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Félix Tshisekedi au Congrès : « 2023 sera une année électorale »

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Félix Tshisekedi au Congrès : « 2023 sera une année électorale »

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Mais avant son discours sur l’état de la Nation, le Chef de l’Etat a reçu la prestation de serment des hauts magistrats du Parquet près la Cour constitutionnelle
Par Carroll Madiya

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est livré, le Samedi 09 décembre 2022 au Palais du peuple, à Kinshasa, à un double exercice constitutionnel. Devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le Chef de l’Etat a reçu d’abord la prestation de serment des hauts magistrats du Parquet près la Cour constitutionnelle nommés récemment et avant de faire son discours sur l’état de la Nation.

La cérémonie de prestation repose sur l’article 10 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour onstitutionnelle. Cette prestation de serment s’est déroulée dans la salle des spectacles du Palais du peuple. Au total, 9 hauts magistrats du Parquet près la Cour constitutionnelle ont prêté serment devant le Président de la République. Il s’agit notamment de 3 premiers Avocats généraux et 6 Avocats généraux du Parquet général près cette Cour constitutionnelle nommés par ordonnances le 30 Juillet 2022.

Après la cérémonie de prestation de serment, le Chef de l’État s’est rendu dans la salle de Congrès où il a prononcé son discours sur l’état de la Nation, devant les députés nationaux et les sénateurs réunis en Congrès, en présence de toutes les forces vives de la Nation et les membres du corps diplomatique accrédités en RDC.

Dans son discours, Félix Tshisekedi a passé en revue tous les secteurs de la vie nationale notamment, les efforts pour la restauration de la paix et la sécurité, le renforcement de l’autorité de l’État, l’éducation, la lutte contre la corruption, la promotion de la femme, la couverture santé universelle, l’entrepreneuriat des jeunes, l’économie, la mobilisation des recettes publiques, les élections, le rajeunissement de l’administration publique.

Selon le bilan qu’il a présenté, la situation du pays va nettement mieux. Le peuple est en droit d’espérer pour 2023, année principalement électorale, que les indicateurs qui sont au vert iront en s’améliorant. Avant de prononcer son discours rappelant la situation globale qui prévaut au pays, le Président de la République a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en mémoire des compatriotes décédés ou déplacés de leurs milieux de vie, suite à l’agression lâche dont le pays est victime de la part du Rwanda via le M23. Une agression qu’il continue à dénoncer, tout en fustigeant l’indifférence de la communauté internationale face à cette tragédie humanitaire.

Sans hésitation, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a averti que le Rwanda avec à sa tête le premier agresseur de la RDC en la personne de Paul Kagame, ne s’en sortira pas victorieux!

« Soyez rassurés que nous allons surmonter cette épreuve la tête haute », a encore affirmé le Chef de l’État qui a, par la même occasion, salué les efforts du parlement congolais qui, à travers une Résolution, déclarant le M23 comme mouvement terroriste. Le discours prononcé le 10 décembre dernier par le Chef de l’État sur l’état de la Nation est historique dans la vie politique de la RDC.

Il a été très applaudi par les Congolais qui se sont retrouvés dans les propos du Président de la République et garant de la Nation.
Ci-dessous l’intégralité du discours du Président de la République sur l’état de la Nation

Discours de son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat, Président en exercice de la SADC sur l’état de la nation

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
Mes très chers compatriotes,

Conformément aux dispositions de l’article 77 de la Constitution, je rendais compte, il y a un an, au peuple souverain à travers l’auguste assemblée de ses élus réunis en Congrès, des moments clés qui ont ponctué la marche de la Nation au cours de l’année 2021, dans un contexte sécuritaire particulier, marqué par la proclamation de l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

Une année après, alors que nous présagions un avenir meilleur, c’est-à-dire, la résolution de la crise sécuritaire qui sévissait dans cette partie de notre territoire national, c’est avec tristesse que nous constatons son aggravation au grand dam de nos populations.

Cette fois, alors que je me fais l’agréable devoir de me soumettre à nouveau à cet exercice constitutionnel de situer la Nation sur les évènements qui ont jalonné l’année civile qui s’achève tout en traçant le chemin à venir ; notre pays fait l’objet d’une agression lâche par le Rwanda, sous couvert du mouvement terroriste du M23 – avec pour conséquence directe, un drame humanitaire qui expose des millions de nos compatriotes à une situation d’errance et de précarité.

C’est donc dans ce contexte particulier exigeant de nous responsabilité, solidarité et cohésion que je rends un hommage appuyé à toutes celles et ceux de nos compatriotes qui nous ont quitté au cours de cette année. Il s’agit notamment de centaines d’hommes, femmes et enfants lâchement assassinés à Kishishe, dans le Nord Kivu, par les terroristes du M23 avec la complicité du Rwanda ; et d’autres compatriotes pour avoir défendu et servi la patrie jusqu’au sacrifice suprême.

En leur mémoire, je vous prie de bien vouloir vous lever afin d’observer, ensemble, un moment de recueillement.
Je vous remercie.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,
J’aimerais rendre compte des progrès enregistrés dans la réalisation de mes engagements contenus dans le Programme d’Action du Gouvernement

2021-2023, dont l’objectif ultime est de concourir à l’avènement d’un État fort, prospère et solidaire autour des axes prioritaires y déclinés entre autres : la restauration de la paix et de la sécurité, le renforcement de l’autorité de l’État,

la relance de l’économie nationale, l’assainissement de la gestion des finances publiques, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la protection de l’environnement, l’amélioration qualitative des conditions de vie des populations, la Couverture Santé Universelle, la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base, l’autonomisation de la femme ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.

Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers Compatriotes,
Il n’est un secret pour personne que l’Est de notre pays est, depuis des décennies, le théâtre de plusieurs conflits armés attisés par des forces négatives, entraînant des violences insoutenables sous toutes les formes, ainsi que le pillage systématique de nos ressources naturelles, dans l’indifférence quasi-totale de la Communauté Internationale.

C’est dans ce contexte que j’ai proclamé le 03 mai 2021, l’état de siège dans les deux Provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, afin de vaincre définitivement cet état de fait qui met à mal nos efforts de développement. Cependant, alors que les résultats engendrés par l’état de siège se faisaient des plus encourageants, l’année 2022 a été le témoin de la résurgence des velléités expansionnistes du Rwanda, sous couvert du M23.

Face à cette agression, deux options étaient retenues, à savoir, la résolution du conflit par la voie du dialogue ou, en cas d’échec, la riposte à la menace par l’action coordonnée de nos Forces de Défense et de Sécurité.
En ce qui concerne la première option, un effort considérable avait été fourni sous l’impulsion des Chefs d’État des pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, dans le cadre du Sommet organisé à Nairobi le 20 juin 2022.

A l’issue dudit Sommet, il a été signifié d’abord, aux groupes armés locaux, la cessation immédiate des hostilités les engageant ; ensuite, aux groupes armés étrangers, leur départ du territoire national ; et enfin, spécifiquement au M23, le retrait de ses troupes des territoires qu’il occupe. Par ailleurs, une force régionale composée de troupes des États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est se déploierait dans la zone de conflit et procéderait au désarmement des groupes armés locaux et étrangers réfractaires. Je me dois de vous confirmer que les premiers contingents de cette Force régionale ont foulé le sol congolais.

Dans le même ordre d’idées, sous les bons offices du Président angolais, Son Excellence Monsieur Joao LOURENÇO, Médiateur désigné de l’Union Africaine, avec l’appui de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs ainsi que des Nations Unies ; une tripartite s’est tenue à Luanda le 6 juillet 2022.

La feuille de route qui en est sortie préconisait primo, la cessation des hostilités et le retrait du M23 des positions qu’il occupe, secundo, la création d’un mécanisme ad hoc de vérification et d’observation entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda.
Dans la même veine, un ballet diplomatique s’est poursuivi à Kinshasa avec la visite des Chefs d’Etat et des personnalités telles que : leurs Excellences Messieurs les Présidents de la République d’Angola, de la République du Kenya ou encore celui de la République de Guinée Bissau, voire d’un ancien Chef d’État en la personne de Son Excellence Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté d’Afrique de l’Est dans le cadre du Processus de Nairobi ; et d’Envoyés spéciaux, toujours dans cette optique de mettre un terme définitif à ce conflit.

De fil en aiguille, d’autres voix se sont ajoutées à la nôtre condamnant, dans les termes les plus forts, la poursuite de l’avancée sur terrain dudit mouvement terroriste tout en exigeant, non seulement, la cessation immédiate des hostilités, mais aussi, le retrait sans concession des territoires occupés par la coalition constituée par les Forces de Défense du Rwanda (RDF) et le Mouvement du 23 Mars (M-23).

À cet égard, j’ai pris acte de la position claire prise par les États-Unis d’Amérique ainsi que par les Envoyés spéciaux du Royaume de Belgique, de la France et du Royaume-Uni près les Grands Lacs, par laquelle ils réaffirment leur attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des pays de la Région des Grands Lacs.

Aussi, je félicite notre Parlement qui, à travers la Recommandation de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022, a déclaré le M23 comme groupe terroriste et interdit au Gouvernement de procéder à l’intégration, au mixage et au brassage au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, de la Police Nationale Congolaise, et de tout autre service de sécurité, des éléments issus des groupes armés, qui se sont livrés à des violations massives des droits de l’homme au préjudice des populations congolaises.

Je rends hommage à nos Forces Armées qui tout en restant attentives aux efforts diplomatiques que nous obligent notre ouverture au monde et nos engagements internationaux, défendent la Patrie et sont déterminés à poursuivre l’ennemi jusqu’à son dernier retranchement.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Chers compatriotes,
Face à la persistance des menaces contre la paix et la sécurité de notre pays, j’ai, lors de mon adresse télévisée de novembre dernier à la Nation, galvanisé nos troupes et fait appel à la vigilance de notre population, particulièrement de notre jeunesse en l’incitant à se faire enrôler massivement au sein de nos Forces de Défense et de Sécurité.

A cet effet, je ne saurai passer sous silence la réponse de la jeunesse à l’appel patriotique à défendre la Patrie, dont j’ai pu mesurer avec fierté l’ampleur lors de ma visite d’inspection à la base militaire de Kitona le jeudi 8 décembre. Je salue aussi les initiatives du monde universitaire visant à accompagner de manière structurée l’engagement patriotique de la jeunesse estudiantine à la défense de la Patrie.

Sur le plan militaire, je dois vous confirmer qu’avec professionnalisme et bravoure, nos vaillantes troupes des FARDC continuent de mener activement les combats sur terrain. Je vous rassure que le Gouvernement de la République ne ménage aucun effort pour apporter tout le soutien logistique et financier nécessaire aux différentes opérations de reconquête de ces espaces. À ce propos, la loi de Programmation militaire promulguée cette année contribuera à la montée en puissance de nos Forces Armées à la hauteur des enjeux géostratégiques du pays.

Je saisis cette opportunité pour remercier tous nos compatriotes pour le soutien qu’ils apportent à nos Forces Armées, notamment, à travers les différentes marches organisées sur toute l’étendue du Territoire national et les nombreux messages d’encouragement qui ont suivi.

Comme je l’ai toujours affirmé, je reste profondément convaincu que la préoccupation de tous les Congolais, en dépit de nos petites divergences d’approche politique, idéologique, religieuse, tribale et autres, demeure avant tout, la préservation de l’intégrité de la Nation congolaise.

Ce que nous endurons présentement n’est qu’une épreuve qui ne doit nullement nous affecter. Soyez rassurés que nous allons la surmonter la tête haute.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,
Pour rappel, la proclamation de l’état de siège avait pour but d’endiguer ces menaces graves et de sécuriser les populations et leurs biens.

À ce jour, ces prorogations s’inscrivent dans une perspective de consolidation des acquis des opérations militaires engagées et de la poursuite des actions d’envergure en vue de mettre fin au terrorisme et restaurer l’autorité de l’État dans lesdites provinces.
J’entends également réitérer, ici, que l’état de siège n’a pas vocation à s’éterniser.

Certes, il impose à nos populations de consentir des sacrifices qui affectent leur mode de vie habituel, mais il demeure le cadre approprié et compatible avec la nature des opérations déployées pour mieux affronter les ennemis de la paix.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,
Distingués invités,
Mesdames et messieurs,
Mes très chers compatriotes,

Conformément aux dispositions de l’article 77 de la Constitution, je rendais compte, il y a un an, au peuple souverain à travers l’auguste assemblée de ses élus réunis en Congrès, des moments clés qui ont ponctué la marche de la Nation au cours de l’année 2021, dans un contexte sécuritaire particulier, marqué par la proclamation de l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

Une année après, alors que nous présagions un avenir meilleur, c’est-à-dire, la résolution de la crise sécuritaire qui sévissait dans cette partie de notre territoire national, c’est avec tristesse que nous constatons son aggravation au grand dam de nos populations.

Cette fois, alors que je me fais l’agréable devoir de me soumettre à nouveau à cet exercice constitutionnel de situer la Nation sur les évènements qui ont jalonné l’année civile qui s’achève tout en traçant le chemin à venir ; notre pays fait l’objet d’une agression lâche par le Rwanda, sous couvert du mouvement terroriste du M23 – avec pour conséquence directe, un drame humanitaire qui expose des millions de nos compatriotes à une situation d’errance et de précarité.

C’est donc dans ce contexte particulier exigeant de nous responsabilité, solidarité et cohésion que je rends un hommage appuyé à toutes celles et ceux de nos compatriotes qui nous ont quitté au cours de cette année. Il s’agit notamment de centaines d’hommes, femmes et enfants lâchement assassinés à Kishishe, dans le Nord Kivu, par les terroristes du M23 avec la complicité du Rwanda ; et d’autres compatriotes pour avoir défendu et servi la patrie jusqu’au sacrifice suprême.

En leur mémoire, je vous prie de bien vouloir vous lever afin d’observer, ensemble, un moment de recueillement.
Je vous remercie.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,
J’aimerais rendre compte des progrès enregistrés dans la réalisation de mes engagements contenus dans le Programme d’Action du Gouvernement

2021-2023, dont l’objectif ultime est de concourir à l’avènement d’un État fort, prospère et solidaire autour des axes prioritaires y déclinés entre autres : la restauration de la paix et de la sécurité, le renforcement de l’autorité de l’État,
la relance de l’économie nationale, l’assainissement de la gestion des finances publiques, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la protection de l’environnement, l’amélioration qualitative des conditions de vie des populations, la Couverture Santé Universelle, la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base, l’autonomisation de la femme ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.

Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,
Distingués Invités,
Mes très chers Compatriotes,

Il n’est un secret pour personne que l’Est de notre pays est, depuis des décennies, le théâtre de plusieurs conflits armés attisés par des forces négatives, entraînant des violences insoutenables sous toutes les formes, ainsi que le pillage systématique de nos ressources naturelles, dans l’indifférence quasi-totale de la Communauté Internationale.

C’est dans ce contexte que j’ai proclamé le 03 mai 2021, l’état de siège dans les deux Provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, afin de vaincre définitivement cet état de fait qui met à mal nos efforts de développement. Cependant, alors que les résultats engendrés par l’état de siège se faisaient des plus encourageants, l’année 2022 a été le témoin de la résurgence des velléités expansionnistes du Rwanda, sous couvert du M23.

Face à cette agression, deux options étaient retenues, à savoir, la résolution du conflit par la voie du dialogue ou, en cas d’échec, la riposte à la menace par l’action coordonnée de nos Forces de Défense et de Sécurité. En ce qui concerne la première option, un effort considérable avait été fourni sous l’impulsion des Chefs d’État des pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, dans le cadre du Sommet organisé à Nairobi le 20 juin 2022.

A l’issue dudit Sommet, il a été signifié d’abord, aux groupes armés locaux, la cessation immédiate des hostilités les engageant ; ensuite, aux groupes armés étrangers, leur départ du territoire national ; et enfin, spécifiquement au M23, le retrait de ses troupes des territoires qu’il occupe. Par ailleurs, une force régionale composée de troupes des États membres de la Communauté d’Afrique de l’Est se déploierait dans la zone de conflit et procéderait au désarmement des groupes armés locaux et étrangers réfractaires. Je me dois de vous confirmer que les premiers contingents de cette Force régionale ont foulé le sol congolais.

Dans le même ordre d’idées, sous les bons offices du Président angolais, Son Excellence Monsieur Joao LOURENÇO, Médiateur désigné de l’Union Africaine, avec l’appui de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs ainsi que des Nations Unies ; une tripartite s’est tenue à Luanda le 6 juillet 2022.

La feuille de route qui en est sortie préconisait primo, la cessation des hostilités et le retrait du M23 des positions qu’il occupe, secundo, la création d’un mécanisme ad hoc de vérification et d’observation entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda.
Dans la même veine, un ballet diplomatique s’est poursuivi à Kinshasa avec la visite des Chefs d’Etat et des personnalités telles que :

leurs Excellences Messieurs les Présidents de la République d’Angola, de la République du Kenya ou encore celui de la République de Guinée Bissau, voire d’un ancien Chef d’État en la personne de Son Excellence Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par la Communauté d’Afrique de l’Est dans le cadre du Processus de Nairobi ; et d’Envoyés spéciaux, toujours dans cette optique de mettre un terme définitif à ce conflit.

De fil en aiguille, d’autres voix se sont ajoutées à la nôtre condamnant, dans les termes les plus forts, la poursuite de l’avancée sur terrain dudit mouvement terroriste tout en exigeant, non seulement, la cessation immédiate des hostilités, mais aussi, le retrait sans concession des territoires occupés par la coalition constituée par les Forces de Défense du Rwanda (RDF) et le Mouvement du 23 Mars (M-23).

À cet égard, j’ai pris acte de la position claire prise par les États-Unis d’Amérique ainsi que par les Envoyés spéciaux du Royaume de Belgique, de la France et du Royaume-Uni près les Grands Lacs, par laquelle ils réaffirment leur attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des pays de la Région des Grands Lacs.

Aussi, je félicite notre Parlement qui, à travers la Recommandation de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022, a déclaré le M23 comme groupe terroriste et interdit au Gouvernement de procéder à l’intégration, au mixage et au brassage au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, de la Police Nationale Congolaise, et de tout autre service de sécurité, des éléments issus des groupes armés, qui se sont livrés à des violations massives des droits de l’homme au préjudice des populations congolaises.

Je rends hommage à nos Forces Armées qui tout en restant attentives aux efforts diplomatiques que nous obligent notre ouverture au monde et nos engagements internationaux, défendent la Patrie et sont déterminés à poursuivre l’ennemi jusqu’à son dernier retranchement.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Chers compatriotes,
Face à la persistance des menaces contre la paix et la sécurité de notre pays, j’ai, lors de mon adresse télévisée de novembre dernier à la Nation, galvanisé nos troupes et fait appel à la vigilance de notre population, particulièrement de notre jeunesse en l’incitant à se faire enrôler massivement au sein de nos Forces de Défense et de Sécurité.

A cet effet, je ne saurai passer sous silence la réponse de la jeunesse à l’appel patriotique à défendre la Patrie, dont j’ai pu mesurer avec fierté l’ampleur lors de ma visite d’inspection à la base militaire de Kitona le jeudi 8 décembre. Je salue aussi les initiatives du monde universitaire visant à accompagner de manière structurée l’engagement patriotique de la jeunesse estudiantine à la défense de la Patrie.

Sur le plan militaire, je dois vous confirmer qu’avec professionnalisme et bravoure, nos vaillantes troupes des FARDC continuent de mener activement les combats sur terrain. Je vous rassure que le Gouvernement de la République ne ménage aucun effort pour apporter tout le soutien logistique et financier nécessaire aux différentes opérations de reconquête de ces espaces. À ce propos, la loi de Programmation militaire promulguée cette année contribuera à la montée en puissance de nos Forces Armées à la hauteur des enjeux géostratégiques du pays.

Je saisis cette opportunité pour remercier tous nos compatriotes pour le soutien qu’ils apportent à nos Forces Armées, notamment, à travers les différentes marches organisées sur toute l’étendue du Territoire national et les nombreux messages d’encouragement qui ont suivi.

Comme je l’ai toujours affirmé, je reste profondément convaincu que la préoccupation de tous les Congolais, en dépit de nos petites divergences d’approche politique, idéologique, religieuse, tribale et autres, demeure avant tout, la préservation de l’intégrité de la Nation congolaise.

Ce que nous endurons présentement n’est qu’une épreuve qui ne doit nullement nous affecter. Soyez rassurés que nous allons la surmonter la tête haute.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,
Pour rappel, la proclamation de l’état de siège avait pour but d’endiguer ces menaces graves et de sécuriser les populations et leurs biens. À ce jour, ces prorogations s’inscrivent dans une perspective de consolidation des acquis des opérations militaires engagées et de la poursuite des actions d’envergure en vue de mettre fin au terrorisme et restaurer l’autorité de l’État dans lesdites provinces.
J’entends également réitérer, ici, que l’état de siège n’a pas vocation à s’éterniser. Certes, il impose à nos populations de consentir des sacrifices qui affectent leur mode de vie habituel, mais il demeure le cadre approprié et compatible avec la nature des opérations déployées pour mieux affronter les ennemis de la paix.

A ce propos, j’avais reçu en audience, le 12 octobre dernier les Députés nationaux et sénateurs du Nord Kivu et de l’Ituri, porteurs des préoccupations des populations des provinces concernées par l’état de siège. Cette rencontre avait consolidé l’idée d’une Table-Ronde sur l’évaluation de l’état de siège dont les travaux du Comité préparatoire se sont tenus récemment.
Les travaux de ce Comité permettront la convocation, dans les jours à venir, de la Table-Ronde devant évaluer l’état de siège et au besoin, de le requalifier.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,
Nos efforts pour lutter contre les groupes armés actifs dans la partie orientale de notre pays ne sauraient être dissociés de la nécessité d’assurer la réinsertion professionnelle des jeunes démobilisés, car ce besoin constitue une composante essentielle de mon engagement de pacifier le pays et promouvoir la réconciliation nationale, la cohésion et l’unité nationale.

Le nouveau Programme de Désarmement, de Démobilisation, Réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS), se distingue des autres par son approche de réinsertion axée sur le relèvement communautaire. La réinsertion des ex-combattants se fait dans une logique d’intégration sociale au sein des communautés et non au sein des FARDC.

Sa mise en œuvre suit son cours normal et a déjà enregistré certaines avancées significatives notamment la validation de la stratégie nationale, la nomination et installation des coordinations provinciales du Nord-Kivu, du Sud- Kivu et de l’Ituri et la démobilisation de 1470 hommes et 43 femmes dont la formation-emploi est en phase de démarrage.

A propos justement de la formation-emploi, le Service National s’offre aujourd’hui comme une alternative, un outil adéquat d’encadrement et de prise en charge de la jeunesse désœuvrée face à la menace de dégradation des valeurs morales, civiques et patriotiques.

Je me suis donc résolu à redynamiser ce service qui a pour mission d’éduquer, d’encadrer et de mobiliser les jeunes congolais aux actions civiques et patriotiques en vue de matérialiser la reconstruction de notre pays.

Je vous informe qu’à ce jour 4500 jeunes communément appelés « KULUNA, SHEGUE ou VAGABOND » venus des provinces de Kinshasa, du Kongo Central, du Kasaï Oriental, du Kwango, du Haut-Lomami, du Haut-Katanga et de Lualaba sont au Centre de Formation de KANIAMA-KASESE en vue de leur encadrement et réinsertion sociale. Ils y reçoivent une formation paramilitaire et un encadrement civique et patriotique en vue d’une professionnalisation.

Honorables Députés et Sénateurs, Mes très chers compatriotes,

D’aucuns se posent la question quant à l’organisation des prochaines élections. En réponse à cette préoccupation légitime, je tiens à préciser que pour consolider notre jeune démocratie encore fragile, le respect des cycles électoraux demeure une exigence. Ainsi donc, il est fondamental de pouvoir se mobiliser pour que le prochain scrutin soit organisé dans le délai constitutionnel.

Au cours de mon discours sur l’état de la Nation de décembre 2021, j’avais attiré votre attention sur les préalables pour la tenue des prochaines élections. Je m’étais solennellement engagé et j’avais sollicité l’engagement de tous pour des élections que nous voulons inclusives, transparentes et crédibles.

Je suis donc heureux et confiant d’affirmer, ce jour, que l’année 2023 sera essentiellement électorale, avec l’organisation de scrutins multiples et à tous les niveaux, sur la base du calendrier publié par la Commission Électorale Nationale Indépendante, le 26 novembre 2022.

Selon ce calendrier, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs vont débuter ce 24 décembre 2022 dans la première des 3 Aires Opérationnelles et se poursuivront à travers le territoire national. Par ailleurs, le même calendrier établit la perspective de l’organisation des élections locales en République Démocratique du Congo, pour la toute première fois depuis des décennies.

Aussi, convient-il de signaler que, par souci d’inclusion, la Commission Électorale Nationale Indépendante s’est résolue d’identifier et d’enrôler nos compatriotes de la diaspora dans 5 pays choisis en guise d’expérience pilote. Il s’agit de la République d’Afrique du Sud, du Royaume de Belgique, du Canada, des États-Unis d’Amérique et de la France

C’est ici le lieu de lancer un appel pressant et patriotique à toutes les filles et à tous les fils de notre pays, répondant aux exigences légales et civiques, de se mobiliser et de se faire enrôler massivement selon le chronogramme établi par la CENI, condition d’exercice de leur droit de vote.

Face aux multiples enjeux qu’occasionne le processus électoral en cours, j’ai instruit le Gouvernement à accompagner la Commission Électorale Nationale Indépendante et à ne ménager aucun effort relatif à la mise à sa disposition des ressources nécessaires à la réussite de ses opérations.

A ce propos, je suis fier de confirmer que le Gouvernement congolais, tout en restant ouvert à l’accompagnement de nos partenaires techniques et financiers, finance à 100 % le budget du cycle électoral en cours suivant le plan de décaissement convenu avec la CENI.
Je lance un appel solennel à tout notre Peuple et à toutes les parties prenantes pour s’impliquer de manière active, positive et constructive dans ce processus électoral.

Honorables Députés nationaux et Sénateurs, Mes très chers Compatriotes,

Les élections voulues de tous ne peuvent se tenir aisément que dans un climat de paix sociale et de pacification des esprits. Or, on constate depuis peu, l’apparition de conflits intercommunautaires dans certaines de nos provinces.
Après la province du Haut-Katanga où la cohabitation entre communautés katangaise et kasaïenne posait problème, le Maï-Ndombe, est à ce jour en proie à une vive tension entre les communautés Teke et Yaka. Les violences qui en découlent ne sont plus circonscrites dans le seul territoire de Kwamouth. Elles s’étendent vers d’autres zones des provinces du Kwilu, du Kwango ou même dans la périphérie de Kinshasa où sont installés des membres des deux communautés Yaka et Teke.

Dans les provinces du Haut et du Bas-Uélé, la migration pastorale des Mbororo constitue un autre facteur de crise et de perturbation sociale, allant jusqu’à laisser courir le risque d’une éventuelle implosion. Le Kongo Central, n’est pas non plus en reste. Les habitants de tout un village ont été déguerpis de leur terres à la suite d’un conflit foncier. Au Kasaï Oriental, différents conflits de pouvoirs coutumiers sont signalés. C’est le cas, notamment, du conflit opposant les groupements de Bakwa Bowa et de Bena Kabindi, secteur de Nsangu en territoire de Katanda.

Lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 14 octobre 2022, j’avais rappelé mon intransigeance quant au phénomène des conflits communautaires, quelles qu’en soient la nature et l’origine. Pour ce faire, j’avais enjoint tous les gouverneurs de province à activer les mécanismes de veille et de prévention des conflits communautaires, afin de prévenir et de favoriser la cohésion provinciale, facteur indispensable à la bonne tenue des élections.

Je rappelais également la nécessité de veiller à ce que les décisions de justice, intervenant dans le cadre de ces conflits, puissent réellement être motivées selon les sources du droit reconnues par notre Constitution et ne souffrir d’interférences et d’interprétations subjectives au risque de désacraliser l’autorité de l’État, de consacrer l’impunité et de concourir à l’insécurité de nos compatriotes.
Honorables Députés nationaux et Sénateurs,

Distingués Invités,
Mes très chers Compatriotes,
La justice, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, élève une Nation, dit-on.
Elle demeure la meilleure garantie de l’État de droit en ce qu’elle concrétise l’idéal de rendre à chacun ce qui lui est dû et exprime l’idée de l’égalité de tous devant la loi.

Au registre de la gouvernance judiciaire, le diagnostic global que j’établissais lors de mon dernier discours sur l’état de la Nation révélait essentiellement cinq défis majeurs auxquels s’affronte mon engagement à améliorer la bonne administration de la justice.

Il s’agit, d’abord, d’une couverture judiciaire insuffisante du territoire national et des effectifs insuffisants, mal déployés, largement en deçà des besoins ; ce qui constitue une entrave au droit d’accès à la justice pour nos concitoyens. Ensuite, l’insuffisance ou la modicité des moyens alloués à l’administration de la justice tant pour le traitement des magistrats que pour le fonctionnement.

Il y a aussi le problème criant des infrastructures et équipements judiciaires et pénitentiaires affectant tant l’environnement dans lequel le droit est dit que les conditions carcérales des personnes détenues ou condamnées. Et enfin, la qualité des décisions de justice, le comportement des acteurs judiciaires, l’absence de sanction et le non-respect des mécanismes légaux dans le choix des magistrats à promouvoir.

Pour y remédier, je me suis engagé à apporter des réponses idoines, à titre de thérapie à ces maux qui rongent la gouvernance de notre justice. Cinq mille magistrats ont été recrutés et seront affectés au cours des exercices budgétaires de 2023 et 2024, en raison de 2500 chaque année.

A ceux-ci s’ajoute la réhabilitation de près de 300 magistrats injustement révoqués. Cette seule action aura pour effet de tripler les effectifs actuels des magistrats et permettre ainsi une couverture suffisante de la cartographie judiciaire. Il est donc important que le Conseil Supérieur de la Magistrature veille à une répartition équilibrée lors des affectations des magistrats en évitant la politique actuelle visant à concentrer certains magistrats dans les ressorts des villes au détriment des milieux ruraux.

C’est aussi une question de justice et d’équité dans la gestion de la carrière. En outre, un accent particulier doit être mis sur les conditions de travail, dont les rémunérations des magistrats afin de réussir cette réforme. J’invite donc l’Assemblée nationale et le Sénat à y veiller dans le cadre du vote de la loi des finances. Dans le même ordre d’idées, la formation continue et la spécialisation des magistrats devraient être encouragées et soutenues afin de doter notre justice des acteurs outillés.

Pour ce qui est de l’environnement judiciaire et pénitentiaire, j’invite le Gouvernement, dans le cadre du budget d’investissement, à travailler pour doter les institutions judiciaires et pénitentiaires des infrastructures appropriées.
J’encourage aussi le Gouvernement et le Conseil Supérieur de la Magistrature de travailler à mobiliser les partenariats publics-privés en vue de doter le pouvoir