Type de recherche

Enseignement primaire, secondaire et technique: le dialogue social avec les syndicats recommandé au Gouvernement

La Tempête des Tropiques SOCIETE

Enseignement primaire, secondaire et technique: le dialogue social avec les syndicats recommandé au Gouvernement

Partager


Par Marcel Tshishiku

En rapport avec l’austérité et les contraintes imposées par le Fonds monétaire international (FMI) sur les salaires des enseignants dans le secteur public de l’éducation de la RD Congo, la Coalition Nationale de l’Education Pour Tous (CONEPT)/RDC recommande au Gouvernement de la RD Congo de maintenir un dialogue social permanent avec les syndicats et mettre en œuvre les résolutions des accords entre parties à Mbwela Lodge en lien à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, garantie d’une paix sociale durable dans le secteur de l’éducation ; de mettre en œuvre l’ensemble des recommandations telles que décrites dans l’appel à l’action du Sommet sur la transformation de l’éducation sur le financement de l’éducation ; de rejeter les contraintes imposées par le FMI en matière de masse salariale publique et fixer au contraire des augmentations ambitieuses de la masse salariale du secteur public d’année en année, financées par des réformes fiscales ambitieuses et progressives, afin de redynamiser les services publics après des décennies de déclin ; de procéder à une planification à long terme des effectifs, prévoir le nombre de recrutements nécessaires pour mettre fin à la pénurie nationale d’enseignants d’ici à 2030 pour mieux consolider la gratuité de l’éducation base en améliorant la qualité et réaliser les investissements adéquats pour embaucher suffisamment d’enseignants formés et qualifiés afin de respecter les ratios élèves/enseignants internationaux ; de s’engager dans le dialogue social et la négociation collective avec les syndicats de l’éducation afin de garantir à tous les travailleurs de l’éducation des salaires et des conditions de travail décents.

Le FMI pointé du doigt

Avant d’interpeller ainsi l’exécutif national, la CONEPT/RDC s’est montrée préoccupée par la réussite du programme de la gratuité de l’enseignement de base initié par le Chef de l’Etat.

« Plus de 100.000 nouveaux enseignants sont nécessaires au niveau primaire pour couvrir le gap créé par la mise en œuvre de la gratuité… et l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) 4 d’ici à 2030 requièrent un investissement massif dans l’éducation, notamment dans les enseignants pour assurer la qualité », a-t-elle enchaîné, ajoutant que l’austérité et les contraintes liées à la masse salariale du secteur public exacerbent la pénurie nationale d’enseignants.

Dans cette optique, la CONEPT/RDC appelle cette institution de Breton Wood à indiquer clairement, comment et quand elle cessera d’imposer des plafonds salariaux ; à répondre à la recommandation formulée dans l’appel à l’action du Sommet sur la transformation de l’éducation, à savoir s’attaquer aux obstacles tels que les contraintes liées à la masse salariale du secteur public qui empêchent l’augmentation des dépenses en matière d’éducation, et défendre des politiques qui permettront un nouveau recrutement important d’enseignants professionnels là où il y a pénurie ; à procéder à un examen détaillé de l’utilisation par le FMI des contraintes liées à la masse salariale du secteur public et de son impact sur l’éducation ; à veiller à ce que les populations soient au centre de la planification des politiques macroéconomiques, car les multiples crises actuelles rn RDC se confondent et entrainent des défis et souffrances, notamment pour les plus vulnérables ; à respecter les engagements pris dans l’appel à l’action financière lancé lors du sommet « Transformer l’éducation », afin de garantir un plancher pour les dépenses sociales en faveur de l’éducation et de promouvoir des communautés résilientes grâce à des services publics de qualité bien financés.

Effets de la COVID-19

Elle a reconnu que, débordé par les effets nocifs de la COVID-19, l’exécutif national a réduit la proportion du financement de l’éducation par rapport au budget national à moins de 20%, soit 18,41% en 2022 et 18,49% en 2023, alors qu’en 2021, les prévisions budgétaires avaient crédité 21,6% pour l’éducation.

Pour sa part, le FMI continue d’inciter le pays à limiter les dépenses dans les services publics, y compris l’éducation, et à réduire ou geler la masse salariale en plafonnant les augmentations à 5%, sans tenir compte du fait que ces recommandations seraient à la base du gel du paiement de 20.000 FC aux enseignants du primaire comme réajustement de la prime de gratuité octroyée à cette catégorie et peuvent, si l’on n’y prend garde, entamer sérieusement la crédibilité des engagements du Gouvernement à relever les défis de la prise en charge des enseignants en payant d’ici au mois d’avril 2023, 65 000 enseignants Nouvelles Unités ; le solde de la prime de bourse, soit 55.000 FC à chaque enseignant concerné et destinée à réduire les écarts entre les enseignants des villes et ceux des territoires (éliminer les zones salariales) ; la solde du deuxième palier, soit 186.000 FC par enseignant ; et plusieurs autres  engagements  du Gouvernement,  tels que repris dans la feuille  de route  issus de l’évaluation  de l’addendum au protocole  d’accord  de Bibwa signé  à  Mbuelalodge.