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Mort de Jacob Desvarieux : Jocelyn Béroard se pose des questions sur l’avenir de Kassav’

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Mort de Jacob Desvarieux : Jocelyn Béroard se pose des questions sur l’avenir de Kassav’

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Par Yves Mitondo

« Continuer sans Jacob, cela ne va pas être possible « , c’est ce qu’a déclaré Jocelyne Béroard, après la mort de Jacob Desvarieux, le vendredi 30 juillet dernier à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. L’artiste-musicien est décédé des suites de la covid-19, dont il avait été testé positif le 12 juillet. Interné dans un hôpital de cette île des Caraïbes, il avait été placé en coma artificiel. L’homme, âgé de 65 ans, souffrait du diabète et avait été greffé d’un rein en 2008.  » J’ai encore un peu de fièvre, mais ça va « , lui avait-il écrit par sms, avant d’être plongé dans le coma.

 » Sans Jacob, est-ce qu’on a le droit d’appeler encore le groupe Kassav’ ? « 

 » Sans Jacob, est-ce qu’on a le droit d’appeler encore le groupe Kassav’ ? Je ne sais pas, on va y réfléchir. Je crois qu’il est peut-être bon de penser autrement aujourd’hui « , a-t-elle ajouté. La chanteuse déplorait d’ailleurs la perte d’un premier chanteur, Patrick Saint-Éloi, en 2010.

D’autres hommages n’ont pas tardé.  » Voilà des dizaines d’années que vous partagez Jacob Desvarieux, sa voix, sa dégaine, son talent, sa joie, ce sourire, cette inclinaison de la tête et même sa salopette des débuts, avec nous ici et sur tous les continents. Nous sommes tristes « , a notamment écrit l’ancienne ministre de la Justice et garde des sceaux française, Christiane Taubira, tandis que son compatriote, le judoka Teddy Riner saluait  » une voix juste extraordinaire « .

L’artiste congolais Zao, de son vrai nom Casimir Zoba , a rendu hommage au défunt, qu’il a présenté comme  » une valeur sûre  » de la musique mondiale.  » Jacob Desvarieux était très très connu à travers cet orchestre mythique, Kassav. Je dirai que c’est une valeur sûre de la musique mondiale, guadeloupéenne, française et africaine « , a témoigné l’artiste Zao.  » Il a réalisé ses œuvres avec sa voix qui sortait de l’ordinaire.

C’est un grand monsieur. Sa mort est une grande perte pour la musique en général. Il a aidé pas mal d’artistes africains, tel que le Congolais Pierre Mountouari, parce qu’il était ingénieur du son à Safari ambiance. « 

Une enfance entre la Guadeloupe, la Martinique et le Sénégal

Desvarieux est né le 21 novembre 1955 à Paris. Avec sa mère, qui voyage beaucoup, il arrive en Guadeloupe, à l’âge de 3 mois. L’homme vit pendant 10 ans entre la Guadeloupe et la Martinique. L’enfant part ensuite au Sénégal , où il vit jusqu’à l’âge de douze ans.
La musique occupant une grande place dans sa vie et dès l’âge de seize ans, il devient arrangeur.

Avec ses amis : Francis Cauletin, Phillippe Drai, Christophe Zadire et Achille Ango à Marseille, il fonde un groupe de rock The Bad Grass, puis il créé la formation musicale Sweet Bananas. Il fait partie ensuite du groupe Ozila. C’est de retour à Paris, en 1979, qu’il crée avec Pierre-Édouard Décimus le groupe antillais Kassav’, bientôt rejoint par Jocelyne Béroard, en qualité tout d’abord de choriste. Le groupe popularise le style musical zouk.