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Congrès mondial du diamant : Kinshasa a été à l’honneur

ECONOMIE La Tempête des Tropiques

Congrès mondial du diamant : Kinshasa a été à l’honneur

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Par LM

Avec plus de 1000 participants, la quarantième édition a été riche en symboles pour la République démocratique du Congo. Le 28 mars, la ministre des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, a eu l’honneur de donner le coup d’envoi des travaux dans la salle Israël Diamond Exchange à Telaviv, en Israël. Au-delà, il y a eu également l’entretien privé entre l’autorité minière rd-congolaise et le président de la Bourse des diamants de Tel-Aviv. Cette rencontre est intervenue trois ans après l’annonce officielle par Kinshasa de la reprise des relations diplomatiques de haut niveau de la RDC avec l’État d’Israël.

La RDC a bien été à l’honneur durant les travaux du 40ème Congrès mondial du diamant qui s’est tenu du 28 au 30 mars 2023 à Ramat Gan, une ville économique du district de Tel-Aviv. Le pays a noué des contacts avec des investisseurs intéressés à son secteur du diamant qui affiche une très bonne santé. En effet, les statistiques officielles indiquent une croissance de plus de 40% de sa production nationale de diamant. Entre 2021 et 2022, celle-ci est passée de 12,1 millions à 17,7 millions de carats. Toutefois, ces carats de diamant produits en grande majorité par le secteur artisanal prennent la direction des Émirats arabes Unis (60%) et de la Belgique (34%). Le petit reste, soit 6%, passent par quatre pays, à savoir l’Inde, Israël, les États-Unis d’Amérique et le Canada.

Mais pour la RDC, la participation à ce 40ème Congrès représente un enjeu sérieux. Même si les chiffres indiquent tout le contraire, sa participation permet de resserrer les liens avec Israël après le dégel intervenu le 1er mars 2020. Au cours de la Conférence annuelle de Washington, le Président Félix-Antoine Tshisekedi lui-même a annoncé le rapprochement des deux pays après plus de 20 ans sans représentation de haut niveau de la RDC en Israël. A l’époque, on a évoqué pour la première fois l’installation d’une section économique à l’Ambassade dirigée jadis par un simple chargé d’affaires. L’objectif est de renforcer les liens avec Israël dans les domaines de l’agriculture et des sciences et technologies.

Trois ans après, jour pour jour, Israël organise le quarantième Congrès mondial du diamant sur son sol. Kinshasa y est représenté au plus haut niveau ministériel, par Antoinette N’Samba Kalambayi. Plus qu’une simple participante, c’est à elle que revient l’opportunité de donner le coup d’envoi des travaux. Pour séduire le quatrième pays producteur mondial de diamant et d’autres délégations étrangères, Israël ne lésine pas sur les moyens : mot d’encouragement du président de l’État israélien, Isaac Herzog, mot de bienvenue du président de la Bourse, Boaz Moldawsky et projection d’un documentaire mettant en lumière l’expérience et les compétences de l’industrie et du centre de formation pour le traitement et la taillerie des diamants d’Israël depuis 60 ans.

Les observateurs ont noté avec enthousiasme l’entretien privé de la patronne des mines en compagnie des chefs des corps des services spécialisés de son ministère avec le président de la Bourse de Tel-Aviv, une véritable institution israélienne qui abrite une trentaine de sociétés. Comme pour tout forum international, la RDC cherche à nouer des partenariats gagnants-gagnants pour le secteur minier. De nombreux professionnels de diamants parmi lesquels les exposants, les vendeurs et les conférenciers viennent de la Chine, des États-Unis d’Amérique, du Brésil, de la France, de la Belgique, des Émirats arabes Unis, de l’Inde et de l’Italie.

Pour rappel, le Congrès mondial est organisé tous les trois ans à l’intention des acteurs internationaux qui œuvrent dans le secteur du diamant. En Israël, la Fédération mondiale des bourses du diamant l’a organisé dans le cadre de la Semaine internationale du diamant.