Human Right Watch tire la sonnette d’alarme: encore des fosses communes signées M23
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Par GKM
Human Rights Watch (HRW), une organisation non gouvernementale des droitsde l’homme a publié le mercredi 14 juin 2023 un autre communiqué sur les fosses communes de Kishishe et ses environs attribuées aux terroristes du Mouvement du 23 Mars (M23). L’Ongdh demande au gouvernement congolais de solliciter un appui des Nations Unies et de l’Union Africaine pour faciliter l’exhumation et la restitution des corps aux familles. HRW demande à l’ONU d’ajouter les dirigeants du M23 sur sa liste de sanctions.
« La RD Congo, les Nations Unies, et l’Union africaine devraient aborder la question des preuves de plus en plus nombreuses selon lesquelles le M23 a commis de nombreux meurtres dans le village de Kishishe « , a affirmé Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de Human Rights Watch. » Il est urgent de rassembler correctement les preuves, d’enquêter de manière impartiale et d’informer les familles sur le sort de leurs proches. « , a-t-elle martelé.
Human Rights Watch révèle avoir documenté les atrocités du M23 à Kishishe en s’appuyant sur des témoignages ainsi que l’analyse d’images satellite, de photographies et de vidéos. Outre les exécutions, les combattants du M23 ont incendié au moins une maison contenant des corps, utilisé trois écoles comme bases, dont une qui a été détruite, et ont privé les élèves d’un accès à l’éducation en toute sécurité.
Les autorités congolaises, ainsi que Human Rights Watch, Amnesty International, et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) ont enquêté sur les événements à Kishishe, mais une enquête internationale plus approfondie est nécessaire après le retrait des forces du M23, suggère l’organisation.
HRW rapporte dans son communiqué que les rebelles du M23 ont sommairement tué au moins 22 civils à Kishishe à la suite de combats avec des factions des groupes Maï-MaïMazembe, Nyatura. Des informations crédibles recueillies indiquent que le M23 avait tué au moins 10 autres civils en recherchant des miliciens. D’autres rapports de l’ONU, ainsi que d’autres organisations ont conclu que les combattants du M23 pourraient avoir illégalement tué de nombreuses autres personnes, y compris des combattants capturés.
En avril et en mai, après le retrait du M23 de Kishishe, HRW a mené des entretiens téléphoniques avec 21 personnes, dont certaines ont déclaré avoir été témoins d’exécutions ou avoir été forcées par le M23 à enterrer des corps. D’autres ont volontairement enterré des corps après que le M23 ait quitté la zone, signale cette institution internationale des droits de l’homme.
14 fosses communes découvertes
Les personnes interviewées par HRW ont fourni des informations sur 14 fosses communes, bien que celles-ci ne semblent représenter qu’une fraction du nombre total de sites d’inhumation. Toutes les personnes interviewées par HRW pensent que le M23, qui contrôlait Kishishe entre fin novembre et début avril, avait exécuté la grande majorité des victimes.
Des témoignages frappants
HRW signale dans son communiqué que les habitants de Kishishe qui ont été témoins d’exécutions ou qui ont enterré des corps ont déclaré que des fosses communes contenant jusqu’à 20 corps avaient été creusées après l’occupation de Kishishe par le M23. Après le retrait du M23, d’autres tombes ont été découvertes. Les habitants ont dit avoir creusé de nouvelles tombes pour enterrer les corps qu’ils ont découverts. Ils ont expliqué que certains des morts n’avaient pas été identifiés au moment de l’inhumation car ils avaient probablement été déplacés depuis d’autres localités de la zone.
Des témoignages indiquent que les combattants du M23 ont tué de nombreux civils et capturé des membres de milices après la fin des combats en novembre, et après qu’ils se sont emparés du village. Dans ce communiqué, HRW signale qu’un homme capturé par le M23 a décrit la série de meurtres commis par les combattants anti M23 dans la zone