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Alerte de l’OMS sur la crise sanitaire aigue en RDC

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Alerte de l’OMS sur la crise sanitaire aigue en RDC

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Par N.T

Les provinces de l’Est de la RDC (Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu) connaissent actuellement une recrudescence des maladies infectieuses. Ces provinces sont confrontées à une recrudescence des conflits et de l’insécurité, ainsi que des catastrophes naturelles et des épidémies. Cette situation aggrave la souffrance des millions de personnes et augmente considérablement les besoins en matière de santé. C’est ainsi que le nombre de personnes déplacées internes en République Démocratique du Congo a plus que doublé pour atteindre 6,3 millions depuis la fin de l’année 2022.

Ce sombre tableau est dressé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué de presse diffusé vendredi 23 juin 2023. Au Nord-Kivu, plus de 17 000 cas de choléra et 148 décès ont été signalés depuis décembre 2022. Cette maladie a également touché le Sud-Kivu voisin. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à elles seules comptent 82 % des cas de rougeole enregistrés dans le pays cette année sur plus de 136 000 cas dont 2000 décès. 

En plus de la violence armée, les inondations survenues en début de cette année ont sérieusement endommagé 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de la Tshopo, augmentant encore les besoins en santé. Lors d’une vague de violence au Nord-Kivu en octobre 2022, au moins 32 établissements de santé ont été pillés ou endommagés, limitant l’accès aux services.

Dans les provinces du Mai-Ndombe, du Kasaï et de la Tshopo, les inondations et les conflits intercommunautaires ont entraîné le déplacement de près de 100 000 personnes. A cela s’ajoute dans ces trois provinces, une épidémie de rougeole qui a touché environ 18 000 personnes avec 444 décès enregistrés.

« L’aggravation de l’insécurité a fortement impacté des millions de personnes déjà confrontées à des conditions de vie désastreuses et privées de services essentiels de base tels que les soins de santé », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en République démocratique du Congo. « Avec nos partenaires, nous sommes déterminés à renforcer notre soutien pour garantir que les personnes les plus nécessiteuses ont accès à des services de santé vitaux », a-t-il affirmé.

Au regard de la détérioration de la situation humanitaire qui prévaut dans la Tshopo, au Kasaï et au Mai-Ndombe, l’OMS a décidé d’intensifier immédiatement les opérations d’assistance aux populations affectées de ces trois provinces. 

L’OMS a activé son niveau de réponse le plus élevé pour faire face à la crise humanitaire dans les provinces touchées. En intensifiant sa riposte, l’Organisation se concentrera sur le renforcement de l’accès aux services de soins de santé essentiels, y compris la santé mentale, la violence basée sur le genre et la vaccination, le système d’alerte précoce et la surveillance, la fourniture de médicaments et de matériel vitaux et la prévention de l’exploitation et des abus sexuels au sein de la population vulnérable.

Cette année, au moins 174 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d’urgence. Cependant, seuls 23 millions de dollars, soit 13 %, ont été mobilisés.