Par DMK

Le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, est le théâtre de violents combats opposant les Forces Armées de la république Démocratique du Congo (FARDC) à des assaillants armés venus du Rwanda, depuis le dimanche 7 novembre. Ces affrontements, à en croire différentes sources, ont provoqué d’importants mouvements de populations fuyant ces accrochages armés.

Plusieurs villages du groupement de Jomba se videraient déjà de leurs habitants. Plusieurs villageois auraient trouvé refuge en Ouganda voisin, dont les autorités ont autorisé l’ouverture de la frontière. Pendant ce temps, d’autres déplacés se dirigeraient vers Rutshuru-centre, à une vingtaine de kilomètres du groupement de Jomba.

Au cours de la journée d’hier lundi, les heurts se poursuivaient autour des collines de Chanzu et Runyonyi, passées sous le contrôle des assaillants. D’après la société civile locale, les FARDC mènent une réplique héroïque à partir des collines des villages de Nyagumba, Bigenge, Gisiza, et d’autres encore, pour tenter de déloger les assaillants venus du Rwanda et qui seraient d’anciens éléments de l’ex-rébellion M 23.

Jusque dans l’après-midi de la journée d’hier lundi, l’armée n’avait pas encore fait de déclaration officielle sur cette situation. Le porte-parole de l’opération Sokola 2, le lieutenant-colonel Guillaume Njike, contacté par certains médias, a promis de faire une communication à ce sujet.

Selon le chef du groupement Jomba, Jackson Achuki, les assaillants qui ont attaqué par surprise le territoire de Rutshuru dans la nuit de dimanche sont venus du Rwanda voisin, d’où ils ont traversé la frontière terrestre. « Il y a l’incursion des ennemis qui sont venus du Rwanda.

Ils ont pris les collines de Chanzu et Mbiza, les FARDC sont en train de les poursuivre. Les affrontements se déroulent sur les collines de Chanzu dans le village de Kikoro, mais précisément à Chanzu. Jusqu’à maintenant la situation est mauvaise, la population fuit vers l’Ouganda, d’autres habitants prennent la direction de Rutshuru », a encore indiqué le chef du groupement de Jomba, joint par des médias.

Alors que les combats se déroulent dans les villages attaqués, la situation reste relativement calme au poste frontalier de Bunagana, où plusieurs véhicules sont stationnés, tandis que les mouvements de populations se poursuivraient encore, à en croire Damien Sebusanane, président de la société civile de Bunagana, cité par ACTUALITE.CD.

L’attaque armée du territoire de Rutshuru intervient alors que la province du Nord-Kivu et celle de l’Ituri sont sous état de siège depuis le 6 mai dernier, pour neutraliser les terroristes ADF qui sèment mort et désolation dans cette partie du pays depuis des années. Il sied de rappeler qu’avec l’alternance démocratique que la RD Congo a connue au sommet de l’Etat, suite à l’élection de Félix –Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête du pays et la passation civilisée des pouvoirs entre celui-ci et son prédécesseur Joseph Kabila Kabange, Kinshasa s’efforce d’entretenir de bons rapports avec Kigali sur le plan diplomatique. Malheureusement, on ne sent pas cet effort du côté rwandais.

La RDC qui assume actuellement la présidence tournante de l’Union Africaine, ne cesse de privilégier la voie diplomatique pour régler certains différends avec le Rwanda voisin dont l’hypocrisie ne date pas d’aujourd’hui. Mais, devant la violation flagrante du territoire national par des assaillants venus du Rwanda et probablement armés par le pays de Paul Kagame, Kinshasa entend d’abord user de la légitime défense, avant de saisir les instances internationales sur cette énième provocation du pays dit « des mille collines ».

Aux dernières les collines de Chanzu, Munyiyo et Mbuzi ont été récupérées par les FARDC et les assaillants se dirigent vers le parc des Virunga, d’après LA voix de l’Amérique.