La révision de l’organigramme de l’ICCN au centre d’une session ordinaire à Kinshasa: l’institut envisage le réexamen de la convention signée entre trois pays ainsi que la mise sur pied des 26 directions provinciales
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Par Thony Kambila
L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature(ICCN) tient sa session ordinaire, au cours de laquelle plusieurs matières sont abordées, principalement la question sur son organigramme dépassé dans lequel on ne trouve pas le Corps PPN (Corps de protection des parcs nationaux), créé selon le décret 10/13 2010. » Nulle part dans l’organigramme, vous ne trouvez pas la place de ce corps là.
Nous avons le conseil d’administration suivi de comité de gestion (direction générale) et trois directions (trois départements) à savoir le département : le département des ressources humaines, département administratif et financier ainsi que le département technique et scientifique.
On n’arrive pas à situer d’autres organes importants le corps PPN et autres « , a indiqué M. Bernard Mikobi Mikobi Mayinda, le président du conseil d’administration de l’ICCN, en précisant qu’au cours de cette session ils vont résoudre une fois pour toutes cette question pour permettre à ce que ce corps qui a été créé puisse avoir sa place au sein de l’organe et la collaboration avec la direction générale parce qu’il a été créé pour ça.
Et d’ajouter : » Nous comme organe de décision et de l’orientation, nous allons lever certaines décisions qui vont permettre le mécanisme de collaboration et d’exécution des ordres et c’est à travers cette session que nous allons prendre des décisions qui vont permettre au corps PPN de recruter des nouveaux éléments et de programmer leur formation avant de les déployer.
Réexaminer la convention
Selon le PCA Mikobi, l’ICCN a presque 17% du territoire national. C’est ainsi qu’avec 8 parcs nationaux, il n’est pas facile de contrôler toutes les frontières de ces parcs. Ce qui est inquiétant aujourd’hui c’est de constater que ces parcs sont devenus les sanctuaires pour les mouvements terroristes et groupes armés, principalement le M23 qui vient du Rwanda et la présence de ces mouvements rebelles du M23 et autres avec les attaques d’éco gardes.
Ces problèmes, a-t-il dit, viennent de mettre fin à une convention de franche collaboration qui était signée entre les trois pays (Rwanda, RDC et le Uganda) dans la gestion du projet appelé la GVS/Programme Virunga. Il faut signaler ici qu’en grande partie, Virunga est le parc de la RDC et dont le Rwanda a toujours profité du fait que les animaux n’ont pas de frontières de traverser. Les conventions internationales veulent que la gestion des animaux qui traversent ou qui quittent le pays d’origine vers le pays d’accueil puisse être suivie et que même le payement soit remboursé.
Or la tactique utilisée par le Rwanda c’est de provoquer des hostilités militaires autour des parcs de sorte que nos gorilles de montagne de Virunga puissent trouver refuge au Rwanda et que ce dernier reçoive plus des touristes. S’il faut bien faire le calcul par rapport aux traités internationaux, le Rwanda doit à la RD Congo plus ou moins 80.000.000 de dollars et cet argent n’est pas payé parce que la RDC a la malchance d’avoir des gens qui ont sacrifié le pays.
Signalons en passant que l’ICCN a refusé d’envoyer sa délégation à une rencontre qui était prévue le 06 février dernier entre les trois pays (Rwanda, RDC et l’Uganda) autour de la gestion de grand Virunga parce que la convention qui lie ces trois pays pose problème. La collaboration devient très difficile. Aujourd’hui on s’attaque même aux éco gardes alors que les traités internationaux interdisent aux mouvements armés et même les rebellions et les pays en guerre d’attaquer les éco-gardes.
» Nous sommes dans le droit de demander la protection de la communauté internationale parce que nos parcs sont menacés « , a-t-il ajouté. A en croire le président du conseil d’administration, L’ICCN entant que l’institut spécialisé, a le souci de réexaminer cette question pour laquelle il émet le vœu de voir la tutelle l’écouter sur cette matière parce que la première des solutions s’il en faut aujourd’hui, c’est de commencer par suspendre cette convention pour la rediscuter pour la simple raison qu’on ne peut pas continuer avec un partenaire qui déstabilise la population environnante de par cet qui fait le déplacement forcé des animaux pour avoir des touristes chez lui.
Mise sur pied des 26 directions provinciales
En ce qui concerne les jours à venir, le comité de gestion de l’ICCN tient à la réalisation de tout ce qui sera décidé à l’issu de ladite session. Ce sont ces membres qui ont les prérogatives ou responsabilités reconnues au conseil d’administration de l’ICCN. C’est un organe de décision et d’orientation qui fixe le programme d’activités, qui détermine la politique d’institution et de l’institut et donne de la matière au comité de gestion.
Il sied de rappeler que l’ICCN a le conseil d’administration qui est logé dans ses bâtiments, mais la direction générale et les différentes directions sont encore en location. Le souci et le programme du comité de gestion est d’arracher son indépendance, c’est-à-dire lancer un projet qui va lui permettre de construire les propres bureaux à cet institut.
» Nous avons aujourd’hui 26 provinces avec 8 parcs nationaux, mais vous allez constater que nous n’avons que 6 directions provinciales. A la fin de cette session, nous allons décider de la mise sur pieds de 26 directions de l’ICCN de telle sorte que des parcs, par exemple le grand parc comme la Salonga qui réunit 4 provinces (Tshopo, Maï-Ndombe , Kasaï et du Sankuru), lorsque nous allons mettre sur pieds ces différentes directions provinciales, nous pourrons avoir la possibilité de contrôler le parc à ce moment-là chaque division provinciale peut nous permettre d’avoir la main mise sur l’étendue du par cet au besoin éviter ce que nous vivons aujourd’hui « , a fait savoir M. Mikobi , qui également demandé l’accompagnement de la tutelle et pourquoi pas du gouvernement de la République parce que l’ICCN devient une institution prioritairement sécuritaire par rapport à l’étendue qu’il occupe. Tout ce qu’il a comme aires protégées et parcs c’est des sanctuaires des groupes armés et même des terroristes. » Nous avons donc besoins de ce soutien et de cette protection « , a-t-il ajouté. A l’issue de cette session, il sera question de la réalisation des objectifs à atteindre ainsi que le contrôle. La session du mois de mai, quant à elle, pourra permettre à l’évaluation de tout ce qui a été décidé par le comité de gestion.