Le ministre en charge de l’Agriculture, Joseph Kasonga, qui représentait le chef du gouvernement, a donné le go du lancement de la «revue stratégique sur la faim zéro» au cours d’une cérémonie organisée, le week-end dernier, à l’hôtel Fleuve Congo en présence des cadres de ce ministère, des représentants des agences du système des Nations Unies, et plusieurs autres experts. C’est un rapport de 200 pages rendu possible grâce au concours du PAM (Programme Alimentaire Mondial(PAM). Ce qui justifie d’ailleurs la présence du Directeur-pays du PAM, Claude Jibidar, qui pense que ce document va aider le pays à mieux identifier ses défis en vue d’atteindre les objectifs de Millénaire pour le Développement Durable (OMDD).

En effet, «la revue stratégique sur la faim zéro» est une étude réalisée sous la supervision du professeur Jean–Jacques Muyembe Tamfum, facilitateur et une équipe de recherche de l’ICREDES avec la participation des professeurs Justin Kakwenda Mbaya, François Kabuya Kalala, Patience Mpanzu Balomba, Francis Loka Kongo, Edouard Kabemba Mayombo, Boniface Ilunga Mutombo et autres.
Ils se sont servis des données tirées de la revue documentaire, enrichies de celles issues des consultations régionales. Dans cette étude, ces personnalités ont procédé à l’état de lieux de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC.

Cette étude ne comporte, cependant, aucune formulation des politiques ou des programmes opérationnels. Il fournit aux différentes parties prenantes une matrice des propositions concrètes d’actions envisageables à court terme et à long terme, tant au niveau national du gouvernement central, que dans les provinces.  Ce rapport révèle que, selon le récent bilan du ministère de l’Agriculture, le déficit alimentaire du pays se situe à 6,9 millions de tonnes, soit 22% des besoins alimentaires nationaux.

L’analyse intégrée de la sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en juin 2018 indique, dans le cadre du 16eme cycle de l’IPC, que le nombre de personnes en crise alimentaire a presque doublé, entre 2017 et 2018, passant de 7,7 à 73,1 millions, note ce rapport. Comme recommandations, il est demandé au gouvernement de la RDC de veiller à l’orientation des actions dans une approche de développement durable, plutôt que celle de réponse aux urgences, notamment en appuyant sur l’agriculture vivrière, l’élevage et la pèche.

Kinshasa est appelé à assurer la promotion des pré-coopératives et coopératives de producteurs agricoles en général, et des associations des femmes productrices paysannes en particulier. Les gouvernements provinciaux, pour leur, doivent assurer le renforcement des capacités professionnelles et techniques  individuelles et institutionnelles des services provinciaux en charge de cette question.

Par GKM