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En vue d’assainir la presse congolaise: Patrick Muyaya pour la création de l’Ordre des journalistes

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En vue d’assainir la presse congolaise: Patrick Muyaya pour la création de l’Ordre des journalistes

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Par Carroll Madiya

Des officiels, professionnels des médias de tous les horizons ainsi que d’autres partenaires ont rehaussé de leur présence la séance inaugurale des états généraux de la Communication et Médias qui a eu lieu en présence du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Ces assises, initiées par le ministère de la Communication et Médias, visent à jeter un regard rétrospectif des pratiques de la presse et de la régulation des médias, et de dégager les perspectives au moyen d’un dialogue proactif et inclusif entre les parties prenantes.

Dans son mot de circonstance, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a insisté sur le besoin de requalifier la profession actuellement gangrenée par la présence de moutons noirs, en lui dotant d’un statut spécifique que pourrait lui conférer l’Ordre des journalistes, à l’instar des autres corporations.

Il a également plaidé pour la constitution d’un annuaire censé répertorier tous les journalistes œuvrant en RDC, ainsi que pour la mise en œuvre d’un portail officiel d’où devraient être canalisées toutes les informations officielles de manière à faire face aux fake news.
Le ministre Patrick Muyaya a également fait part de son souci de révolutionner la télévision nationale à travers un nouveau narratif pour être compétitive dans un univers médiatique concurrentiel.

Donnant les grandes orientations de ce forum, il a indiqué qu’il sera question de dégager des propositions de réformes pertinentes touchant, entre autres, au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d’un moratoire dont les modalités d’encadrement feront l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, etc.

La modernisation des médias publics ainsi que les défis actuels de la presse congolaise seront également au menu des discussions entre professionnels du secteur. Concernant le délit de presse, il a indiqué qu’un moratoire pourrait être décrété sur sa pénalisation en attendant le vote d’une loi sur la dépénalisation de la faute commise par le journaliste dans l’exercice de son métier.

Quelques avis

Pour de nombreux observateurs, la situation des médias congolais n’est pas satisfaisante. Il faut relever les défis, déclare le secrétaire général de l’association Journaliste en Danger, Tshivis Tshivuadi, interviewé par RFI :  » Le plus grand défi qui incombe aujourd’hui au gouvernement qui a décidé d’organiser ces états généraux, c’est sa volonté politique de pouvoir renforcer le secteur, de pouvoir promouvoir effectivement les médias pour qu’ils jouent ce rôle de quatrième pouvoir dont avait parlé le président au début de son mandat.

Puis, après, on a vu que cet engagement de président n’a été suivi d’aucun acte concret dans le sens d’améliorer l’environnement global du travail des journalistes, de renforcer la sécurité des journalistes « . Pour l’ancien recteur de l’Institut Facultaire des Science de l’information et de la Communication (IFASIC), le professeur Jean-Chrétien Ekambo, outre les moyens que l’État doit consacrer à ce secteur, il faut faire une analyse objective :  » La multiplicité des partis politiques ne doit pas correspondre à la multiplicité des organes d’opinion.

Et ça ne doit pas correspondre non plus à un certain libertinage pour ceux qui veulent se consacrer au métier de journaliste. Non. Il doit y avoir, pour moi, un régime mixte où l’État doit également avoir sa part dans le fonctionnement des médias « , a-t-il souligné.