Course aux Gouvernorats des provinces : Élections sous vives tensions ce mercredi
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La cohabitation FCC–CACH mise à rude épreuve par leurs bases respectives, alors que les députés provinciaux sont appelés à voter utile pour réparer leur image ternie
Déjà soupçonnés d’avoir, pour la plupart d’entre eux, « vendu leur conscience moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes lors de l’élection des sénateurs organisée le 15 mars dernier sur l’ensemble du territoire national, les députés provinciaux seront à nouveau sur la sellette ce mercredi 10 avril pour élire cette fois les gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces.
Ce scrutin, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) va l’organiser sur fond de vive tension, comme en témoignent les violents heurts ayant émaillé le dernier jour de la campagne électorale des candidats-gouverneur et vice-gouverneur dans certaines villes du pays ; notamment à Kinshasa, et à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
En effet, pendant que des échauffourées mettaient aux prises, lundi dans la capitale, des partisans des candidats proches du Front Commun pour le Commun (FCC) et ceux d’un candidat soutenu par la coalition Cap pour le changement (CACH), dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, le dernier jour de campagne à Lubumbashi était aussi marqué par de violents accrochages entre partisans des deux camps au siège de l’Assemblée province du Haut-Katanga.
La police mise à contribution
Ces débordements témoignant de la vive tension qui entoure l’élection de gouverneurs de provinces, enjeu du scrutin de ce jour, aurait même obligé les éléments de la police, présents au siège de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga à faire usage des grenades lacrymogènes pour disperser les militants surchauffés des camps opposés.
Des échos en provenance de l’ex-capitale du cuivre vont jusqu’à soutenir que des coups de feu ont été même tirés peu avant le début des discours officiels des candidats gouverneurs, alors que les militants des deux camps (ceux du PPRD et ceux de l’UDPS) auraient mis le feu aux affiches du candidat de la formation adverse.
Pour rappel, pour la province du Haut-Katanga, le PPRD, parti de l’ancien chef d’État Joseph Kabila, soutient le ministre provincial des finances sortant, Jacques Kyabula, comme candidat-gouverneur, tandis que l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) soutient la candidature de son député national Coco Mulongo.
Des candidats qui vont se disputer les voix des députés provinciaux avec d’autres prétendants parmi lesquels on retrouve le gouverneur de province sortant Jean-Claude Kazembe (qui se présente comme candidat indépendant), et Jean-Claude Muyambo (ex-prisonnier politique récemment libéré)qui postule aussi comme candidat gouverneur au nom de la plate-forme politique Ensemble, proche de l’opposant Moïse Katumbi (ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga actuellement contraint à l’exil).
Contester la présence de certains candidats
Outre Kinshasa et le Haut-Katanga, la CENI, pouvoir organisateur des élections, aura également fort à faire ce mercredi pour maîtriser la vive tension règne dans les provinces de Lomami et Sankuru où des manifestations sont signalées parmi les populations pour contester la présence de certains candidats.
A l’heure où la RDC, par la voix de son nouveau chef d’État Félix Antoine Tshisekedi s’est engagé devant la face du monde pour lutter contre la corruption et d’autres anti-valeurs, les députés provinciaux ont encore rendez-vous avec l’histoire ce 10 avril 2019, pour voter utile. C’est à ce prix et à ce prix seulement que ces grands électeurs pourront redorer leur image déjà partiellement entamée par l’issue de récentes sénatoriales.
Par DMK