Alerte de HCR : Plus de 100.000 personnes en errance au Nord-Kivu
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L’insécurité dans la province du Nord-Kivu a contraint plus de 100.000 personnes à fuir leur domicile au mois d’avril. Tel est les statistiques fournies par le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Selon l’agence Onusienne, environ 60.000 personnes ont fui en avril les combats autour de Kamango, près de la ville de Beni.
« Au cours du même mois, environ 50.000 personnes ont fui dans le territoire voisin de Lubero, où l’armée congolaise combattait des groupes armés Maï-Maï », a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’un point de presse le vendredi dernier à Genève en Suisse.
Dans la même région, plus de 20.000 civils nouvellement déplacés sont arrivés au cours des derniers mois dans trois petites villes du territoire de Masisi : Mweso, Kashuga et Kirumbu. Alors que les attaques continuent de terroriser la population, le HCR s’est déclaré vivement préoccupée par la sécurité des civils.
« La semaine dernière, cinq corps mutilés ont été ainsi retrouvés dans une rivière du territoire de Masisi, à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Goma », a indiqué Babar Baloch. Au total, l’agence onusienne fait état de plus d’un million de déplacés au Nord-Kivu qui se trouvent dans des conditions dégradantes.
Recrutement d’enfants par des groupes armés
« Les personnes déplacées se trouvent dans une situation désespérée et leur accès est entravé par l’instabilité de la situation », a ajouté Babar Baloch. Ce dernier a fait savoir que les équipes du HCR qui se sont rendues dans la région pour s’enquérir de la situation ont été informées de viols et de recrutement d’enfants par des groupes armés.
HCR indique que les attaques de groupes armés dans la ville de Beni ont maintenant cessé, mais elles se sont déplacées vers les zones rurales. Et, les combats se poursuivent également dans le sud du Nord-Kivu et vers la ville de Goma, chef –lieu de la province du Nord-Kivu. « Les enlèvements et les meurtres ont traumatisé la population », a souligné le porte-parole du HCR, rappelant au passage que les personnes déplacées sont souvent les cibles.
Nord-Kivu, la province la plus touchée
La province du Nord-Kivu en RDC reste l’une des régions les plus touchées par les déplacements de population, avec un nombre de déplacés estimé à plus d’un million de personnes. « C’est aussi le pays qui a enregistré le plus grand nombre d’incidents de violence sexuelle et sexiste », a précisé Babar Baloch déplorant l’augmentation de cas de viol dans le territoire de Masisi.
Dans ce contexte, le HCR a intensifié ses activités dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en RDC depuis août 2018. L’une des priorités de l’agence onusienne est de soutenir les personnes ayant besoin de protection, telles que les victimes de violences sexuelles « et de travailler avec les communautés pour renforcer leur capacité à faire face à de multiples crises et fournir un abri de base aux personnes déplacées et aux rapatriés », a précisé Babar Baloch.
Par GKM