Par GKM

L’instruction de la cause du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana se poursuit normalement. Ce mercredi 10 novembre 2021, la Haute Cour militaire siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo effectue une descente sur terrain à la ferme du général Zelwa Katanga dit Djadjidja à Mitendi, dans la commune de Mont Ngafula.

Lors de l’audience passée, un des proches du général John Numbi, le général Zelwa Katanga dit Djadjidja, poursuivi dans le même dossier avec l’ancien inspecteur général des Forces armées de la République démocratique du Congo, a comparu cette fois comme renseignant.

D’après les dépositions de précédents renseignants, notamment Jacques Mugabo, le général Djadjidja détient des parcelles à Mont-Ngafula dans le quartier Mitendi, où après l’assassinat de Fidèle Bazana, serait enfoui sa dépouille. La descente sur terrain de ce mercredi sera une occasion pour la justice militaire de confronter Jacques Mugabo à Djadjidja.

Après un refus de donner les renseignements à la cour, le général Djadjidja a finalement accepté de collaborer, mais il a réfuté la thèse qu’il serait complice de l’assassinat de Fidèle Bazana et que son corps a été enterré dans une de ses parcelles à Mitendi. C’est ainsi qu’après les avis des uns et des autres, la Haute Cour Militaire a décidé d’une descente ce mercredi 10 novembre 2021 à Mitendi pour une audience foraine dans cette parcelle du général Djadjid » Ces contradictions démontrent qu’il y a un certain Katebere qui est toujours au service de Monsieur Zelwa Djadjidja qui ne voulait pas confondre son patron.

Il y a Monsieur Bokungu, un militaire civique qui a donné toute la vérité. Katebere est en intelligence et avec Djadjidja et avec Ngoy Kenga Kenga. Ça sera la descente sur le lieu pour savoir qui avait logé Banza, et dans quelle parcelle est enfoui le corps de Fidèle Bazana.

Par apport telle parcelle, qu’est-ce qu’il était allé faire à des cimetières sui generis, ça veut dire des cimetières inconnus, qui sont installés illégalement « , a déclaré, lors de l’audience passée, l’un des avocats des parties civiles, Me Richard Bondo TshimbombFloribert Chebeya avait été convoqué le 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police, à Kinshasa, pour rencontrer son responsable, le général John Numbi, selon plusieurs témoignages.

Son corps avait été retrouvé le lendemain dans sa voiture, les poignets portant des traces de menottes à Mitendi, périphérie ouest de Kinshasa. Celui de son chauffeur Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé.

Respect pour les victimes

Dans un document, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), organisation fondée par feu Floribert Chebeya, se dit préoccupée par l’information qui circule sur les réseaux sociaux, depuis mercredi 3 novembre 2021, faisant état de la présence des experts français qui seraient venus à Kinshasa et qui auraient découvert à Mitendi, sis commune de Mont-Ngafula, dans la concession du général Zelwa Katanga Djadjidja, des ossements du défenseur des droits de l’homme, Fidèle Bazana, ancien membre et compagnon d’infortune de Floribert Chebeya Bahizire, alors Directeur Exécutif, assassiné en 2010 en plein exercice de sa mission de promotion et défense des droits humains en RDC.

Dans ce document, la VSV dément fermement cette information qui ne constitue pas moins une façon de remuer le couteau dans la plaie encore béante et non cicatrisée des familles restreintes, biologiques et professionnelles des deux victimes que la VSV considère comme martyrs de la démocratie et des droits de l’Homme. L’organisation demande ainsi à toutes les personnes éprises de justice de respecter la mémoire de Fidèle Bazana et de Floribert Chebeya en évitant de publier des images choquantes qui n’honorent pas la mémoire des illustres disparus.

La VSV félicite les autorités congolaises en général et celles de la justice militaire en particulier pour le bon déroulement des audiences du procès en appel actuellement en instruction devant la Haute Cour Militaire (HCM), lequel bon déroulement a permis à l’opinion publique de connaitre beaucoup d’informations sur les circonstances réelles de l’assassinat des deux (défenseurs des droits de l’homme).

La VSV exhorte la Haute Cour Militaire d’œuvrer davantage pour contribuer positivement à la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les défenseurs des droits de l’Homme.
De même, la VSV salue l’accompagnement et l’engagement des professionnels des médias, toutes tendances confondues, pour que justice soit rendue à Floribert Chebeya et Fidèle Bazana Edadi.