Selon le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies: la RDC compte à ce jour 6,2 millions des déplacés internes
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Par GKM
Si les déplacements internes sont en hausse partout dans le monde, la RDC est le pays d’Afrique en dénombrant le plus : 6,2 millions de personnes, parmi lesquelles 700.000 ont été forcées de se déplacer cette année, a indiqué le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis.
Ce haut fonctionnaire onusien note également que le pays accueille plus de 500.000 réfugiés et demandeurs d’asile venant principalement du Burundi, de la République centrafricaine et du Soudan du Sud. « Qu’il s’agisse de conflits, de chocs climatiques, de catastrophes ou de la montée des taux de criminalité violente, les facteurs qui conduisent aux déplacements internes sont souvent complexes et interdépendants », précise le Coordonnateur Humanitaire.
Bruno Lemarquis cite pour le cas de la RDC où des conflits persistants dans les provinces orientales de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que des tensions régulières dans les régions centrales et méridionales du Kasaï et du Tanganyika ont provoqué le déplacement massif des populations.
Alors que les conflits intercommunautaires rongeant les provinces de l’Est du pays entrent dans leur deuxième décennie, et que les tensions et les actes de violence liés à l’utilisation des terres et à l’exploitation des ressources naturelles se poursuivent, notamment du fait de nombreux groupes armés actifs dans ces régions, un plus grand nombre de familles déplacées dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, affirme le français Bruno Lemarquis.
Le Coordonnateur humanitaire juge indispensable de « rétablir l’équilibre » entre les interventions humanitaires et celles relatives à la consolidation de la paix et au développement ; il préconise aussi de « développer une approche cohérente dans la mise en œuvre de ces trois volets de l’action de l’ONU ».
Il a aussi affirmé qu’au cours des dernières années, l’équipe de pays de l’ONU en République démocratique du Congo et l’équipe de pays pour l’action humanitaire avaient travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement central et les autorités provinciales, ainsi qu’avec d’autres partenaires intervenant dans les domaines du développement, de l’action l’humanitaire et de la consolidation de la paix, afin de développer des « passerelles».
Laisser plus de place aux acteurs du développement en RDC »
Cette stratégie holistique permet de s’attaquer aux principales causes structurelles des déplacements internes, causes que le Coordonnateur appelle aussi des « nœuds gordiens ».
Au cœur de cette démarche, « il y a la reconnaissance du fait qu’après 20 ans de dépendance à l’égard de la communauté humanitaire et de présence des forces de maintien de la paix de l’ONU (MONUSCO), qui jouent un rôle essentiel s’agissant de la protection des civils, nous devons laisser plus de place aux acteurs du développement en République démocratique du Congo et travailler avec eux de manière plus équilibrée pour traiter à la fois les symptômes et les facteurs déterminants des déplacements ».
Insécurité alimentaire frappe Tanganyika
En visites dans la province du Tanganyika, cette partie du pays compte un grand nombre de personnes déplacées, le Coordonnateur humanitaire se dit frappé par les niveaux élevés d’insécurité alimentaire, la difficulté pour la populations d’accéder à des services, la concurrence liée à l’exploitation des ressources naturelles de la région et l’escalade de la violence contre les civils.