Assemblée Nationale : La CENI promet de déposer son rapport le 5 novembre
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Ce préalable va enfin ouvrir la voie à la succession du bureau Corneille Nangaa dont la gestion sera aussi auditée par la représentation nationale
Par GKM
L’équipe dirigeante actuelle de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est fin mandat depuis le mois de 2019. Etant l’émanation de l’Assemblée nationale, la CENI par le truchement de son Président Corneille Nangaa a promis de déposer le 5 novembre prochain son rapport d’activités devant la chambre basse du Parlement, à en croire une source digne de foi et proche de cette institution d’appui à la démocratie.
Le rapport de la CENI est attendu depuis longtemps à l’Assemblée nationale. Le numéro 1 de cette institution citoyenne ayant fait savoir à ses proches qu’il déposera ledit rapport le mardi 5 Novembre 2019 au Bureau de l’Assemblée nationale, la voie pour préparer l’après-Nangaa se précise. Ce qui va permettre de lancer la bataille électorale pour la présidence de la CENI et le nouveau comité directeur.
Sous sanctions américaines, l’actuel président de la CENI, Corneille Nangaa, a surpris l’opinion tant nationale qu’internationale en organisant les élections ayant permis à la RDC de vivre sa première alternance pacifique et démocratique, sans le moindre concours extérieur, contrairement à ses prédécesseurs Malumalu et Ngoy Mulunda.
Après avoir introduit la machine à voter dans le système électoral congolais malgré les critiques essuyées à ce sujet, Nangaa s’engage désormais à quitter le navire CENI, son mandat étant arrivé à terme. Le dépôt imminent du rapport de la CENI au bureau de l’Assemblée Nationale va donc ouvrir la voie à la restructuration de cette institution d’appui à la démocratie qui devra renouveler ses animateurs en tenant compte de la configuration politique actuelle, au regard de la représentativité des forces politiques au niveau de l’Assemblée Nationale.
La fuite en avant de Basengezi
Sous le coup des sanctions américaines comme Corneille Nangaa, le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi Katintima, a démissionné une semaine avant la fin de mandat des animateurs actuels de la CENI. Une démission qui a poussé certains observateurs à considérer cet acte comme une fuite en avant, étant donné que la commission Electorale Nationale Indépendante devrait en premier lieu présenter son rapport d’activités à l’Assemblée Nationale.
Pour rappel, le mandat du bureau de la CENI est arrivé à terme le 29 juin 2019. Mais, l’Assemblée Nationale attend de réceptionner le rapport d’activités de la CENI avant d’amorcer le mécanisme de remplacement du bureau Nangaa. C’est dire que les dirigeants actuels de la CENI doivent rester en place jusqu’à la désignation de leurs successeurs par les forces politiques représentées à l’Assemblée Nationale conformément à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI.
La balle se trouve donc dans le camp des forces vives de la Nation, à savoir les confessions religieuses, les organisations d’éducation civique et électorale ainsi que les associations féminines, sans oublier les forces politiques présentes à l’Assemblée nationale. Toutes ces structures sont appelées à s’organiser déjà, en vue de la désignation de leurs délégués à la CENI en tenant compte des critères fixés par la loi électorale en vigueur.
Auditer la gestion de Nangaa
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en date du 19 juin 2019 par la Ligue des Electeurs(L.E) dont La Tempête des Tropiques s’est procuré une copie, cette organisation fait remarquer que la crédibilité de la suite du processus électoral en RDC sera fonction de quelques préalables. Il s’agit entre autres du renouvellement des animateurs et éventuellement la restructuration de la CENI, son audit, la prise d’autres mesures idoines par le Gouvernement.
Selon Me Patrick Ngoy Ntambwe, secrétaire exécutif national de la LE, il est souhaitable de procéder à l’audit de l’équipe actuelle de la CENI avant son remplacement, étant donné que depuis le début de son mandat, l’équipe dirigée par Corneille Nangaa n’a fait l’objet d’aucun audit sur les fonds et les dotations lui alloués par le gouvernement.
En ce qui concerne le renouvellement du bureau de la CENI, la Ligue des Electeurs invite l’Assemblée Nationale à convoquer une session extraordinaire et à inscrire à l’ordre du jour cette matière. Ca sera bientôt chose faite, étant donné que la CENI s’est engagée à déposer son rapport d’activités le mardi 5 novembre 2019. Date qui coïncide avec le jour où la CENI sous la présidence de Corneille Nangaa avait rendu public son calendrier électoral après des pressions au niveau local et international, surtout après le passage de Mme Niky Halley à Kinshasa, alors Représentante des USA après des Nations Unies.
Vider les arriérés électoraux
Corneille Nangaa et son équipe quittent la CENI sans avoir réussi à organiser les élections locales et municipales qui étaient pourtant considérées comme les arriérés électoraux. Membre de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme(FIDH), la Ligue des Electeurs relève dans sa correspondance adressée au Chef de l’Etat que depuis les scrutins de 2006 en passant par ceux de 2011, la RDC n’a jamais connu un cycle électoral complet.
Après les élections présidentielles, législatives et provinciales, le gouvernement de la RDC et la Centrale électorale n’ont jamais organisé les élections locales, comme si ces scrutins étaient moins importants !
Cette situation a toujours impacté négativement sur la gestion des entités locales et par ricochet sur celle de l’Etat, étant donné qu’il y a cassure dans la chaine de redevabilité des élus à tous les échelons, fait remarquer la Ligue des Electeurs par l’entremise de Me Patrick Ngoy.