Alerte PAM: la faim risque de s’aggraver en RDC !
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L’agence onusienne a besoin d’une enveloppe de 870 millions $US
pour la réponse humanitaire au Congo-Kinshasa
« Aujourd’hui, je suis ici pour vous donner un bref aperçu de l’une des situations humanitaires les plus complexes et les plus difficiles en République démocratique du Congo (RDC). Je reviens tout juste de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). J’ai été témoin de la crise humanitaire aiguë et complexe qui se déroule en raison du conflit sans précédent qui aggrave l’insécurité alimentaire.
L’Est du Congo est un exemple classique de crise oubliée. La région réunit tous les ingrédients d’une catastrophe humanitaire : conflit, accès limité, crise socio-économique et climatique et manque criant de financement. L’est du pays est aux prises avec des groupes armés non étatiques actifs, ce qui aggrave le cycle de violences en cours, provoque des déplacements massifs des populations et exacerbe une situation humanitaire déjà fragile.
Environ 5,7 millions de personnes ont été déplacées depuis mars 2022 dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri. 6,2 millions de personnes ont fui leurs maisons à travers le pays, soit le nombre le plus élevé d’Afrique. Le pays a une taille continentale, avec des hectares d’espace, mais des millions de personnes n’ont d’autre choix que de vivre dans des camps surpeuplés. La crise prolongée s’est considérablement aggravée avec une recrudescence des besoins à grande échelle. La situation d’aujourd’hui n’est pas une affaire normale, ni une affaire à remettre au lendemain, ni une simple mauvaise journée au Congo », a déclaré l’un des porte- paroles du Programme alimentaire mondial (PAM).
C’était au cours d’une conférence de presse à Genève le mardi 20 juin 2023.
Pour le PAM, les opérations humanitaires ne peuvent pas répondre de manière adéquate, et ceux qui ont fui la
violence vivent dans des conditions précaires dans des abris de fortune ou dans des familles d’accueil déjà surchargées.
Le porte-parole du PAM regrette que des milliers de déplacés aient du mal à accéder à l’eau potable, aux centres de santé et à la terre. Pourtant, la RDC est un pays à deux opposés contradictoires.
Un pays qui produit le métal le plus précieux pour fabriquer les technologies les plus récentes, compte le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde. Le PAM alerte qu’ environ 25,8 millions de personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en 2023, soit trois fois la population de la Suisse.
La crise climatique aggrave une situation humanitaire déjà fragile, note le PAM. Le Programme alimentaire mondial des Nations-Unies a activé un programme d’intensification globale de ses opérations pour l’Est de la RDC afin d’accroître l’aide à apporter à 3,6 millions de personnes vulnérables au cours des six prochains mois.
Il s’agit de la forme d’alerte la plus élevée, mais il existe un écart important entre le nombre de personnes dans le besoin et le nombre de personnes bénéficiant d’une assistance alimentaire, précise l’agence onusienne.
Nonobstant d’importants problèmes opérationnels, administratifs, de sécurité et d’accès, les organisations humanitaires et le PAM sont restés déterminés à fournir une assistance vitale aux personnes touchées par la crise en RDC.
Le PAM craint que la situation de la population s’empire si l’aide humanitaire n’est pas accrue. » Nous devons répondre aux besoins croissants des personnes touchées », a lancé le porte-parole du PAM.
Ce programme a besoin de 870 millions $US pour la réponse humanitaire en RDC. Cependant, il manque 738,5 millions $US (85 %).