé kidnappeur, tandis que les autres, deux, quatre, six voire huit mois.

Pas plus tard que le week-end dernier à Matadi, un autre cas de kidnapping d’une adolescente a été enregistré au niveau du rond-point Belvédère faisant la jonction entre les communes de Nzanza et de Mvuzi. Ce énième cas intervient après d’autres enregistrés auparavant dans cette ville. Parmi lesquels celui d’enlèvement, par des inconnus, de deux fillettes du docteur Lukoki vers la Cellule Tsasa-di-Ntumba dans la commune de Matadi dont Lukoki Alessia-Anya (2,5 ans) et Desdi-Livia Lukoki (6ans) dont les parents sont sans nouvelles.

Le souci de tous les habitants du Kongo-Central est celui de voir les tenants de pouvoir de cette province prendre des dispositions nécessaires de sécurité pour combattre ce phénomène qui endeuille de nombreuses familles.