Pour résorber le déficit énergétique à travers le pays : La RDC priée d’investir dans les énergies renouvelables!
Partager
Cet appel vient des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de l’énergie qui,
par ailleurs, invitent le Chef de l’Etat à renoncer au projet Inga III!
Par GKM
L’accès à l’énergie électrique régulier, juste et stable demeure une préoccupation majeure qui retarde le développement socio-économique en République Démocratique du Congo, ont soutenu les organisations de la société civile dans un communiqué conjoint du 23 décembre 2019.
Pour y faire face, ces organisations non-gouvernementales de la RDC, œuvrant pour l’accès à l’énergie pour tous, encouragent le Chef de l’Etat et le Gouvernement, à investir dans la construction des micros barrages hydroélectriques et des alternatives énergétiques propres.
Elles ont accueilli favorablement l’engagement du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la tribune de la 74ème Session de l’Assemblée générale des Nations Unies, en faveur de la promotion des micros barrages sur les 700 sites déjà identifiés pour résorber le déficit énergétique de la RDC.
Nous avons la responsabilité historique de relever le défi de l’électrification en RDC. Nous devons vaincre le paradoxe d’un pays au potentiel électrique parmi les cinq premiers au monde, mais qui se trouve malheureusement au dernier rang dans le taux d’accès en électricité», avait déclaré le Président de la République le 20 Août 2019, à l’ouverture du Forum national sur les énergies à Matadi, dans la province du Kongo Central.
Tout en saluant la constance du chef de l’Etat, dans l’expression de sa volonté d’accroître le taux d’accès à l’énergie électrique d’ici 2030, ces organisations restent cependant préoccupées par son soutien au méga projet d’Inga III malgré son cortège des impacts néfastes sur l’environnement.
Pour les signataires de ce document, Inga III comporte des graves risques sur le fleuve Congo et son écosystème (actuellement source d’inondations graves) en violation des engagements nationaux et internationaux de la RDC, des droits de communautés riveraines d’Inga, pour un coût très élevé et des risques énormes de corruption avec son caractère extraverti, ainsi que sa longue durée de réalisation.
C’est ainsi qu’elles prient le premier citoyen congolais à renoncer au méga projet Inga III, non profitable à la RDC et aux populations congolaises à cause de son coût financier très élevé et du risque d’endettement excessif ainsi que ses impacts socio-environnementaux. Le chef de l’Etat est appelé à assurer la participation de la société civile à la gouvernance du secteur énergétique.
Très attentives au discours du Chef de l’Etat devant le Congrès
Lors de son adresse du 13 décembre 2019 sur l’état de la Nation devant le Congrès, le Chef de l’Etat avait annoncé la signature le 20 décembre 2019 à Abidjan avec la BAD, l’accord relatif à l’option d’Inga III à 4.800 Mégawatts.
«Il nous revient de faire observer que promettre l’accès de plus de 30 % des congolais à l’électricité dans les quatre années qui restent pour la fin du quinquennat et, vouloir réaliser Inga III dans le contexte actuel de la RDC, revient à vouloir une chose et son contraire.S’il souhaite réellement tenir ses engagements et promesses d’accès de 30 % des congolais à l’électricité, le Président de la République devra renoncer à ce méga projet», tancent-elles.
Les Organisations signataires rappellent, en outre que, la RDC s’était dotée en 2012 d’un programme national et de la stratégie tendant à l’atteinte de l’objectif de l’énergie durable pour tous à l’horizon 2030 après un état des lieux et l’analyse pertinente de la situation et du contexte de la RDC. Il serait judicieux pour le Président de la République et le Gouvernement dans la marche vers cet objectif, estiment les signataires, d’utiliser cet outil, dont la mise en œuvre devra être programmée sur les quatre années restantes du quinquennat en cours.
Faire un choix clair tenant compte au budget
Elles signalent que le budget national de l’exercice 2020 adopté au Parlement ne traduit pas de manière claire, l’engagement du Gouvernement de la RDC à matérialiser la volonté d’investissement par année dans la construction de ces micros barrages. Ces prévisions budgétaires dans le développement du secteur de l’eau et de l’électricité représentent à peine 3,93% du budget 2020 soit 612,5 milliards de franc congolais.
Elles appellent Kinshasa à faire une planification claire et réaliste à court et moyen terme pour s’acquitter de son obligation d’assurer à chaque congolais, l’accès à l’électricité et booster l’économie nationale, tout en renonçant au projet Inga III, tourné, selon elles, vers l’extérieur avec le risque élevé d’endettement excessif et d’hypothèque de la souveraineté de la RDC.
Les organisations signataires sont entre autres ADEV, ASADHO, CENADEP, CODED, CODICLI, CORAP, D5, FESO.