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La Rumba congolaise depuis hier au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO

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La Rumba congolaise depuis hier au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO

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Par YHR

La rumba des deux rives du fleuve Congo est depuis hier mardi 14 décembre officiellement inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Le patrimoine culturel immatériel, ou «patrimoine vivant», est «un héritage de nos ancêtres que nous transmettons à nos descendants», définit l’agence spécialisée onusienne basée à Paris.

Il comprend notamment «les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs». Il y rejoint la rumba cubaine, inscrite depuis 2016.

Dossier à l’étude depuis un an

Le dossier avait été déposé conjointement il y a un an par Kinshasa et Brazzaville auprès de l’UNESCO. La ministre rd congolaise de la Culture, arts et patrimoines Catherine Katungu Furaha a expliqué que : « On nous a annoncé que la décision est là, qu’elle est déjà validée.

La rumba est inscrite. Maintenant, ce sont les dates de la proclamation [qui sont attendues, NDLR]. Je voudrais vous rassurer que ce n’est plus une question de tâtonnements. C’est acté. » La ministre fonde d’abord son optimisme sur les assurances de la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui a séjourné les 14 et 15 octobre une visite officielle de deux jours à Brazzaville et Kinshasa.

La rumba viendrait de l’ancien royaume Kongo, où l’on pratiquait une danse appelée « Nkumba », qui signifie « nombril », parce qu’elle faisait danser homme et femme « collé-serré », nombril contre nombril. Avec la traite négrière, les Africains, arrachés à leur continent, ont emmené avec eux un bagage immatériel, leur culture et leur musique. En Amérique, ils ont fabriqué les instruments qu’ils utilisaient chez eux, comme des instruments à percussion, des membranophones, des idiophones et aussi des xylophones.

Des allers-retours entre l’Afrique et l’Amérique latine

D’après le Professeur Yoka Lye Mudaba, Directeur Général de l’Institut National des Arts (INA), cette musique est revenue en Afrique, avec les commerçants et les 78 tours. La rumba, dans sa version moderne, a une centaine d’années. Pour lui, c’est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, de « résistance et de résilience », de « partage du plaisir aussi », avec son mode de vie et ses codes vestimentaires.

L’homme explique que les textes, dit-il, principalement en lingala, la langue la plus parlée dans les deux capitales, chantent le plus souvent l’amour, mais ils sont à entendre au second degré, car les messages sont aussi critiques et politiques. Le monument en matière d’interpellation politique fut en 1960 « Indépendance cha-cha », titre de Joseph Kabasele Tshamala (1930-1983), dit « Grand Kallé », et de son orchestre African Jazz, devenu une sorte d’hymne des indépendances africaines. L’homme a eu une flopée de successeurs comme Papa Wemba (1949-2016),  Koffi Olomide, Werrason, JB Mpiana, ou encore Fally Ipupa. Au Congo/Brazzaville, il y a des talents comme Roga-Roga.

Le thiéboudiène sénégalais aussi

Outre la rumba, une soixantaine de savoir-faire traditionnels des cinq continents espèrent un classement au titre de patrimoine immatériel de l’humanité. Il s’agit par exemple du thiéboudiène sénégalais (plat de poisson et de riz), de la calligraphie arabe ou encore la lutte sur échasses belge…