Par N.T.

Dans une déclaration faite le mardi 31 août sur les antennes de la radio « La Voix de l’Amérique » (VOA Afrique), le secrétaire technique du Comité multisectoriel de riposte à la Covid-19 en RDC, le Pr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, s’est dit favorable à une vaccination obligatoire contre la Covid-19 des membres du personnel soignant (médecins, infirmiers et autres), qui sont en contact permanent avec des malades venant se faire soigner dans les hôpitaux et centres de santé contre diverses pathologies.

Il n’est pas normal, a-t-il dit pour justifier sa prise de position, qu’un malade qui vient dans un hôpital pour se faire soigner contre le paludisme ou la fièvre typhoïde puisse être contaminé au coronavirus par celui qui le soigne. Il y a donc nécessité que le personnel soignant soit protégé en se faisant vacciner pour ne transmettre le virus aux patients qu’il prend en charge ou pour ne pas être contaminé par les patients.

Le débat à ce sujet s’annonce houleux, car c’est parmi les soignants qu’on constate une grande méfiance et une résistance à la vaccination anti-Covid-19 en RD Congo. Il n’est pas sûr que tous les membres du personnel soignant vont accepter cette mesure que le Secrétariat technique du Comité multisectoriel de la riposte à la Covid-19 en RDC va proposer aux autorités nationales.

La vaccination demeure le maillon faible de la riposte contre la Covid-19 en RDC
Le virologue Jean-Jacques Muyembe continue d’insister sur l’importance de la vaccination, qui reste le moyen le plus efficace de lutter contre cette pandémie et la vaincre.

Et pourtant, la vaccination reste le maillon faible de la riposte à la Covid-19 en RDC. Le constat est qu’en République démocratique du Congo, où la campagne de vaccination contre la Covid-19 a été officiellement lancée le 19 avril 2021, celle-ci ne parvient pas à décoller. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

La RDC a officiellement réceptionné le 3 mars 2021 un premier lot de 1,7 million de doses du vaccin AstraZeneca, un don de l’initiative COVAX, un partenariat entre la Coalition pour les Innovations en matière de Préparation aux Epidémies (CEPI), Gavi (Alliance mondiale du vaccin), l’ Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Mais entre le 19 avril et le 10 juillet 2021, le pays n’a vacciné que 82.039 personnes dans 13 provinces. Ce manque d’engouement pour la vaccination contre la Covid-19 a fait que le mécanisme COVAX a dû récupérer plus de 1,3 million de doses du vaccin AstraZeneca en RD Congo pour les offrir à d’autres pays africains.

Les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, couplées aux rumeurs sur les effets secondaires graves du nouveau vaccin contre la Covid-19 à travers le monde en général et en RDC en particulier ont produit une attitude de méfiance au sein de la population congolaise qui hésite d’accepter ce vaccin.

Et pourtant, le vaccin AstraZeneca, qui a fait ses preuves, est actuellement le plus vendu et le plus utilisé au monde.