Par YHR

Du Mardi 25 au jeudi 27 avril, l’Institut français de Kinshasa accueille un colloque international sur le philosophe Paul Ricoeur intitulé :  » Mémoires blessées, promesses inachevées « . En entrée gratuite, le public va entendre soixantaine d’intervenants, personnalités connues comme jeunes chercheuses et chercheurs d’une quinzaine de nationalités : philosophes, historiens, sociologues, mais aussi artistes, cinéastes, dramaturges. Il va aussi pouvoir avoir un débat explorant, mais également transcendant, la représentation du passé, la réparation des traumas ou encore la juste mémoire.

Comment saisir les rapports entre le conflit des mémoires, l’histoire commune et les promesses enfouies ? Quand pouvons-nous dire que le passé, dans ses traumatismes et ses promesses, est passé ? Comment convertir l’hostilité des mémoires en hospitalité narrative ? Toutes les réponses et bien d’autres sont à venir. Signalons que le colloque a lieu en partenariat avec les universités kinoises, avec l’appui de l’ambassade de France en République Démocratique du Congo.

De gauche ?

Paul Ricœur est un philosophe français né le 27 février 1913 à Valence, dans la Drôme, en France. L’homme s’inscrit dans les courants de la phénoménologie et l’herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Il s’intéresse aussi à l’existentialisme chrétien et à la théologie protestante. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction heuristique de la fiction, notamment dans la littérature et l’histoire. De confession protestante, l’homme de pensée, longtemps partisan du pacifisme et d’une théologie de gauche radicale, s’est tardivement résolu à l’importance des institutions étatiques.

Un universitaire qui a influencé Emmanuel Macron

Au cours d’un parcours universitaire remarquable, l’homme s’est fait connaitre notamment en signant le 6 septembre 1960 Le  » Manifeste des 121 « , titré  » Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie « . En 1964, Ricœur rejoint le département de philosophie de la Faculté de lettres de l’Université Paris-Nanterre. Et le 17 mai 1968, solidaire des étudiants en lutte, il démissionne de la direction du département de philosophie. Le 18 avril 1969, l’homme est élu président du conseil provisoire de gestion de la Faculté des lettres de Nanterre, alors qu’il ne s’était même pas porté candidat.

Paul Ricœur a influencé certains membres du personnel politique français parmi lesquels Emmanuel Macron qui, entre 1999 et 2001, l’a aidé à la finalisation de son ouvrage  » La mémoire, l’histoire, l’oubli « . Au départ, Macron devait lui apporter une assistance éditoriale de son ouvrage, mais une profonde relation entre les deux hommes s’est ensuite installée. Paul Ricœur est mort le 20 mai 2005 à Châtenay-Malabry , dans les Hauts-de-Seine, en France.