En plus de la prise en charge des victimes des violences sexuelles : Des soins psychiatriques administrés à l’hôpital de Panzi à Bukavu
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L’hôpital général de référence de Panzi à Bukavu est réputé pour sa prise en charge des victimes de violences sexuelles. Et pourtant, de nombreuses autres pathologies sont soignées dans cet établissement hospitalier qui propose notamment un service de psychiatrie intégré dans le programme de prise en charge globale des victimes de violences sexuelles, mais qui s’occupe également des autres patients qui ont des problèmes psychiatriques.Dans la région, les victimes de ce type de maladies sont régulièrement conduites dans des maisons de prière, chez des guérisseurs ou des marabouts qui sont souvent des charlatans.
L’approche de la prise en charge des malades mentaux se révèle de plus en plus indispensable. Les soins psychiatriques viennent en complément aux soins traditionnellement réservés aux malades souffrant des pathologies physiologiques. Une bonne gamme de souffrances, chez de nombreux patients, est pourtant liée à l’âme ou à l’aspect psychique de la personne ; d’où la nécessité de l’intégration des soins de santé mentale au sein des structures de santé.
A l’hôpital général de référence de Panzi, le service de psychiatrie qui a ouvert depuis fin 2017 reçoit quotidiennement un nombre élevé de patients nécessitant une prise en charge psychiatrique. En effet, dans ce domaine, Panzi a tellement évolué qu’aucun amalgame n’est fait entre les maladies liées à l’aspect physiologique (nécessitant certains médicaments ordinaires) et celles nécessitant l’intervention de la psychothérapie.
L’hôpital de Panzi est doté d’un psychiatre et des psychologues cliniciens affectés aux différents services de la structure. Selon le service de communication de cette œuvre médicale, au courant de l’année 2018, le service de psychiatrie de l’hôpital de Panzi a suivi 487 malades. Ces malades viennent soit des autres services de l’hôpital, comme le service SVS (Survivantes de Violences Sexuelles), soit de la communauté.
Une prise en charge bien suivie
Pour des malades venant des autres services de l’hôpital, les psychologues cliniciens évaluent leur degré d’affection. S’ils trouvent que parmi ceux-ci il y en a qui ont des problèmes nécessitant l’intervention du psychiatre, ils les recommandent à ce dernier qui, à son tour, pose des diagnostics et administre des traitements adaptés. Cette catégorie de malades nécessite une prise en charge exclusivement psychothérapeutique et psychiatrique.
Dans d’autres cas, le service de santé mentale reçoit des malades dont les problèmes de santé mentale sont associés à des problèmes organiques. En plus des traitements physiologiques qu’ils reçoivent, ces malades sont recommandés au service de psychiatrie par leurs médecins. Les victimes des violences sexuelles qui présentent des troubles mentaux liés aux traitements humiliants qu’elles ont subis sont également recommandées au service de psychiatrie.
La satisfaction de la communauté locale
Informée de l’existence de la prise en charge psychiatrique à l’hôpital de Panzi, la communauté y amène directement des malades qui présentent des troubles mentaux afin qu’ils bénéficient d’une bonne prise en charge. Cette catégorie de patients n’est pas soumise au protocole ordinaire de l’hôpital: le malade passe par le service des urgences, où il est rejoint par le spécialiste (psychiatre) pour des examens psychiatriques spécifiques afin d’être soit orienté vers l’unité d’hospitalisation, soit vers les soins en ambulatoire.
Une fois dans le service, le psychiatre évalue si le patient présente des affections d’ordre physiologique exigeant l’intervention d’autres médecins. Dans ce cas, le psychiatre s’associe à des médecins spécialistes d’autres domaines pour apporter une gamme de services holistique à son patient.
Le service de prise en charge psychiatrique au sein de l’hôpital de Panzi reste cependant confronté au problème du coût des médicaments. Les patients stabilisés doivent en prendre régulièrement, mais vu le niveau de précarité des patients, il arrive que la continuité du traitement ne soit pas respectée, note une source proche de l’hôpital de Panzi.
Par GKM