Plus de 40 ans après la mort de sa fondatrice : Le Centre féminin Marie Antoinette* se meurt
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Le Centre Féminin Marie-Antoinette (ex-Centre Féminin Maman Mobutu) n’est plus que l’ombre de lui-même. Créé en 1967 par ordonnance présidentielle, ce Centre, à caractère social, ne répond guère à sa principale mission.
Et pourtant, sa génitrice, l’ex première dame, Marie-Antoinette Mobutu, affectueusement appelée Maman Sese, avait tout simplement voulu travailler pour l’émancipation de la femme en général, et la récupération et la réinsertion des filles mères, en particulier.
Dans le but d’accomplir cette mission, ledit Centre dispensait des cours d’apprentissage à ces jeunes filles pour les rendre utile dans la société. Cependant, selon le constat fait, ce Centre fonctionne à ce jour comme une école normale (sections pédagogique, commerciale et coupe-couture).
Ce sont maintenant les parents qui prennent les enseignants en charge pour faire fonctionner le centre. Sous tutelle du ministère des Affaires sociales, le Centre Féminin Marie-Antoinette ne bénéficie d’aucun frais de fonctionnement, mais est obligé de verser la quotité au ministère concerné, grâce à ses petites recettes. Et jusque-là les enseignants du Centre continuent de réclamer les arriérés de 5 ans car leurs salaires avaient été bloqués. En outre, pour pallier à certaines difficultés, un Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM) a été créé pour former les enseignants de premier cycle.
Un Centre abandonné
Ce Centre qui existe à travers la République n’évolue plus sur base de la vision laissée par l’ex first lady, une dame généreuse et au grand cœur. Le Centre n’a plus de vie, étant abandonné à son triste sort. Les locaux ont vieilli, les toitures sont détruites, les portes se détachent, les murs suintent, l’hôpital manque d’outils et le grand atelier de couture n’existe plus que de nom.
En plus, les coopérations ayant existé avec d’autres pays pour le bon fonctionnement de ce Centre appartiennent à l’histoire. C’est ainsi que le souhait est de voir des partenaires venir au secours de cette œuvre au bénéfice de la jeune fille congolaise en ce moment où l’on prône l’autonomisation de la jeune fille, particulièrement.
Il y a lieu de souligner aussi que le Centre est victime d’inondation à chaque pluie suite aux constructions anarchiques qui ont été érigées derrière le Centre sur les caniveaux. Conséquence, des bureaux sont inondés et les documents sont endommagés. Selon les informations à notre possession, l’Office des Voiries et Drainage (OVD) a été saisi pour la canalisation des eaux, mais la lettre est restée sans suite.
Par Tantia Sakata