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Bukanga-Lonzo : un co-accusé interpelé après une « tentative de fuite »

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Bukanga-Lonzo : un co-accusé interpelé après une « tentative de fuite »

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Par YHR

Christo Grobler, Administrateur Directeur Général de la société Sud-Africaine Africom, co-accusé dans la débâcle du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, aux cotés de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a été interpelé hier jeudi 28 octobre à l’aéroport de N’djili. Selon plusieurs médias en ligne, l’homme a été arrêté par la Direction générale de migration (DGM) alors qu’il  » tentait de fuir avec une fausse identité « .

Une surprise

Pour les avocats de Grobler, l’interpellation de leur client est une surprise.  » Il comparaît comme prévenu (dans le Procès de Bukanga Lonzo), ce qui est une anomalie, parce qu’il n’a pas été entendu par le parquet. Ensuite, il est venu au pays de lui-même. Et là, il voulait faire un aller-retour « , a expliqué un de ses conseils.

Maître JC Tshilumbayi, avocat de M. Grobler, affirme que son client n’a été notifié d’aucune restriction sur ses mouvements à l’issue de sa comparution lors de l’ouverture du procès Bukanga-Lonzo, rappelant que ce dernier s’est présenté volontairement.  » Il partait pour revenir « .

L’audience dans le procès Bukanga-Lonzo, présidée par le président de la Cour constitutionnelle Dieudonné Kaluba, a été suspendue le lundi 25 octobre et renvoyée au 8 novembre, afin de permettre à la Cour constitutionnelle de mettre un interprète à la disposition du gérant d’Africom qui comparaissait à côté de Matata Ponyo, ainsi que de Patrice Kitebi, alors ministre délégué aux Finances.

Africom au cœur de l’affaire

Le juriste congolais dit également n’avoir aucun contact avec son client depuis son arrestation.  » Nous attendons être notifiés de sa détention et surtout des raisons. Jusque-là personne ne nous a dit quoique ce soit et on ne peut toujours pas accéder à notre client « , dit-il.

Africom se trouve au cœur de l’affaire Bukanza-Lonzo, où l’ancien locataire de l’Hôtel du Gouvernement est le principal accusé. Selon des informations des enquêtes publiées par les médias sur internet, l’entreprise sud-africaine a reçu tous les paiements autour de ce projet. C’est donc elle qui en disposait, pendant que plusieurs éléments de surfacturation et même de détournement sont signalés.

205 millions de dollars détournés

En novembre 2020, l’Inspection Générale des Finances (IGF) de la RDC avait conclu dans un rapport que 205 millions de dollars sur 285 millions, décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, avaient été détournés. Le Parquet Général près la Cour constitutionnelle a entendu l’ancien Premier ministre à plusieurs reprises sur les faits de détournement des deniers publics dans le cadre d’une indemnisation des victimes de la Zaïrianisation en 2013.

Concernant l’affaire projet Bukanga Lonzo, Matata a refusé de comparaître, soutenant que les poursuites n’avaient pas été autorisées par le Bureau du Sénat. Mais ce jour, c’est bel et bien pour l’affaire Bukanga-Lonzo qu’il est jugé. Toutefois, le délai de trois mois accordés aux victimes de se manifester a donné lieu à la poursuite de l’ancien Premier ministre au moment des faits.

Trois de ses anciens membres du gouvernement dit des surdoués qu’il dirigeait avant d’être remplacé par Samy Badibanga l’avaient sérieusement chargé comme principal responsable du fiasco de ce projet devant servir de pilote. Le DG du Bureau central de coordination (BCECO) qui l’avait succédé au niveau de cette structure chargée de gérer le financement de différents projets de développement, se trouve écroué pour dix ans à la Prison centrale de Makala pour détournement et surfacturation par rapport à ce parc agro-pastoral.

Le Sud-africain Christo Grobler dont on disait qu’il n’était pas atteint par la justice, la notification ayant été déposée à une adresse inconnue, se retrouvait curieusement à Kinshasa jusqu’à chercher à quitter la ville-province sous une autre identité. Augustin Matata qui n’a pas manqué de laisser d’empreintes acceptables, est bien tenu de dire sa part de vérité autour de ce projet. Ceux qui parlaient en sa faveur en dénonçant un complot ourdi dans son ancienne formation politique ont disparu de la circulation.