Droits de l’homme : 10 priorités de Human Rights Watch au Président de la RDC
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Dans une lettre datée du 3 avril 2019 dont notre rédaction s’est procuré une copie, l’organisation Human Rights Watch propose au président de la République de démettre de leurs fonctions les officiers des forces de sécurité et autres responsables ayant commis des abus, de faire appliquer les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association, de mettre fin à l’ingérence dans le système judiciaire, de garantir la progression des poursuites à l’encontre des personnes responsables des pires abus, engager une lutte sans merci contre la corruption ; et de développer une stratégie complète pour gérer la question des groupes armés. Dans cette correspondance, l’organisation américaine de défense et de promotion des droits de l’homme formule 10 recommandations essentielles pour améliorer les droits humains dans le pays.
Human Rights Watch demande notamment à Félix Tshisekedi, pour la première année de son mandat, de démettre de leurs fonctions les officiers des forces de sécurité et les autres responsables ayant commis des abus ; de faire appliquer les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association ; de mettre fin à l’ingérence dans le système judiciaire ; de garantir la progression des poursuites à l’encontre des personnes responsables des pires abus ; et de développer une stratégie complète pour gérer la question des groupes armés.
« Le président Tshisekedi est confronté à la lourde tâche de mettre fin aux cycles de violence et d’abus, alimentés par l’impunité et la corruption, qui minent la RD Congo depuis longtemps », a expliqué Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.
« Félix Tshisekedi devrait rompre avec l’administration abusive et corrompue laissée par Joseph Kabila et adopter des changements systémiques qui profitent à toute la population de la RD Congo. », ajoute –t-il. Pour avoir prêté serment en janvier 2019 après des élections contestées, Félix Tshisekedi a maintenant l’occasion importante de créer une administration respectueuse des droits qui se conforme à l’État de droit, a indiqué Human Rights Watch.
Rompre avec le passé
HRW exhorte aussi le nouveau président congolais à prendre des mesures audacieuses et concrètes, dès le début de son mandat, afin de marquer une rupture nette avec les pratiques abusives et de corruption qui ont caractérisé la présidence de son prédécesseur.
Afin de répondre à ces défis et faire preuve d’un réel engagement pour promouvoir les droits et mettre fin à des décennies de violence, d’abus, de mauvaise gestion et d’impunité, HRW prie aussi Félix Tshisekedi à prendre les mesures fortes pendant sa première année de son mandat.
Promesses du chef de l’État
Dans son discours d’investiture, Félix Tshisekedi a promis de « garantir à chaque citoyen le respect de l’exercice de ses droits fondamentaux » et de mettre fin à toutes les formes de discrimination. Il a déclaré que son gouvernement accorderait la priorité à « une lutte efficace et déterminée contre la corruption, […] l’impunité, la mauvaise gouvernance [et] le tribalisme ».
HRW note que le président a pris plusieurs mesures importantes, y compris la libération des prisonniers politiques et le limogeage du responsable des services de renseignements impliqué dans de graves abus. Mais fustige la nomination de Roger Kibelisa au poste d’assistant du conseiller spécial du président en matière de sécurité. L’organisation accuse cet assistant d’avoir joué un rôle capital dans la répression des activistes et de l’opposition.
Lors de sa récente visite à Washington, le président F.Tshisekedi a exprimé son engagement en faveur d’une bonne gouvernance et du respect des droits humains, de l’instauration d’institutions transparentes et de la lutte contre la corruption.
Il a aussi déclaré qu’il avait l’intention de « déboulonner le système dictatorial qui était en place » en RD Congo. Félix Tshisekedi a réitéré sa préoccupation pour les droits humains et la lutte contre l’impunité lors d’une réunion avec Human Rights Watch le 6 avril. Le président a aussi rencontré la veuve et la fille du défenseur des droits humains assassiné Floribert Chebeya .
Ce qui est pour HRW un geste important et significatif. «En prenant des mesures fortes, audacieuses et concrètes pour faire progresser les droits, le président Tshisekedi mettrait en œuvre son engagement à tourner la page après des décennies de violences, d’abus, de mauvaise gestion et d’impunité », a conclu Kenneth Roth. « La population congolaise et le monde entier suivront ses actions de près. », tance le Boss de HRW.
Par GKM