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Présenté le mardi 26 octobre à Bruxelles: le documentaire «L’Empire du Silence» dénonce l’impunité prévalant depuis des décennies en RDC

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Présenté le mardi 26 octobre à Bruxelles: le documentaire «L’Empire du Silence» dénonce l’impunité prévalant depuis des décennies en RDC

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Il s’agit du 13ème film du cinéaste belge Thierry Michel
Par YHR

Présenté en avant-première mondiale le mardi 26 octobre à Bruxelles, dans le cadre du Festival des Libertés, le film « L’Empire du silence », donne la parole aux témoins du drame que vit la république démocratique du Congo depuis plus d’un quart de siècle. Réalisé par le cinéaste belge Thierry Michel, le long-métrage fait parler notamment le docteur Denis Mukwege, gynécologue connu comme étant « l’homme qui répare les femmes » victimes de violences sexuelles et co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018, avec la Yézidie Nadia Murat.

Le rapport Mapping souvent cité

L’un des temps forts du film est le témoignage de l’ancien Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, le Jordanien Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, qui admet face caméra son « échec » dans la lutte contre l’impunité et la poursuite des auteurs d’atrocités, parmi lesquels l’assassinat, le 12 mars 2017 au Kasaï, de deux experts des Nations Unies, l’Américain Michael Sharp et la Suédo-Chilienne Zaida Catalan, alors qu’ils enquêtaient sur  les violences liées au mouvement Kamwina Nsapu.

Le documentaire, qui sortira en salles en Belgique à la mi-janvier 2022, cite souvent le rapport Mapping, réalisé en 2010, documentant plus de 600 violations, soit les plus graves, des droits de l’Homme et du droit international, commises en RD Congo entre mars 1993 et juin 2003. Un document datant de 2010, qui, à ce jour, est toujours « resté enfoui dans un tiroir » de l’ONU.

Mettre en lumière les mécanismes prédateurs maintenant la population dans la terreur

Le cinéaste croise les témoignages d’officiels de nationalités multiples ayant œuvré au sein des Nations Unies et du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), mais aussi de civils et témoins (divers journalistes et responsables de la Croix Rouge congolais) pris en étau dans les territoires de l’Est du Congo, provinces convoitées pour leurs incroyables richesses géologiques.

Il met ainsi en lumière les mécanismes prédateurs qui maintiennent la population dans la terreur et ont permis à d’anciens chefs de guerre de se frayer un chemin jusqu’aux postes les plus élevés au sein de l’armée régulière congolaise. Thierry Michel, né le 13 octobre 1952 à Charleroi, en Belgique, connaît bien le pays, pour l’avoir arpenté en long et en large depuis « Le Cycle du serpent » (1992), en passant par « Mobutu Roi du Zaïre » (1999), jusqu’à son avant-dernier film sur le Docteur Denis Mukwege rebaptisé « L’homme qui répare les femmes » (2015).