Selon l’ACAJ, Matadi-Kibala : Ève Bazaïba, Guy Loando, Molendo Sakombi, Didier Budimbu interpelés
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Par LM
Maître Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), consterné par la disparition, ce mercredi 2 février 2022, de 26 personnes par électrocution, au marché de Matadi Kibala, note que, loin d’être un simple accident, « ce drame était prévisible au point que, par précaution, lors du Conseil des ministres tenu le 7 janvier 2022, le Président de la République avait instruit le gouvernement sur la délocalisation du marché Matadi-Kibala ».
L’Acaj s’indigne du fait que les autorités compétentes n’aient pris aucune mesure de sauvegarde qui pouvait aider à éviter le sinistre déploré aujourd’hui. Il revient à l’Acaj que les gestionnaires dudit marché ont continué à percevoir auprès des vendeurs la patente journalière. Comme pour leur démontrer que la décision du Conseil des ministres n’était qu’une simple déclaration politique dénuée d’une quelconque force exécutoire.
Dans le même ordre d’idées, l’Acaj attire l’attention du gouvernement et principalement du vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaïba, du ministre des Affaires foncières, Molendo Sakombi, du ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, du ministre de l’Aménagement du territoire, Guy Loando, et du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, sur le « grave péril qui guette la population du fait de la recrudescence d’autorisations de construction des stations d’essence en violation de toute la réglementation en vigueur ».
Il revient à l’Acaj que pour la période allant de 2019 à 2021, les autorités compétentes ont autorisé de manière inconsidérée l’érection de plusieurs dizaines de stations d’essence dans des agglomérations à forte densité. Ce, sans tenir compte de la proximité des habitations, de la pollution subséquente aux émanations des produits pétroliers et surtout du taux important de risque d’incendie pouvant en découler.
Selon Me Kapiamba, une gestion par anticipation aurait dû permettre au gouvernement d’éviter la cohabitation des activités incompatibles, à l’instar d’un marché sous les câbles électriques ou sur la voie publique, des stations d’essence voisines des habitations, etc.
De ce qui précède, l’Acaj recommande au 1er ministre de requalifier la politique du gouvernement dans la prévention des catastrophes, notamment par le rappel à l’ordre des membres du gouvernement et des autorités provinciales quant à leurs responsabilités respectives sur la gestion des espaces publics.
Elle demande aussi au chef du gouvernement d’instruire les ministres des Hydrocarbures et des Affaires foncières pour le rapport de tous les arrêtés ayant autorisé la construction et l’exploitation des stations d’essence sur des sites potentiellement dangereux pour la population, et d’instruire le vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable de s’assurer que les stations d’essence autorisées durant la période sus évoquée ont mené, en bonne et due forme, des études d’impact environnemental.
Ce, en rapport avec ses attributions contenues dans l’Ordonnance n°22/003 du 7 janvier 2022 fixant les attributions des ministères.
Au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe d’amorcer une enquête judiciaire crédible et exhaustive sur ces faits et poursuivre tous les auteurs devant la juridiction compétente afin qu’ils soient sanctionnés de manière exemplaire.
Au Gouverneur de Kinshasa, de faire évacuer, sans délai, ledit marché et convoyer les occupants vers un nouveau site préalablement aménagé. A la Société Nationale d’Electricité d’identifier tous les sites dangereux du fait du passage des câbles électriques, mais malheureusement lotis par les autorités publiques, et d’en faire part au gouvernement pour des dispositions idoines.