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D’après un rapport rendu public par l’UNESCO: les réseaux sociaux pèsent désormais sur la survie des médias traditionnels

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D’après un rapport rendu public par l’UNESCO: les réseaux sociaux pèsent désormais sur la survie des médias traditionnels

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Par GKM

Le nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), examinant les tendances mondiales en matière de liberté d’expression et de développement des médias de 2016 à 2021, rendu public jeudi, souligne la menace existentielle que les réseaux sociaux font désormais peser sur la survie des médias d’information professionnels.

Au cours des cinq dernières années, l’Agence onusienne note que le public et les revenus publicitaires ont tous deux migré en grand nombre vers les plateformes Internet, selon l’étude publiée jeudi. « Google et Meta/Facebook absorbent désormais environ la moitié de l’ensemble des dépenses publicitaires numériques mondiales, tandis que ces cinq dernières années, les recettes publicitaires mondiales perçues par les journaux ont diminué de moitié », précise l’UNESCO dans un communiqué.

Covid-19 aggrave la crise de l’information

L’UNESCO souligne que la pandémie de Covid-19 a amplifiée les tendances déjà à la baisse des recettes publicitaires, ainsi que les pertes d’emplois et les fermetures de salles de presse, selon l’étude de l’organisation onusienne. Les deux tiers des journalistes sentent que leurs emplois sont plus précaires en raison des pressions économiques liées à la pandémie, cite l’UNESCO s’appuyant sur des données issues de l’International Center for Journalists [Centre international des journalistes].

En cas de pandémie, le journalisme, en particulier le journalisme d’investigation, est un service de première ligne qui permet de sauver des vies. Alors que les fausses informations liées à la pandémie de Covid-19 se sont rapidement répandues sur les réseaux sociaux, les fermetures de salles de presse et les suppressions d’emplois dans ce secteur ont laissé un grand vide dans le paysage médiatique, en particulier dans les pays du Sud.

L’UNESCO souligne notamment trois facteurs qui contribuent à la violence à l’encontre des journalistes, à savoir l’impunité face aux meurtres, la violence en ligne massive à l’encontre des journalistes ainsi que les attaques menées contre les journalistes couvrant des rassemblements publics, des manifestations et des émeutes.

S’agissant de l ‘impunité face aux meurtres , de 2016 à fin 2021, l’organisation basée à Paris a recensé les meurtres de 455 journalistes, décédés soit en raison de leur travail, soit pendant leur travail. Près de neuf meurtres sur dix ne sont toujours pas résolus. À l’échelle mondiale, le taux d’impunité pour les meurtres de journalistes alimente un cycle de violence et a un effet dissuasif sur l’ensemble des journalistes.

Concernant la violence en ligne massive à l’encontre des journalistes, L’Agence onusienne signale que c’est une autre tendance nouvelle et en pleine évolution. Elle touche de manière disproportionnée les femmes journalistes du monde entier. Une étude de l’UNESCO (en anglais) menée en 2021, a révélé que plus de sept femmes journalistes interrogées sur dix avaient subi des violences en ligne. Un cinquième d’entre elles ont déclaré avoir subi des violences hors ligne en lien avec des menaces en ligne.

Par rapport aux attaques menées contre les journalistes couvrant des rassemblements publics, des manifestations et des émeutes ont également atteint une fréquence inquiétante : de janvier à août 2021, l’UNESCO a recensé de telles attaques dans au moins 60 pays de toutes les régions du monde. Depuis 2015, au moins 13 journalistes ont été tués alors qu’ils couvraient des manifestations.
Dans de nombreux pays, les lois ne protègent pas suffisamment les journalistes contre ces menaces. Aussi, dans certains cas, le cadre juridique augmente même les risques qu’ils encourent.

Depuis 2016, 44 pays ont adopté ou modifié de nouvelles lois contenant des termes vagues ou des sanctions disproportionnées pour des actions telles que la diffusion de « fausses informations », de « rumeurs » ou de « cyber-diffamation », ce qui conduit à l’autocensure. Dans 160 pays, la diffamation est toujours une infraction pénale, plutôt que civile, ce qui permet de l’utiliser comme motif d’arrestation ou de détention, ce qui a pour effet de museler les journalistes.

Les données du Committee to Protect Journalists [Comité pour la protection des journalistes] montrent que 293 journalistes ont été emprisonnés en 2021, soit le total annuel le plus élevé depuis 30 ans. L’UNESCO appelle les Gouvernements à prendre des mesures politiques dans trois domaines clés afin de protéger les médias indépendants et la sécurité des chevaliers de la plume et du micro.