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Pour éviter l’éparpillement des forces de sécurité sur le terrain: la VSV réclame la requalification de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri

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Pour éviter l’éparpillement des forces de sécurité sur le terrain: la VSV réclame la requalification de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri

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L’association fondée par feu Floribert Chebeya prend acte de la mutualisation des FARDC et UPDF
Par GKM

Œuvrant pour retour de la Paix et de la sécurité dans la partie Est du pays, la Voix des Sans Voix pour les Droits humains (VSV), une organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits humains basée à Kinshasa, recommande au Gouvernement congolais à requalifier l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri en le focalisant dans les territoires ou milieux les plus insécurisés, pour éviter l’éparpillement des forces de sécurité.

L’organisation prie Kinshasa de procéder à la permutation les militaires des FARDC et autres éléments des forces de sécurité ayant passé beaucoup de temps au front à l’Est du pays. Le Gouvernement Sama Lukonde doit veiller à une bonne coordination des opérations militaires conjointes et à une bonne ainsi qu’étroite collaboration entre toutes les parties prenantes, y compris la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) suggère Mme Irène Munama, Chargée des Programmes chez la VSV.

Elle invite le Chef de l’Etat congolais à respecter sa promesse, faite en date du 13 décembre 2021, lors de son discours sur l’état de la nation devant le congrès, de limiter dans le temps la mutualisation des forces armées tant ougandaises que congolaises.
La VSV exhorte les forces armées congolaises et ougandaises, ainsi que les groupes armés à respecter le droit international humanitaire et les droits humains.

A la fin de la prorogation, pour la treizième fois consécutive, de l’état de siège, renforcé par la mutualisation des forces des FARDC et des UPDF, qui ont lancé les opérations militaires conjointes contre les rebelles des Forces Démocratiques et Alliées (ADF) et autres forces négatives, depuis le 30 novembre 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) demeure préoccupée suite aux massacres, enlèvements, assassinats, incendie des véhicules et villages, divers pillage de biens…, perpétrés contre la population civile, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme, dans certains territoires desdites provinces.

L’organisation note, à titre illustratif, quelques cas de violations et atteintes aux droits humains documentées par les ONGs locales entre novembre et décembre 2021 dans les deux provinces sous état de siège.

Situation Humanitaire préoccupante dans les provinces sous état de siège

Sur le plan humanitaire, la VSV relève que les opérations militaires menées en Ituri dans le cadre de l’état de siège contre les ADF et autres groupes armés, ont occasionné un déplacement massif de la population civile fuyant leur domicile vers des endroits estimés plus sécurisés.

Le 20 Novembre 2021, l’ONG Action contre la Faim a suspendu ses interventions dans le territoire de Djugu, en Ituri et a procédé à l’évacuation de son personnel, en attendant un apaisement de la situation. Une décision difficile, dans le contexte actuel où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader et où les conséquences d’un arrêt de l’aide sont dramatiques pour les populations, fustige Irène Munama.

Elle signale qu’entre novembre et début décembre 2021, plus de 75.000 personnes déplacées, dont 35.000 enfants, dans un camp isolé au sommet d’une colline, à Rhoe, dans la province d’Ituri ont été privées d’aide humanitaire, suite aux attaques des rebelles des groupes armés contre les travailleurs humanitaires et aux violences contre les réfugiés. Ces attaques perpétrées contre les convois humanitaires au Nord-Kivu et Ituri ont conduit à la suspension des opérations humanitaires dans le territoire de Djugu et Irumu par des ONGs, regrette la VSV.

Accalmie avec la mutualisation des forces FARDC-UPDF

L’organisation fondée par feu Floribert Chebeya signale qu’en dépit des faiblesses constatées en terme de violations et atteintes aux droits humains dans les provinces sous état de siège, grâce à ce régime spécial et aux opérations militaires conjointes, 31 otages congolais ont été libérés, des bastions jadis occupé par des ADF et autres groupes armés ont été récupérés.

La VSV relève aussi qu’en plus des opérations militaires conjointes, des militaires des forces armées ougandaises et congolaises réalisent également des activités de construction tout comme de réhabilitation des routes, pour faciliter le déplacement de la population civile, particulièrement sur les axes Mbau-Kamango et Nobili-Kamango-Semuliki-Beni.

Ces deux forces armées ont installé des centres médicaux en faveur des populations locales, dans le cadre des actions civilo-militaires.
La VSV rappelle que, dans le cadre du Réseau service civil pour la paix, dont elle fait partie, elle continue à mener, avec ses partenaires de ce réseau, une campagne de sensibilisation de la population sur l’état de siège pour le rétablissement de la paix et la sécurité à l’Est de la RDC.

Prudence oblige !

La VSV a pris acte de la mutualisation des forces FARDC et Forces de défense Ougandaise. Cependant, l’Ongdh exprime des craintes en ce qui concerne la durée de ces opérations mixtes qui, apparemment est indéterminée. C’est ainsi que la VSV invite le Gouvernement congolais à ouvrir l’œil et le bon, pour s’assurer que pendant et après les opérations mixtes, les troupes étrangères ne se transforment pas en bourreaux des populations locales, comme ce fut le cas pour les troupes de l’AFDL.

En effet, celles-ci après avoir vu et goûté les richesses de la RD Congo se sont retournées contre les Congolaises et Congolais, alerte Irène Munama. La chargée des Programmes à la VSV soutient la lutte des sociétés civiles du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri pour un rétablissement effectif de la paix et de l’autorité de l’Etat dans ces provinces.

La VSV croit que toutes les recommandations faites par les actrices et acteurs de la société civile doivent en grande partie être soutenues, en vue de l’amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain.