Cour d’Appel de Kananga: bientôt le procès de l’assassinat des cinq inspecteurs de l’EPST/Kasaï Central
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Par GKM
L’opinion, tant congolaise qu’internationale, se souviendra que lors du conflit armé ayant opposé les forces de l’ordre à la milice Kamuina Nsapu dans la région, cinq inspecteurs de l’Enseignement Primaire et Secondaire du Kasaï Central avaient été exécutés, le 29 avril 2017, au village Bayamba, dans le territoire de Kazumba, alors qu’ils étaient en pleine mission de supervision des épreuves des examens d’Etat. Malgré le cinglant démenti de l’autorité provinciale, la vérité a fini par s’imposer. Les cinq agents de l’Etat avaient été effectivement tués, indique une source judiciaire basée à Luluabourg.
Pour rappel, en 2019 un dossier judiciaire a été ouvert pour crime contre l’humanité sous RMP 1380/BMG/17 à l’Auditorat Militaire Supérieur de l’ex-province du Kasaï Occidental, avec un suspect placé en détention. En 2021, lors de l’atelier d’évaluation et d’actualisation de la stratégie provinciale de priorisation des poursuites tenu à Kananga du 19 au 20 mai, il a été recommandé le transfert de ce dossier au Parquet Général, en vertu de la compétence partagée entre les juridictions civiles et militaires, en matière de répression des crimes internationaux.
C’est ainsi que la Société Congolaise pour l’Etat de Droit (SCED), que dirige le Bâtonnier Dominique Kambala, du Barreau de Kananga , a salué la mise en œuvre de cette recommandation qui fait que, du coup, la Cour d’Appel du Kasaï Central est saisie, pour la toute première fois, d’un dossier en matière des crimes internationaux, ouvert sous RP 071, depuis la réforme intervenue en 2013. Le Bâtonnier Kambala exhorte cette juridiction à juger cette cause dans un délai raisonnable, afin de permettre aux familles victimes, qui souffrent dans leur humanité, d’être reconnues dans leur dignité.
Par la même occasion, la SCED rappelle à l’Auditeur Général des FARDC les trois dossiers prioritaires (Mulombodi, Nganza et Tshisuku) transmis à son office, en vue de leur renvoi devant les juridictions congolaises compétentes et dont la suite de l’instruction souffre d’une lenteur inexplicable. «Et pendant ce temps, tout passe, sauf le lourd passé moqueur de blessures profondes et des larmes des victimes», regrette le Bâtonnier Kambala.