L’ONU accuse les groupes armés et miliciens de violations des droits humains
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Par GKM
Au cours du mois de février 2023, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté 441 violations et atteintes aux droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, soit une légère baisse de 3% par rapport au mois de janvier 2023 (454 violations et atteintes). Cette diminution s’explique surtout par la baisse des violations et atteintes au droit à l’intégrité physique avec une diminution des victimes de mauvais traitements (-56%) et de violences sexuelles (-60%) par rapport au mois précédent.
D’après le BCNUDH, les membres des groupes armés ont commis 266 atteintes, soit 60% des violations et atteintes enregistrées durant le mois de février 2023. Ce qui représente une augmentation de 19% du nombre de victimes d’exécution sommaire par rapport au mois précèdent.
Dans les provinces affectées par les conflits, le BCNUDH a documenté 358 violations et atteintes aux droits de l’homme en février 2023. Ceci constitue une légère diminution de 4% par rapport aux cas documentés en janvier 2023 (372 violations et atteintes).
Les cas documentés dans ces zones représentent 81 % des cas de l’ensemble du pays durant le mois de février 2023 avec 285 victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires (199 hommes, 70 femmes et 16 enfants), ce qui constitue une augmentation de 9% par rapport aux 261 victimes du mois de janvier 2023.
Le Nord-Kivu est demeuré la province ayant enregistré le plus grand nombre de violations et atteintes (58 %, soit 207 violations et atteintes), suivi par les provinces de l’Ituri (22 %, soit 78 violations et atteintes), du Tanganyika (13 %, soit 46 violations et atteintes), du Sud-Kivu (6 % soit 22 violations et atteintes) et du Maniema (1.5 % soit cinq violations et atteintes). En janvier dernier, les groupes armés sont demeurés les principaux responsables des violations des droits de l’homme dans les provinces affectées par le conflit, avec 266 atteintes, inclus l’exécution sommaire de 276 civils (192 hommes, 68 femmes et 16 enfants) une augmentation de 17 % par rapport au mois de février 2023 (235 victimes).
Les agents de l’État, ont été responsables de 92 violations des droits de l’homme y compris les exécutions extrajudiciaires de sept hommes et deux femmes, indique le BCNUDH. Durant le mois de février 2023, 37 cas d’enlèvement ont été enregistrés dans les provinces affectées par les conflits, ce qui constitue une légère baisse par rapport aux cas documentés en janvier 2023 (49 cas). Le nombre de victimes est resté identique, avec 166 personnes (98 hommes, 50 femmes et 18 enfants) victimes d’enlèvement par des membres de groupes armés, signale le BCNUDH.
Les terroristes ADF, M23… champion des violations des droits de l’homme
Parmi les groupes armés, des combattants des Allied Democratic Forces (ADF) sont responsables du plus grand nombre de victimes d’enlèvement (88 victimes, soit 53%), suivis des combattants du Mouvement du 23 Mars (M23) (26 victimes, soit 16%), groupes Maï-Maï (20 victimes, soit 12%), des membres du groupe Zaïre (10 victimes, soit 6%), de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) (neuf victimes, soit 5%), d’autres groupes armés (huit victimes, soit 5%), du NDC-R et des Raïa Mutomboki (deux victimes chacun, soit 1%), et de l’ Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) (une victime, soit < 1%) révèle le BCNUDH, qui a documenté des cas de violences sexuelles liées au conflit contre 16 victimes adultes durant le mois de janvier. Treize de ces victimes étaient attribuées à des membres de groupes armés, notamment le groupe Zaïre (quatre victimes), les ADF (trois victimes), le M23 (deux victimes), des groupes Maï-Maï (deux victimes), une faction Nyatura (une victime), et la CODECO (une victime).
La province ayant enregistré le plus grand nombre de victimes de violences sexuelles est le Nord-Kivu (huit victimes). La section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 143 violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en République démocratique du Congo, ce qui représente une diminution de 27 % par rapport au mois janvier (196). La majorité de ces violations a pris la forme de recrutement et utilisation (50), de meurtres et mutilations (41), suivis par les enlèvements et les attaques contre les écoles et hôpitaux (21 chacune), les violences sexuelles (9) et le refus d’accès humanitaire.
Le BCNUDH a également documenté 36 violations et atteintes des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une augmentation de 27 violations par rapport au mois de janvier 2023. Vingt-huit de ces violations sont imputables à des agents de l’État, dont 14 à la PNC, huit à des agents de l’ANR et six à des militaires des FARDC. Contrairement au mois de janvier 2023 qui n’a enregistré aucune violation liée à l’espace démocratique pour le compte des membres de groupes armés, huit violations ont été enregistrées pour cette catégorie d’auteurs présumés en février 2023.