Aujourd’hui à la Halle de la Gombe : Le film « L’Enfer » d’Henri-Georges Clouzot décortiqué dans un documentaire
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Aujourd’hui mercredi 27 novembre, les cinéphiles peuvent découvrir à partir de 19h00 à la Salle de Cinéma de l’Institut Français de Kinshasa, en entrée libre, le documentaire Serge Bromberg et Ruxandra Medrea sur le film « L’Enfer » du cinéaste français Henri-Georges Clouzot. Dans cet opus de 94 minutes, sorti en 2009, les deux réalisateurs racontent le tournage éprouvant du film, par ailleurs inachevé.
Romy Schneider et Serge Reggiani
Ainsi, en 1964, Henri-Georges Clouzot, metteur en scène reconnu notamment pour son film « Le Corbeau » choisit les acteurs Romy Schneider, 26 ans, et Serge Reggiani, 42 ans, pour être Odette ainsi que Marcel, les vedettes de son film, racontant la vie d’un couple qui prend la gérance d’un hôtel situé au pied du viaduc de Garabit, face au lac du barrage de Grandval , en Auvergne, dans le Cantal. Plus tard, Marcel, dévoré par la jalousie, attache Odette à un lit. Il se remémore les années passées, tout en soumettant sa femme à la torture, ses fantasmes se mêlant à la réalité.
Un projet énigmatique et insolite, un budget illimité, un film annoncé comme un « événement » cinématographique à sa sortie. Mais après seulement trois semaines de tournage, le drame. Le projet est interrompu, et les images que l’on disait « incroyables » ne seront pas dévoilées pendant plus de 50 ans. Révélées elles s’avèrent encore plus étonnantes que la légende l’avait prédit.
Alternance des scènes du film d’origine et des séquences expérimentales
Le documentaire alterne des scènes du film d’origine et des séquences expérimentales d’effets artistiques extraits des rushes, avec des interviews de personnes ayant participé au tournage. Les bandes-son étant perdues, deux acteurs reconstituent certains dialogues entre Odette et Marcel. Il y a des images d’archives mêlées à d’autres images où on voit par exemple les acteurs Bérénice Bejo et Jacques Gamblin reprendre les rôles d’Odette et Marcel.
On voit Romy Schneider faisant du ski nautique sur le lac et Serge Reggiani courant sur la route jusqu’à épuisement. Marcel, qu’il interprète, est maladivement jaloux et a des visions hallucinatoires de sa femme avec un amant. Chaque passage d’un train sur le viaduc semble déclencher une crise.
Henri-Georges Clouzot fait une attaque
Le temps de tournage est limité mais Clouzot, à la fois producteur et réalisateur, ne cesse de retourner les scènes. Ses relations avec les acteurs deviennent tendues. Puis Serge Reggiani, malade, quitte le tournage. Il n’est manifestement plus possible de tenir les délais, mais le réalisateur continue de tourner des scènes secondaires en attendant un remplaçant… Tout se termine lorsque Clouzot est victime d’un infarctus. En novembre 1964, Henri-Georges Clouzot expliquait : « Mon film L’Enfer est dans le pourquoi ? Parce que je suis tombé malade. Pourquoi ?
Parce que la journée de tournage de L’Enfer coûtait si cher que j’étais obligé, pour couvrir les frais, de travailler à deux équipes au minimum seize heures par jour. Je ne vois pas bien qui aurait résisté. » Le scénario a été repris et adapté par Claude Chabrol dans son film « L’Enfer », sorti, en 1994, avec Emmanuelle Béart et François Cluzet dans les rôles principaux. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot a gagné le César du Meilleur documentaire en 2010.Ce film tout public est projeté dans la cadre de « Novembre, mois du film documentaire ».
Par Yves Mitondo