Par Bamporiki Chamira

Depuis les changements intervenus à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui vient de faire peau neuve, tout en publiant en même temps le calendrier électoral des gouverneurs et vice-gouverneurs dans certaines provinces à problème, les démons de l’intolérance s’invitent déjà dans les états-majors de certains regroupements politiques.

En effet, chaque jour qui passe s’accompagne de discours annonçant des  » moments particulièrement chauds  » à Kinshasa et dans l’arrière-pays, à l’initiative de ces partis et regroupements politiques se réclamant de l’opposition. En promettant de faire parler la rue dans les jours qui viennent, ces formations et regroupements politiques comptent plus sur quelques fidèles isolés, qui se comptent sur les bouts des doigts et non sur des populations réellement représentatives de la collectivité nationale.

Sauf erreur de notre part, la situation politique du pays a considérablement évolué en rapport avec les intérêts spécifiques immédiats des populations congolaises, qui s’opposent désormais à toute démarche qui les éloignerait de l’idéal de paix. Ainsi, face aux manifestations chaudes annoncées par quelques aigris à Kinshasa et ailleurs au pays, nous pouvons affirmer sans crainte d’être contredit que cette démarche n’est pas sur la bonne voie.

Car, il existe en RDC une majorité claire, qui ne se trompe pas. Il s’agit de la  » majorité silencieuse « , qu’on oublie parfois de prendre en compte dans la prise de décisions qui engagent la responsabilité de l’Etat.

La voie qui rassure tout le monde !

Comment alors identifier cette majorité silencieuse difficile à palper ? La réponse à cette préoccupation réside dans la puissance même de l’Etat-providence ! L’Etat doit aller vers la population et non l’inverse à travers des intermédiaires que celle-ci accepte facilement (Eglises, chefs traditionnels, etc.) parce que plus proches d’elles que les partis et groupements politiques qui se battent pour leurs intérêts matériels et pour l’imposition de leur idéologie.

Contre les tristes réalités du temps passé les populations congolaises d’aujourd’hui sont farouchement opposées aux prétendues démonstrations de forces qui occasionnent des violences et parfois des morts d’hommes ! Si hier les uns et les autres désiraient faire parler la rue pour imposer aujourd’hui son choix, à savoir ce qu’elle considère comme un droit inaliénable pour elle. Il faut prendre en compte l’avis de la majorité silencieuse qui indique la voie à suivre par tous, la voie de la raison qui sécurise tout le monde.