Lors d’une rencontre dite » Événement parallèle » organisée par la CONEPT/RDC : des pistes proposées à la SADC pour une éducation publique de qualité et inclusive
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Par Marcel Tshishiku
La Coalition nationale de l’Education pour tous (CONEPT) de la RD Congo a proposé, lundi 19 juin, dans l’enceinte du Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS) situé à Gombe, une commune de la ville de Kinshasa, aux Gouvernements des pays membres de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) des pistes pour assurer » une éducation publique de qualité et inclusive » dans cette sous-région.
La CONEPT/RDC s’est ainsi prononcée à l’issue d’une rencontre dite » Evénement parallèle » à la réunion conjointe des ministres de l’Education, de la formation et de la science, de la technologie et de l’innovation de la SADC prévue du 20 au 23 juin dans la capitale rd congolaise.
Elle a appelé les ministres en charge de l’Education des pays membres de la SADC à veiller à ce que leurs Gouvernements puissent allouer 4 à 6 % de leur produit intérieur brut (PIB) et 15 à 20 % des dépenses publiques totales à l’éducation, conformément au Cadre d’action d’Incheon et à la Déclaration de Paris ; protéger les budgets de l’éducation publique de l’environnement budgétaire contraint résultant de la pandémie de COVID-19, du changement climatique et de la crise économique mondiale ; augmenter les rations impôts/PIB d’au moins 5 %, grâce à des reformes locales progressives ; agir sur les politiques d’austérité, en particulier l’utilisation des contraintes de la masse salariale du secteur public qui affectent le plus durement le recrutement et la rémunération des enseignants.
Dans le même ordre d’idées, la CONEPT a recommandé d’agir sur la justice de la dette en recherchant la renégociation ou l’annulation partout où les pays dépendent plus pour le service de la dette que le financement de l’éducation atteignent les plus marginalisés dans les zones les plus difficiles d’accès, en particulier les filles et les femmes, les enfants et les jeunes handicapés et non handicapés, les familles à faible revenu et les personnes touchées par les situations d’urgence et les conflits ; de négocier les conditions des facilités de crédit par le Fonds monétaire international (FMI) pour supprimer les conditionnalités de la masse salariale afin de recruter davantage d’enseignants nécessaires pour fournir une éducation de qualité ; et d’améliorer les plans d’urgence pour l’éducation dans les situations d’urgence afin de garantir que l’apprentissage ne s’arrête pas ou ne soit pas interrompu pendant de telles crises.
Plaidoyer pour les filles enceintes et les mères adolescentes
A cette même occasion, la CONEPT a présenté un autre document intitulé » Déclaration et appel à l’action des organisations de la société civile pour la réunion des ministres de l’Education de la SADC qu’elle invite à » ouvrir effectivement les portes de l’école à toutes les adolescentes « , » car, a-t-elle ajouté, l’éducation des filles enceintes et des mères adolescentes est une obligation des Gouvernements en matière de droits humains « .
La CONEPT insiste ainsi sur la nécessité pour les Gouvernements des Etats membres de la SADC de combattre les attitudes qui entravent la scolarisation des filles en mettant en œuvre un programme de stabilisation des parents, des enfants, des communautés, des enseignants, des élèves et des gestionnaires des établissements scolaires conventionnés et non conventionnés.
Elle tient aussi à voir ces Gouvernements améliorer les dispositions portant protection de l’enfant, de manière à rendre explicite l’interdiction aux écoles et autres centres de formation d’expulser les filles pour cause de grossesse ou d’accouchement, prohiber toute discrimination dans l’éducation contre les filles enceintes et les mères adolescentes conformément aux instruments juridiques internationaux, matérialiser, par le truchement des ministres en charge de l’Education, ces dispositions, en prenant des notes circulaires visant à protéger cette catégorie par l’interdiction, de manière explicite, de toute expulsion des écoles des filles enceintes.
D’autres recommandations ont trait à la nécessité de prévenir les mariages précoces et les grossesses non désirées chez les adolescentes par l’information sur la santé sexuelle et de la reproduction, de contribuer à lever la discrimination envers les filles et les femmes ; de mettre en place une campagne annuelle de scolarisation des filles avec une approche inclusive (englobant les adolescentes appartenant à des groupes ethniques minoritaires ainsi que les filles handicapées).