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RW réclame justice pour les victimes des massacres de Yumbi

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RW réclame justice pour les victimes des massacres de Yumbi

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L’organisation américaine des droits de l’homme constate qu’une année après  ces tueries à caractère ethniques ayant fait plus de 500 morts, la justice congolaise traine le pas pour arrêter les auteurs de ces massacres

Pour rappel, il y a un an, en date des 16-17 décembre 2018, des centaines de membres de l’ethnie batende ont tué plus de 500 membres de l’ethnie banunu dans le territoire de Yumbi, dans l’ouest de la RD Congo, rapporte HRW qui signale que  les assaillants avaient violés des femmes et pillés plus de 1 500 maisons. Les autorités devraient prendre toutes les mesures possibles pour traduire les responsables en justice, préconise HRW.

Le récit de HRW sur les massacres de Yumbi

Les autorités de la République démocratique du Congo n’ont pas traduit en justice les responsables des massacres commis contre les membres de l’ethnie banunu dans le territoire de Yumbi il y a un an. Les 16 et 17 décembre 2018, des centaines d’assaillants de l’ethnie batende ont tué au moins 535 personnes et en ont blessé 111 autres, même si le bilan réel est très probablement bien plus élevé. Les assaillants ont aussi endommagé, détruit et pillé plus de 1 500 maisons ainsi que des centres de santé, des écoles et des lieux de vote, d’après des témoins, les Nations Unies et le gouvernement congolais.

 » Le gouvernement congolais doit prendre davantage de mesures pour traduire en justice les responsables des massacres de Yumbi commis l’an dernier « , a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.  » Poursuivre en justice les personnes qui ont planifié ces attaques rendra justice aux victimes et à leurs familles et contribuera à éviter de nouvelles atrocités dans cette région instable.  »
Les autorités judiciaires militaires congolaises ont ouvert des procédures préliminaires, mais celles-ci ne sont pas accessibles au public et le statut des enquêtes est inconnu.

Human Rights Watch a enquêté sur les massacres dans le territoire de Yumbi dans le nord-ouest du pays et dans la sous-préfecture de Makotimpoko, au Congo-Brazzaville, en février et a interrogé plus de 100 personnes, y compris des survivants, des témoins, des policiers, du personnel militaire et des représentants du gouvernement.

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RD Congo a aussi documenté les attaques en mars, la Commission nationale des droits de l’homme de la RD Congo et la commission du ministère des Droits humains en mai et le Groupe d’experts sur la RD Congo nommé par le secrétaire général de l’ONU en juin.

La cause apparente des violences était l’enterrement secret d’un chef coutumier banunu sur des terres privées revendiquées par les Batende la nuit du 14 au 15 décembre 2018, selon les indications des leaders batende et d’un rapport de l’ONU. La région a longtemps été le théâtre de rivalités entre les deux groupes concernant les droits fonciers coutumiers.
Des centaines de villageois batende, y compris des soldats démobilisés et à la retraite, ont attaqué la ville de Yumbi le 16 décembre et les villages de Nkolo II et Bongende, plus au sud, le 17 décembre.

De nombreux attaquants étaient torse nu, portaient des feuilles de bananiers autour de la taille, avaient le visage noirci de cendres et portaient d’autres accessoires vestimentaires considérés comme ayant des propriétés magiques. Certains étaient armés de fusils de chasse ou d’armes automatiques, alors que d’autres portaient des machettes, des couteaux, des lances de pêche, des haches, des arcs avec des flèches et des bâtons.

Le Groupe d’experts de l’ONU a rapporté que les assaillants ont ciblé leurs victimes sur la base de leur origine ethnique ou de leurs liens perçus avec les Banunu, tout en épargnant les autres. Les assaillants ont parfois mutilé et défiguré leurs victimes, y compris des femmes et des enfants, et ont emporté des parties de corps avec eux.

Les assaillants ont utilisé de l’essence pour incendier les maisons et d’autres structures, et ont pillé et transporté les biens des victimes. Un enseignant de 40 ans qui a perdu 22 membres de sa famille étendue a raconté à Human Rights Watch que de nombreuses personnes  » ont fui vers le fleuve… Beaucoup étaient blessées par des coups de machette. D’autres étaient déjà mortes, leurs bras coupés. Des femmes enceintes avaient le ventre ouvert et les parties génitales découpées.

C’était terrible. Beaucoup de jeunes enfants ont été blessés et tués à la machette.  »
Environ 16 000 personnes de la zone de Yumbi ont fui vers la République du Congo (Congo-Brazzaville), à environ quinze kilomètres de l’autre côté du fleuve Congo. Un an plus tard, près de la moitié sont rentrées en RD Congo. Près de 20 000 autres ont été déplacées à l’intérieur du pays.

Le Groupe d’experts de l’ONU, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi que le gouvernement dans deux rapports ont conclu que les leaders batende locaux ont planifié et organisé les attaques.
(à suivre)

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