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Atteinte à la liberté de la presse: JED exige une enquête sérieuse après l’assassinat d’un journaliste à Mambasa

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Atteinte à la liberté de la presse: JED exige une enquête sérieuse après l’assassinat d’un journaliste à Mambasa

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Par GKM

Journaliste en danger (JED), une organisation non gouvernementale de droit congolais de défense et de promotion de la liberté de la presse, se dit consterné par la mort d’un journaliste, à Kenya – Bucha, une localité du territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri.
Selon les informations recueillies par Jed auprès de diverses sources indépendantes locales, Joël Mumbere Musavuli, directeur de la Radio Communautaire Babombi, émettant à Biakato, chefferie de Babombi, territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, ainsi que son épouse, ont été attaqués à l’arme blanche par un groupe d’hommes non autrement identifiés. Le journaliste a succombé de ses blessures tandis que sa femme est grièvement blessée et admise aux soins.

JED exige une enquête sérieuse et indépendante pour élucider ce meurtre. Ce crime lâche ne doit pas rester impuni pour endiguer les violences physiques croissantes à l’égard des journalistes, tance JED qui demande au Gouverneur militaire de la province de l’Ituri de prendre des mesures concrètes pour la protection des journalistes en cette période de l’état de siège.

Victime des menaces avant sa mort

Le journaliste a animé, le 26 juillet 2021, une émission intitulée « Raïyafungulamatsho » (Population ouvre tes yeux), au cours de laquelle il a dénoncé plusieurs cas de violations des droits de l’homme commis par des éléments de l’armée loyaliste ainsi que par les groupes armés en cette période de l’état de siège, décrété par le Président de la République pour instaurer la paix notamment dans la province de l’Ituri.

Deux jours après la diffusion de cette émission au cours de laquelle intervenait par téléphone un membre de la société civile locale, Joël Mumbere a reçu une série de menaces de mort et d’arrestation proférées aussi bien par des personnes se réclamant de l’armée régulière que des groupes armés.

En compagnie de sa femme, le journaliste s’était rendu dans la localité de Kenya-Bucha dans le cadre de leur activité agricole. Le 10 août 2021, des éléments des Forces Armées de la RD Congo ont fait une perquisition dans toutes les maisons de la localité. A l’issue de cette opération, des militaires auraient emporté des biens matériels de la population locale et procédé à l’arrestation de plusieurs personnes dont le journaliste Joël Mumbere, soupçonnées d’être en connivence avec les groupes armés.

Arrêté, le journaliste ainsi que toutes les autres personnes ont été conduits et détenus dans les installations de la police nationale congolaise de Luemba, une localité située à 2 Km de Kenya-Bucha. Joël Mumbere a été libéré le lendemain après que la police ait découvert sa carte de presse.

Le samedi 14 août 2021 vers 1h 30’, le domicile du journaliste a été attaqué par un groupe de personnes munies de machettes et couteaux. Après avoir cassé la porte, ces assaillants ont tué le journaliste en le poignardant au cou. Sa femme a été blessée à la machette et conduite dans un centre hospitalier où son état de santé serait critique.

Contacté par JED, le général Ngoy Sengelwa, commissaire provincial de la police nationale congolaise/Ituri, a confirmé l’assassinat du journaliste. « Ce sont les Mai Mai qui ont tué le journaliste. Les investigations sont en en cours ». JED rappelle qu’un groupe de trois personnes en tenue civile et munies d’armes à feu avait promis, le 10 févier 2020, à la sœur de Joël Mumbere de tout mettre en œuvre pour ôter la vie au journaliste.

Joël Mumbere était parmi les journalistes de la Radio Communautaire Lwemba qui vivaient en clandestinité au lendemain de l’assassinat de leur confrère Papy Mahamba. Le journaliste ainsi que ses collègues recevaient des menaces de mort pour avoir animé des émissions de sensibilisation sur l’éradication de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Ituri.
L’organisation condamne avec la dernière énergie cette nouvelle tragédie dans les rangs des journalistes dans la province de l’Ituri, considérée parmi les mieux sécurisées depuis l’instauration de l’état de siège par le Président de la République.