Un médecin chercheur plaide pour la culture de la plante «Artemisia»
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L’humanité a célébré le 25 avril dernier la Journée mondiale de lutte contre le paludisme sous le thème: «zéro palu! Je m’engage». En République Démocratique du Congo, au moins 15 millions de personnes touchées par cette maladie ont été enregistrées, surtout chez les enfants, en 2017. C’est ce qu’a affirmé le médecin chercheur, docteur Pika Longila, citant comme source l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Face au défi de la malaria, le docteur Longila plaide pour la culture de la plante «Artemisia», qui est une alternative crédible pour le pays en voie de développement. «Mêmes les personnes qui se trouvent dans les milieux reculés peuvent en cultiver chez eux à la maison pour se faire soigner», s’est il confié au journal La Tempête des Tropiques. Ce remède naturel contre le paludisme joue un double rôle: préventif et curatif. «Nous voulons donner l’opportunité à chaque famille d’avoir un jardin d’Artemisia, mais les personnes doivent d’abord être formées à la culture», a déclaré le représentant de la maison Artemisia à Kinshasa.
A en croire ce médecin chercheur, l’Artemisia est efficace, peu onéreux et accessible à tout le monde. Le fait de privilégier la tisane Artemisia dans le cas de paludisme simple permet aux patients d’échapper à l’afflux des faux médicaments. Cela permet à ceux qui vivent dans des zones reculées d’avoir cette molécule permettant, à ces jours, de pallier à beaucoup de situations de paludisme à travers le monde. Surtout que l’accès aux soins de santé et le traitement contre le paludisme, y compris la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides sont difficiles pour beaucoup de personnes vivant dans ces zones perdues.
Selon lui, il faut travailler pour la promotion de la tisane Artémisia afin de l’intégrer dans la pharmacopée et la prise en charge du paludisme en RDC. Le Dr Longila soutient cette démarche suite aux recherches scientifiques comparatives opérées sur un échantillon de 1.000 personnes dans le pays, et les résultats ont démontré l’efficacité de cette plante dans la prise en charge du paludisme avec une réussite de 98%. Grâce à ces études menées à l’université de Paris, certains pays africains s’intéressent à cette plante, parmi lesquels le Nigéria, le Sénégal, le Niger, le Cameroun, le Tchad, le Burundi, le Rwanda, le Congo-Brazza et le Madagascar.
Généralement, ce produit n’a pas des effets indésirables sauf chez certains patients qui ne supportent pas son goût amer, informe le médecin. Ce produit aide les malades après consommation à détruire les cellules femelles de l’anophèle et à combattre le paludisme grave.
Aussi, il a été précisé que les études scientifiques menées sur cette plante les distinguent des charlatans, le cas des tradi-praticiens. C’est ainsi que les chercheurs sur cette plante sensibilisent la communauté dans les églises, écoles, entreprises… au travers la projection de films en vue de favoriser son appropriation.
C’est depuis 2015 que la maison Artémisia œuvre en RDC, mais très active dans les provinces des Sud-Kivu, Nord-Kivu et Kongo-Central. Il y a également une représentation à Kinshasa, à Lubumbashi ainsi que dans d’autres villes du pays.
Pour rappel, le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès causé par le paludisme en 2017, est estimé à 435.000, un chiffre pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente. Raison pour laquelle, l’urgence de l’OMS est de relancer l’action mondiale contre le paludisme, avant de demander aux pays les plus touchés par cette maladie de s’approprier ce défi.
Par Tantia Sakata