Éruption volcanique de Goma: tous les indicateurs étaient au rouge depuis plusieurs mois
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Par LM
Tous les éléments du puzzle étaient réunis pour que les volcans de Nyiragongo et de Nyamulagira, à Goma, province du Nord-Kivu, crachent du feu. Les indicateurs étaient au rouge, le danger était permanent. Le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, José Mpanda Kabangu, était au courant de cette situation. Raison pour laquelle une question orale lui avait été adressée en octobre 2020. Mais il n’y a jamais répondu jusqu’à ce que le pire arrive.
«Le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique devra assumer», estime un originaire de Goma habitant Kinshasa, dont la famille a fui la lave au Sud-Kivu. En plus, dans son rapport produit le 11 mai 2021 concernant la situation qui a prévalu dans la période du 25 avril au 10 mai et signé par le directeur général chargé de recherche, docteur Adalbert Muhindo, l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) avait déjà tiré la sonnette d’alarme pour prendre des dispositions. Document qui est sans nul doute parvenu au ministre de tutelle, reconduit au même poste au Gouvernement Sama Lukonde, après avoir travaillé avec Ilunga Ilunkamba dans le même portefeuille.
Sur le plan de la phénoménologie, le rapport avait noté une intense activité de lac de lave dans le cratère du volcan de Nyiragongo, mais sans affecter ses flancs. «Cependant, au vu de la puissance radiative, l’activité a diminué dans le cratère du volcan de Nyamulagira».
Pour ce qui est de la séismologie, l’activité séismo-volcanique au niveau de Nyiragongo avait augmenté. Après une accalmie, les séismes volcano-tectoniques sporadiques observés dans le champ du volcan de Nyiragongo durant la période du 10 au 24 avril 2021 avaient encore été observés du 2 au 6 mai 2021.
En conclusion, les données à la disposition de l’OVG 12 jours avant l’éruption volcanique indiquaient que les deux volcans étaient très actifs, particulièrement le Nyiragongo, où il y avait quelques séismes hybrides sporadiques dans son champ. Ce qui méritait une attention particulière du ministre José Mpanda pour penser déjà à évacuer la population en danger.