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Grâce au concours de NED: les journalistes de Butembo s’engagent à combattre les désinformations

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Grâce au concours de NED: les journalistes de Butembo s’engagent à combattre les désinformations

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Par GKM

Les professionnels de la presse de la ville de Butembo ,au Nord-Kivu ont participé à un atelier organisé par l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) avec comme thème , le rôle des médias de Butembo dans la consolidation des institutions transparentes et efficaces en République démocratique du Congo (RDC). Au terme de cette rencontre, les participants se sont engagés à combattre les désinformations.

Dans son discours d’ouverture, M. Katsuva Teria Awite, chef de division unique et représentant de la Maire de Butembo a souligné le fait que la rencontre a lieu durant une période aussi délicate que celle de l’état de siège dont le couronnement nécessite l’apport de tout compatriote, principalement des professionnels de la presse

 » L’initiative de l’ONG OLPA est à saluer car les professionnels des médias de notre ville sont appelé à jouer un rôle non négligeable pour accompagner les autorités locales dans leurs inlassables efforts de rétablir la paix et la sécurité et d’amorcer le développement de notre chère province « , a-t-il déclaré.

Mlle Lesya Kahindo, secrétaire permanente de la Maison des journalistes de Goma a indiqué que l’activité du jour s’inscrit dans le cadre du projet intitulé  » renforcement des capacités des médias indépendants en RDC » qui bénéficie de l’appui de la Fondation nationale pour la démocratie (NED). Et d’ajouter que la presse constitue une véritable force ou un contre-pouvoir susceptible d’amener des changements tant attendus par la population qui désire des institutions fortes, transparentes, efficaces et qui répondent à ses aspirations les plus profondes.

Parlant de la contribution de la presse locale au succès de l’état de siège et au changement de comportement des acteurs politiques et sociaux de Butembo, le représentant du Maire de la ville a énuméré plusieurs documents juridiques réglementant le fonctionnement des institutions nationales et locales principalement ceux relatifs à l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il a insisté sur le caractère indispensable de la sécurité pour tous les citoyens sans laquelle l’atelier de ce jour n’aura pas lieu.

Il a appelé les journalistes à demeurer irréprochables pour vivre en sécurité et à privilégier le professionnalisme. C’est-à-dire un journaliste professionnel est celui qui privilégie l’impartialité et la neutralité dans le traitement des informations. Les journalistes doivent s’abstenir d’adhérer à des partis politiques pendant l’exercice de leur métier et dans des groupes de pression s’ils veulent demeurer irréprochables.

Le chef de la division unique a promis sa collaboration avec les professionnels de la presse locale en vue de permettre aux journalistes de fournir une information équilibrée au public
« Les portes de la Mairie vous sont grandement ouvertes et je suis prêt à vous accompagner auprès du maire en vue de vous permettre d’avoir des informations que vous voulez « , a-t-il dit.

Il a invité les journalistes à faire preuve de prudence et de responsabilité durant cette période exceptionnelle où leur liberté fait face à une ligne rouge à ne pas franchir. Rashidi Amuri Kasongo, président sectionnaire de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC/Butembo) a fait l’évaluation de la couverture médiatique des élections de 2018 et de la période d’état de siège. Il a fait une évaluation qui s’étend sur une période de trois ans, soit de 2018 à 2021.

Selon lui, cette période a été marquée par quatre faits qui ont influencé d’une manière ou d’une autre la liberté de la presse. Il s’agit des élections (la période électorale), des épidémies (la période de crise sanitaire), de l’insécurité (la période de crise sécuritaire) et de l’état de siège. L’orateur a décrit le contexte dans lequel les journalistes de Butembo ont travaillé et continuent à travailler. Pendant la période électorale contrairement aux élections de 2006 et 2011, celles de 2018 étaient particulières pour la région de Butembo-Beni car c’est depuis 2014 que les massacres des civils attribués aux rebelles ADF ont commencé à Beni, une entité voisine de Butembo.

De manière générale, les journalistes ont joué le rôle d’une véritable  » église au milieu du village  » , Ils ont donné la parole à tous les compétiteurs des urnes, sans aucune discrimination et à la société civile. Pendant la période de la crise sanitaire liée aux épidémies d’Ebola et de Covid-19, les médias ont fait l’objet de menaces de la part des résistants à la riposte qui leur reprochaient de rouler pour les humanitaires qu’ils considéraient comme des complotistes contre les communautés locales.

Pour avoir relayé en boucle sur leurs antennes les spots de sensibilisation contre Ebola, plusieurs médias de Butembo ont reçu des menaces d’attaques. Ce qui n’a pas toutefois découragé les médias qui étaient convaincus de leur responsabilité dans la sensibilisation des communautés sur les mesures de prévention contre cette épidémie meurtrière. Pendant la période de la crise sécuritaire, certains médias ont même été victimes en perdant même des membres de leur personnel.

Pendant la période l’état de siège, les médias ont vu la venue d’un régime de restriction des libertés. Les médias doivent donc se comporter comme on leur demande de le faire dans un contexte de guerre, pour contribuer à une éventuelle sortie de crise. De son côté, M. Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo s’est appesanti sur le contrôle citoyen et l’apport des médias dans l’accompagnement de la population.

Il a défini le contrôle citoyen comme toute action de la part des citoyens ou des organisations de la société civile (OSC) qui vise à contrôler l’action publique ou à obliger l’Etat à rendre comptes aux citoyens . Il est également induit le droit des citoyens à exiger d’être informé et à recevoir des comptes de la part de ceux qui ont reçu la responsabilité de la gestion des ressources publiques. Le contrôle citoyen s’oppose au contrôle institutionnel exercé par le parlement et l’appareil judiciaire et à l’auto évaluation de l’Etat.

Contrôle citoyen ne signifie pas usurpation ou remise en cause de prérogatives mais renforcement de l’action des agents publics. Il a énuméré les étapes essentielles du processus de mise en œuvre du contrôle citoyen qui sont entre autres : l’identification d’une porte d’entrée (information et sensibilisation des acteurs locaux du contrôle citoyen et des partenaires (services étatiques, projets), la collecte de l’information, l’analyse de l’information, la production du rapport citoyen sur l’action publique, la diffusion de l’information, la mobilisation des énergies …