Selon une certaine opinion , le déplacement des populations vers cette nouvelle ville nécessite des dispositions visant à combler un vide favorable à l’irrédentisme des puissances régionales
Par Marcel Tshishiku

L’opinion nationale a accueilli avec grande satisfaction la nouvelle faisant état du projet de construction d’une nouvelle ville près de Goma, actuel chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’Est du territoire national de la RD Congo. Adopté par le Gouvernement de la République moyennant amendements, ce projet a pour objectif de mettre à l’abri les populations de Goma et des cités environnantes face à la menace des catastrophes naturelles imprévisibles, notamment l’éruption du volcan Nyiragongo, le tremblement de terre ou une hypothétique explosion du gaz méthane existant dans le lac Kivu. 

Le projet a été présenté par le ministre d’État, ministre de l’aménagement du Territoire, Guy Loando, lors de la 38ème réunion du Conseil des ministres du vendredi 28 janvier. Il sera réalisé sur un terrain de près de 1000 hectares, qui « est déjà sécurisé sur le plan cadastral ».

Industrie de production des matériaux de construction

« Un terrain de 947 hectares situé dans le territoire de Nyiragongo est dédié et sécurisé sur le plan cadastral pour l’évolution de ce projet qui vise à reloger plus de 5.000 ménages », indique le compte-rendu de la réunion du Conseil. Dans cet ordre d’idées, Loando a décliné aussi la stratégie globale de la mise en œuvre dudit projet dans toutes les étapes du processus, précisant que l’Agence Nationale d’Aménagement du Territoire (ANAT) compte installer une industrie publique de production des matériaux locaux de construction en vue de réduire sensiblement le coût du projet et faciliter la construction des phases des unités urbaines, y compris les infrastructures et équipements collectifs dans cette nouvelle ville.

Guy Loando a sollicité, d’une part, la mise à disposition urgente des fonds nécessaires pour installer l’industrie de production des matériaux, concevoir la nouvelle ville et lancer les travaux de viabilisation du site, et d’autre part, l’approbation du Conseil des ministres pour poursuivre le processus de mise en œuvre de ce projet par son ministère, en étroite collaboration avec les ministères sectoriels concernés.

Gare à l’irrédentisme des puissances régionales !

L’irrédentisme est un « mouvement de revendication des nationalistes italiens apparu en 1877 et réclamant l’annexion des territoires considérés comme italiens et demeurés en la possession de nations étrangères, notamment l’Autriche-Hongrie ». Cette doctrine caractérise, depuis quelques décennies, certaines puissances de la région des Grands Lacs Africains qui ne cachent pas leur ambition sur le territoire de la RD Congo, dans l’intention de créer le Tutsi Land et s’approprier les ressources du sous-sol.

Pour faire échec à ce plan machiavélique, le Gouvernement rd congolais a intérêt à accompagner le projet de délocalisation de Goma d’une série de mesures visant à maintenir la présence et l’autorité de l’Etat congolais sur le terrain, afin de ne pas créer un vide qui risque d’encourager l’implantation des irrédentistes. Des mesures comme l’implantation des bases ou camps militaires, la création des vastes plantations et fermes… pourraient donner des résultats escomptés.